samedi 31 décembre 2011

4, 3, 2, 1 ! vive 2012 !

Voilà on y est ! 2012 est né sous le méridien de Greenwich !
bienvenue à tous mes amis anonymes du Japon, d'Indonésie, des Etats-Unis, du Canada, d'Israël, de Singapour, de Belgique, de Suisse, d'Allemagne, de Russie et tant et tant d'autres pays...
Que cette nouvelle année vous soit douce. Que les pissee-froid et les vieux radoteurs de tous poils se taisent à jamais.
Une seule résolution à tenir farouchement : N 'AYEZ PAS PEUR !!!
Faites sauter les bouchons, embrassez qui vous voudrez et, où que vous soyez, SOYEZ HEUREUX !

Nanette

The last day...

Autant titrer en anglais, étant donné mes lecteurs anonymes répartis sur les cinq continents ! Et même si vous êtes tous francophones -ce que je suppose- vous comme moi comprenons ces trois mots !
Donc nous voilà au cul de l'an ; dans quelques heures, il en sera fini de cette année 2011.
Ce que j'aurais envie de conserver de ces douze mois diablement chahutés ?
D'abord de grands bonheurs :
- le "printemps arabe" et ce qu'il signifie comme avancée dans la pensée humaine universelle, même s'il faudra quelques décennies pour que la démocratie prenne vie durablement dans ces pays (n'oublions pas, nous Français toujours prompts à donner des leçons, qu'il a fallu 50 ans pour que la République s'installe après la Révolution -qui engendra Napoléon, dictateur s'il en fût !- et que nous les Françaises ne votons que depuis 1946...) ; immense bonheur de savoir ma chère et courageuse amie Zia élue vice-présidente de l'Assemblée Constituante de Tunisie !
- l'harmonie familiale consolidée, toutes générations confondues.
- la joie de constater que deux amies aux vies plus que cabossées, l'une suédoise, l'autre Britannique auront passé Noël en Suède avec ses deux fils pour l'une, en Nouvelle-Zélande en famille pour l'autre !
- l'implication en douceur dans des mouvements ou des groupes où l'on apprend à vieillir bellement, sans tension ni amertume, à condition de ne pas cesser de "se mettre en route" tous les matins !
- une santé qui se fait oublier et un corps qui continue à faire ce que je lui demande, sans rechigner...
- un élargissement constant vers une ouverture au monde, sans porter de jugement moral mais en étant attentive aux profonds changements en cours.

Et puis quelques petits et grands malheurs :
- l'horreur vécue au quotidien par mon ami Bernard, en République Démocratique du Congo et notre incapacité à l'aider autrement que financièrement.
- la grande misère de millions de Français -pour ne parler que d'eux !- rendus encore plus pauvres par la "crise" et la perspective de lendemains toujours plus sombres.

Michel Serres, le lumineux philosophe qui, en l'écoutant,  nous donne l'illusion d'être intelligents, disait hier matin sur France Inter que nous étions entrés dans un Nouveau monde et que l'Ancien, celui que nos générations ont vécu, était en voie de disparition. Appartient à l'Ancien monde : Ben Laden ; au Nouveau : Steve Jobes. En 1930, année de naissance de Michel Serres, la planète comptait 2 milliards d'habitants ; nous venons de fêter l'arrivée du 7 milliardième humain vivant !
Inutile de se cramponner aux vieilles lunes déprimantes. Notre devoir : nous tenir la tête hors de l'eau, nous maintenir dans le camp de la vie.

Dans quelques heures, nous tournerons le dos à 2011. Pour entrer dans cette année 2012 que d'aucuns nous prédisent comme la dernière...
Je sens que nous allons encore bien nous amuser !

Nanette

jeudi 29 décembre 2011

Respiration...

Une grande vague est passée. Une autre se prépare... Nous vivons l'entre deux, un moment de mer étale, un temps pour reprendre sa respiration. Souffler, se retrouver, laver les draps, les serviettes de toilette, remettre les assiettes, l'argenterie à leurs places ! Penser déjà au repas du Jour de l'An où l'on recevra ses enfants et petits-enfants rentrant de pays ensoleillés.
Eh bien, il fut tout bon, ce premier temps de Noël hors circuit traditionnel ! Point de dinde aux marrons, ni de bûche ni de cadeaux sous le sapin. Seulement l'accomplissement du programme prévu : grand chambardement des meubles dans l'appartement, balade en pays montagnard couvert de neige, flânerie sur le boulevard des Pyrénées, longues veillées devant la cheminée, bavardages entre amis très chers, quelques repas partagés ici et là, complicité "sororale". Messages en tous genres d'amitié, d'affection, de sollicitude. Que demander d'autre ? Et tout çà sous un ciel immensément bleu !
En route pour la seconde période : penser aux cadeaux à acheter, aux menus à concocter, aux cartes à envoyer enfin !
Allons, l'énergie est là ; utilisons-là !

Nanette

dimanche 18 décembre 2011

Triple A, B, C, D...

Triple Andouille
Triple Buse
Triple Crétin
Triple Débile
Triple Eunuque (!)
Triple Filou
Triple Gnou (!)
Triple Hibou
Triple Idiot
Triple Jobard...
Des jobards, voilà ce que nous sommes devenus ! Notre triple A est menacé d'être dégradé, comme le capitaine Dreyfus, et voilà tout le pays en état de sidération. On nous l'avait prédit pour vendredi dernier ! Bernicle : nada ! On nous avait dit : vous verrez, ce sera l'Apocalyspe ! Et quelques jours plus tard : mais non, mes cocos, ce ne sera pas un cataclysme... Tout juste une petite tempête, façon Joachim. On y va, c'est sûr, à petits pas, sur nos pattes de velours. Mais qu'ils cessent tous de nous gâcher la vie avec leur fric !
Et vous allez voir : je vous prophétise qu'à partir de demain lundi, on en parlera plus, de ce foutu triple A, achats de Noël obligent... Hier, on attendait 14 millions de Français dans les grands magasins qui devaient réaliser le quart de leur chiffre d'affaires de l'année. Alors, pas le moment de déboussoler les ménages et leurs cartes bleues : direction caisses enregistreuses, toute !
Et puis après Noël, ce sera "la trêve des confiseurs" comme on disait dans l'ancien temps. Là encore, silence radio sur les bourses.
On verra bien : peut-être que je me trompe complètement et que demain dès l'aurore, çà recommence le grand cirque du triple A dégradé ! Déjà depuis hier, on est en récession...
Il me revient en mémoire ce qu'avait dit un dirigeant de TF1 : les informations télévisées sont faites pour décerveler les gens qui ensuite peuvent avaler sans réagir tous les messages publicitaires, façon subliminale...
On y est !
Heureusement, il reste les filles : ces merveilleuses hand-balleuses; capables de se défoncer pour un ballon !
Allez, les filles, faites-nous rêver : gagnez-la, cette médaille d'or ! Soyez championnes du monde ce soir !
Faites la nique à tous ces oiseaux de mauvais augure ! On vous porte à bout de bras !

Nanette

mercredi 14 décembre 2011

Solitudes partagées

Dans dix jours, c'est Noël. Sonnez, fifres et tambours ! Accourez, moutons et bergers, l'Enfant-Dieu est né, etc, etc...
Souvenirs d'enfance, de longue marche dans la nuit enneigée pour rejoindre l'église du village, de découverte de cadeaux au pied du sapin et de chocolat chaud partagé avec la fratrie sous le regard humide des parents...
Tout çà fait partie des doux souvenirs. Puis il y eut ceux de l'âge mûr, celui de la maternité, des enfants éblouis devant le sapin. Chacun son tour.
Aujourd'hui, c'est une autre petite musique : c'est le temps des solitudes partagées, dans la bonne humeur et la liberté !
Mes enfants m'ont prévenue depuis des mois : les uns s'envolent vers les Canaries et le grand soleil, les autres vers Cuba, sa musique, son exotisme, sa nature...Donc Noël sera pour moi... solitaire. Enfin, sans les enfants et petits-enfants. Pour moi, c'est un immense bonheur, la preuve que mes enfants construisent leurs vies, qu'ils fondent leurs familles. Rien ne peut me rendre plus heureuse.
J'ai donc proposé à deux de mes soeurs, solitaires elles aussi, de me rejoindre dans ma région bénie des dieux pour vivre ce Noël ensemble. L'une, célibataire habitant la région parisienne, a décliné l'invitation.. L'autre, habitant l'Italie, a immédiatement accepté ; elle arrive dans quelques jours. Veuve, sans enfant, toujours prête pour une "nouvelle aventure", elle me donne une vraie joie.
Nous allons nous balader, rencontrer des amis, aller au cinéma, chambouler les meubles dans la maison, papoter au coin du feu, pouffer de rire en devinant les airs contrits de nos interlocuteurs, au téléphone, nous souhaitant "un bon Noël" alors qu'eux dégusteront en famille la dinde aux marrons au milieu de leurs enfants et petits-enfants... Nous irons nous promener en montagne, admirer les sommets enneigés tout en buvant un thé à la terrasse d'un café sur le boulevard des Pyrénées à Pau. Nous allons boire du champagne et nous gaver de foie gras si nous en avons envie ; nous allons dormir d'une seule traite sans être réveillées par le chat, le chien, les bébés qui réclament leur biberon...
Ce sera un Noël en liberté ! Et nous aurons, elle comme moi, une grande joie au fond du coeur.
Et aussi beaucoup d'affectueuse tendresse pour toutes celles -nous en connaissons tous à foison- qui vivront ce Noël dans une véritable solitude. Déjà je les entends, se renseignant discrètement pour savoir comment se passera Noël pour moi, si j'aurai du monde autour de moi. Tant de petites allusions, discrètes et empreintes de mélancolie, touchantes de délicatesse... Avec certaines, bien sûr nous partagerons des moments de gaîté et de complicité. Sans nostalgie, sans mélancolie. En nous tenant toutes bien droites dans nos bottes de Mères Noël...
La Mère Noël, je la jouerai le 1er janvier : au retour des Canaries, tout le monde viendra chez moi. Il n'y aura ni dinde aux marrons, ni bûche à la crème. Le temps en sera passé, Dieu merci !
Il y aura l'aurore d'une nouvelle année s'ouvrant sur un grand soleil...

Nanette

mardi 13 décembre 2011

Retrouvailles !!!

Enfin, je vous retrouve ! Vous, anonymes de tous les continents, lecteurs inconnus de mes "nanetteries" lancées vers les étoiles au gré de mes humeurs...
Depuis quelques jours, impossible d'ouvrir ce blog ; plusieurs adresses se mélangeaient et moi je n'y connais rien, à ces machins-la. Mais, ô miracle, ce soir tout redémarre et bizarrement je me sens toute joyeuse... Comme si depuis près d'un an et demi j'étais devenue accro à ces petits rendez-vous irréguliers avec de parfaits inconnus...
Ce soir, je reste avec mon petit bonheur.
Mais très vite, je le sens, je reprendrai ces petits papiers devenus précieux, au moins pour moi !

Nanette

lundi 5 décembre 2011

Train-train quotidien

Ces dernières semaines, j'ai beaucoup utilisé le train. Des TGV, des TER, des Inter-cités. J'aime ce mode de locomotion qui permet à la fois d'admirer la France au ras des pâquerettes et de côtoyer une foule de gens anonymes très divers.
Aujourd'hui, j'ai découvert une façon subtile de tricher ! A côté de moi, dans un TER entre Marseille et Avignon, deux jeunes filles. Bien habillées, maquillées, Iphone à la main l'une et l'autre. Très en verve dès le matin. Survient un contrôleur.
La plus jeune présente son billet. Le contrôleur s'attarde sur le carton. L'examine très attentivement puis s'adresse à elle : "Vous avez gratté la date du compostage et vous avez à nouveau composté votre billet par-dessus" affirme-t-il à la jeune personne qui, du coup, devient rouge écarlate, dissimule son regard derrière une mèche de cheveux noirs... Elle reconnaît la fraude. Le contrôleur l'interroge : elle est mineure, habite dans le Var. Il lui demande une pièce d'identité, le prénom d'un de ses parents. Le tout pour envoyer le long procès-verbal au domicile de ses parents... Coût de la triche : 183 euros.
"Vous avez un commentaire ?" s'enquiert, très courtois, le contrôleur. "Non" répond la donzelle dans un souffle. "Vous finissez bien l'année !"ne peut s'empêcher de dire le contrôleur...
Quelques jours plus tôt, dans un TGV aux environs de Limoges, un tout jeune garçon reçoit un appel sur son portable : il bafouille, raconte qu'il est "quelque part en Ile-de-France", chez un copain, qu'il aura du mal à être là demain, etc. Penaud, il ment tellement mal que ses copains se tordent de rire en face de lui. "C'était son prof, rigolent-ils ; il doit être au bahut demain matin à 8 heures !" Ces lycéens avaienn prévu une soirée d'enfer quelque part dans le sud de la France...
Comment font-ils, tous ces jeunes, pour tricher, mentir avec un tel aplomb ?
Comment font-ils pour oser transgresser toutes les règles de la civilité la plus élémentaire ?
Dans les trains, la police ferroviaire est omniprésente sur certaines lignes ; celles du Sud notamment. Les contrôleurs se font accompagner par des hommes en uniforme, armés de matraque et de pistolet...
Décidément, "la petite diligence sur les beaux chemins de France" a des airs de rengaine du passé...

Nanette

mercredi 30 novembre 2011

Adieu, novembre...

"Voici le vent, le vent cornant novembre..."
Bien fini, ce temps où "la bise fut venue" et le vent cornait novembre ! Les poètes ont toujours raison, soit. Surtout quand ils s'appellent Jean de La Fontaine ou Emile Verhaeren. Oui, en Flandres çà souffle fort sur le plat pays mais ici, le long de la Garonne : point de bise ni de vent fripon ; tout au plus un vent d'autan "qui rend fou".
Alors en ce dernier jour de novembre, tandis que reverdit la pelouse sous ma fenêtre et que tourterelles et pies batifolent encore sans souci d'un lendemain étique, il me vient l'envie de tourner la page.
Trop de politologues, de climatologues, de météorologues (tous ces "logues" qui parlent sans fin !) pour vous filer le bourdon ! L'euro ? Fini sous peu ! Et attendez-vous au chaos interplanétaire. La banquise, les icebergs équilibrant la planète ? Foutus, fondus ! On va basculer la tête en bas et les pieds en l'air ! Le nucléaire, l'électricité moins cher qu'ailleurs ? Abandonné ! Voyez Fukushima ! La forêt amazonienne, poumon du monde ? Il y a belle lurette qu'on en parle plus, bouffée par les gros capitalistes ! Le printemps arabe qui nous a donné tant d'espoir ? Un leurre ! Voyez, partout les islamistes prennent le pouvoir...
Une vraie litanie du désespoir...
Alors... "Il faut savoir raison garder" comme disait ce bon Raymond Barre (ou un autre, tout aussi rassurant, mais qui quitta le pouvoir en laissant un taux d'inflation de 14%). On passe à travers tout : les crises, les inflations, déflations, les tempêtes et les cyclones, les rumeurs et les médisances, les atrocités et les grandes douleurs... On en ressort essoré, meurtri, cabossé, parfois ébloui, émerveillé !
Chacun choisit son camp : le malheur ou le bonheur ?
Bienvenue à toi, décembre chéri ! Le 13, Lucie nous apporte sa petite lumière. La nuit s'estompe, une petite minute de plus et l'aurore arrive de l'Orient...
Laissons advenir ce mois nouveau...

Nanette

lundi 28 novembre 2011

Courageuse Caroline !

En l'écoutant ce matin sur France Inter, peu avant 8 heures, j'ai senti monter en moi une immense compassion pour elle. Puis une immense rage contre eux, ces salopards ivres de haine pour l'Occident, pour la démocratie, pour la femme,  blonde de surcroît, pour l'intelligence et le courage.
Elle, Caroline Sinz, grand reporter à France 3, avait encore la voix tremblante, presque enfantine, à l'opposé de celle qu'on lui connaît quand, en direct de la place Tahrir au Caire ou au coeur de Bagdad en folie, elle raconte, encore et toujours, la réalité des faits d'une voix claire et assurée. Malgré la peur, la dureté d'une vie généralement réservée aux hommes.
Avec presque des sanglots, elle a raconté à des millions d'auditeurs ce que lui ont fait subir ces soudards d'une autre époque : la bousculade et la séparation d'avec son cameraman, puis l'agression inouïe de dizaines d'hommes jeunes la jetant à terre, lui déchirant ses vêtements et ses sous-vêtements et enfin le viol ("puisque juridiquement, dit-elle, la pénétration digitale s'apparente à un viol") ; ils ont voulu l'étrangler, la tuer et elle ne dut sa survie qu'au courage d'un homme sorti de la foule déchaînée qui réussit à l'arracher à ses agresseurs !
En écoutant ce récit, en entendant cette voix si pleine de douleur et cette femme si courageuse d'oser avec tant de lucidité dire l'innommable, je n'ai pu m'empêcher de penser à toutes ces soeurs d'armes : Florence Aubenas, Memona Hintermann, d'autres encore rencontrées dans la presse écrite mais qui se tairont à jamais, la presse papier n'ayant guère droit de cité sur le petit écran. Les nouvelles féministes, ce sont elles !
Il est loin, le temps où Giscard d'Estaing créait, en 1974, un secrétariat d'Etat à la Condition féminine et le confiait à Françoise Giroud ! Il s'en fit du travail, en ces temps-là, pour la promotion de la femme !
Les temps ont changé et maintenant ce ne sont plus les "349 salopes" ayant déclaré un avortement qui sont attaquées mais les journalistes envoyées sur les champs de bataille les plus dangereux du monde.
Car la place Tahrir du Caire est devenue en quelques jours l'un de ces lieux de guerre où se mélangent tout le chaos du monde : analphabétisme, chômage, odeur de pétrole, islamisme le plus radical à quoi s'ajoutent les pulsions humaines les plus incontrôlées...
Oui, décidément, Jean-Marie Cavada avait bien raison lorsqu'il disait, à la fin d'une de ses dernières émissions "La marche du siècle" : "les journalistes sont les derniers remparts de la démocratie".
Caroline Sinz est rentrée à Paris, partiellement détruite. Momentanément, espérons-le. Elle repartira en Egypte, a-t-elle dit. Pour la remplacer sur la place Tahrir, micro à la main, une jeune femme, brune celle-là, est apparue sur nos écrans dès le lendemain...
Chapeau, mes amies !

Nanette

dimanche 27 novembre 2011

Clowneries jubilatoires...

Les préjugés, c'est comme les feuilles à l'automne : c'est fait pour tomber. Ces jours-ci, j'en ramasse à la pelle... Avec délectation !
Ainsi ce week-end : depuis des lustres, j'étais persuadée que le théâtre, les impros, les clowneries, ce n'était pas pour moi. Que j'étais incapable de changer de peau, d'endosser un autre moi-même que ma petite personne et que, même si je ne la trouve pas particulièrement passionnante, elle me collait à la peau pour le restant de mes jours...
Que nenni ! Depuis hier et aujourd'hui, toutes ces belles théories ont volé en éclats et je me suis... éclatée comme jamais depuis... des décennies, là aussi. Comme quoi, même ce qui nous est le plus proche nous reste étranger bien plus qu'on ne le pense.
Foin de lapalissades, j'ai donc participé à un stage de "clown culturel" ce dernier week-end.
En fait, "culturel", je ne sais pas trop ce que celà signifie mais le résultat est là : la bonne quinzaine de stagiaires présents, sous la houlette assurée d'un "maître-clown" et de son assistante, sont allés à la découverte de trésors intérieurs enfouis depuis l'enfance. Nul recours à la psychologie des profondeurs, de subterfuges plus ou moins bizarres ou inquiétants pour s'en aller vagabonder au milieu de ses sensations, de ses désirs, de ses émotions et d'accepter de les laisser monter à la surface. Alors, sans même le vouloir, toute cette immense richesse intérieure s'organise, se structure pour devenir relation à l'autre, empathie, création. Il suffit d'un nez rouge pour que la magie opère... On laisse sa vieille carcasse dans les coulisses, ses horipeaux quotidiens de tracas, de souffrances, d'inquiétudes au vestiaire ; on devient tout neuf, prêt à donner et à recevoir...
Et c'est jubilatoire. Rien de plus simple en ces jours sombres qui nous enserrent dans le catastrophisme et la panique à venir.: un nez rouge et hop ! C'est le bonheur...

Nanette

mardi 22 novembre 2011

Danièle-la-rebelle

Danièle Mitterrand n'aura pas connu la dégradation physique. Elle est morte comme elle a toujours vécu : en combattante. Quelques petits jours à l'hôpital Georges-Pompidou et puis elle s'est éclipsée avec élégance. Une élégance dont cette rebelle invétérée a fait preuve tout au long de sa vie. Sauf peut-être une fois ; c'était au moment de la sortie de prison de son fils Jean-Christophe, "Papa-m'a-dit" pour les humoristes : incarcéré de longs mois pour trafics en tous genres avec quelques potentats Africains, il allait être libéré et sa mère l'attendait à la porte de la prison. Face aux nombreuses caméras qui filmaient l'événement, elle se déchaîna avec toute la force de la passion dont une mère est capable et invectiva la justice française avec une violence peu digne d'une veuve de président de la République. A ce moment-là, les tripes parlaient et non plus "le sens de l'Etat".
Mais peut-on reprocher à une mère de défendre bec et ongles son fils, quoi qu'il ait fait ? Rebelle, là encore.
Pour moi, la plus belle leçon de dignité et de grandeur d'âme que donna Danièle Mitterrand et dont je me souviendrai, c'est la façon dont elle accepta la présence de Mazarine, la fille de François Mitterrand, et de sa mère, aux obsèques de Jarnac. "Je le savais depuis le début", répondit-elle simplement au journaliste qui l'interviewait sur ce sujet quelques années avant sa mort.
Une leçon qu'a sans doute retenue une certaine Anne, confrontée elle aussi à la vie plus que tumultueuse de son mari...

mardi 8 novembre 2011

Débordements

Tout déborde. Partout. A la surface du globe et dans nos têtes. Les rivières et les fleuves sont en crue, les routes sont coupées, des personnes partent au fil de l'eau, d'autres perdent tout espoir.. Dans l'Antarticque, on assiste en direct à la naissance d'un iceberg gros comme New-York tout entier ! Fukushima n'en finit  pas de cracher sa radioactivité.
Dans nos têtes, tout tourne fou : la Grèce et son théâtre antique, l'Italie et son bouffon de commedia dell'arte, à Cannes nos deux "grands hommes" qui se congratulent sans vergogne pour les télévisions françaises emprisonnées dans la com pré-électorale. Chez nous, on nous assène la rigueur, l'austérité, la sueur et les larmes, avec des faces d'enterrement...Et puis on nous dit : vous allez voir à Noël : ce sera de la folie ! On va s'éclater, dépenser, dépenser comme jamais ! Jouisseurs de tous pays, unissez-vous !
Et moi dans tout ce maëlstrom ? Moi aussi je déborde. De joie : j'emmagasine des rencontres, des informations, des voyages, des intuitions que tout cela est tellement porteur d'espérance... Non, tout ne va pas mal, au contraire ! Le monde est comme un dragon, comme diraient les Chinois, qui se réveille et nous bouscule périodiquement. Nous en avions besoin, assoupis que nous sommes dans notre confort, notre époque rassasiée de gens repus (du moins pour beaucoup, en France !).
Le printemps arabe poursuit son avancée, difficilement, de façon cahotique mais il avance inexorablement.Un peu partout se réunissent des gens de bonne volonté, prêts à s'engager pour que progresse la paix, pour que les barrières tombent, pour que l'interculturel, l'interreligieux  se fassent un chemin dans les têtes et les coeurs.
Yala ! comme disait soeur Emmanuelle, la chiffonnière du Caire qui vivait avec les plus miséreux sur des tas d'immondices.
Le soir tombe. Devant ma fenêtre, sur la branche d'un acacia encore feuillu un couple de pies énamourées se fait la cour. L'heure est légère, apaisée. La nature ne se trompe jamais...
Le monde est en ordre...

Nanette

mardi 1 novembre 2011

La Callas, poussière d'étoile

Décidément, en ce jour de Toussaint, la poussière m'obsède...
Hier soir vu sur Arte un portrait inédit et tellement bouleversant de l'immense Maria Callas, diva parmi les divas. Qu'on se souvienne comme elle fut adulée à travers toute la planète !
Mais le plus bouleversant, c'est ce qu'il en advint après sa mort. On la retrouva morte dans sa salle de bains, emportée par une embolie pulmonaire. Elle avait 53 ans et vivait dans une solitude totale dans son appartement de l'avenue Georges Mendel à Paris. Selon ses voeux, elle fut incinérée. Ses cendres, à peine déposées dans une urne au cimetière du Père-Lachaise, furent volées par un admirateur mais pour satisfaire à ses dernières volontés, il fallait les disperser dans la Mer Egée, là où elle vécut sa plus belle histoire d'amour avec Aristote Onassis. On emplit donc l'urne de cendres anonymes, sans doute... Et à bord d'un bateau, une main amie se chargea de vider l'urne dans la mer. Un vent contraire refoula les cendres vers les passagers du bateau...
On pourrait se moquer, ironiser sur une telle anecdote.
Elle me rappelle l'épisode du soldat inconnu, gisant à tout jamais sous l'Arc de Triomphe, place de l'Etoile à Paris, symbolisant le sacrifice de millions d'hommes morts pour la France.
Qui donc a pris la place de la Callas dans les eaux de la Mer Egée ? Nul ne le saura jamais.
Qu'importe d'ailleurs: l'inoubliable Maria Callas vogue à jamais au milieu des étoiles et son chant n'aura pas de fin.

Nanette

lundi 31 octobre 2011

"Tu es poussière..."

Quelques jours de retrait dans ma campagne gersoise. Depuis longtemps, j'en avais envie. Envie de réécouter les enregistrements de messages sur un répondeur téléphonique ancien. Douze années, de 1986 à 1998 conservés dans une boîte à chaussures. Je l'ai fait, seule devant un feu de bois somptueux...
Le coeur, les tripes, la mémoire, les sentiments chamboulés, la mélancolie, la nostalgie, tout y est passé. Six longues cassettes comme autant de petits cailloux blancs déposés le long d' un tronçon de vie. Douze ans parsemés de voix reconnaissables à la première seconde, de phrases conservées sur de fines lanières, intactes dans leurs modulations, leurs rires, leurs grattements de gorge, leurs intonations. Et puis les silences...Et les appels sans message. Les bip, bip lancinants. Et surtout, revécue comme au premier jour, l'évolution d'une relation, son intensité de départ, sa montée en puissance, sa disparition, parfois ! Et toutes ces voix chères : les parents, les soeurs, les amis, certains tellement présents qu'ils participent aujourd'hui encore à mon quotidien, d'autres disparus au gré des mutations.
Mais plus que tout : la voix des enfants ! Et merveilleuse surprise : la preuve, si besoin en était, du soutien sans partage, de ma grande Emma, toujours présente auprès de son "petit frère", soucieuse de nous et aimante sans discussion ! Et lui, le "petit frère" arrivé en 1981, tellement adorable avec sa voix d'enfant qui mûrit au fil des ans, qui appelle pour dire où il va pour que je ne m'inquiète pas. Et puis un beau jour, c'est lui qui enregistre le message sur le répondeur, avec sa voix d'adolescent ! Alors les interlocuteurs s'adressent à lui, demandent à parler "à ta mère"...Moi, lentement, je disparais... Comme tant d'autres voix du répondeur : mes parents, un beau-frère, une tante, des amis. Disparus à jamais. Me vient une interrogation : celui-ci a été enterré, celle-là incinérée. Je compte, je totalise...
"N'oublie pas que tu es poussière et que tu retourneras poussière..."
La vie est belle, et si pleine de surprises.
La Toussaint demain ; notre fête à tous, vivants et morts !

Nanette

jeudi 20 octobre 2011

Une ville en or

"Ville rose", voilà pour quelques brefs instants Toulouse transfigurée en "ville en or"...Hier à la tombée du soir, le long de la Garonne : nous étions neuf marchant en file indienne comme chaque mois, en quête de nous-mêmes en présence de l'Autre. Nous suivions notre "berger" Gérard et ce fut l'éblouissement : le soleil couchant perçant à travers les nuages dorés, nets après la pluie, se réverbérant sur la Garonne. Sur les ponts, les réverbères s'allumant pour se refléter telles des lucioles dans les eaux du fleuve...
Une image me revint en mémoire, éblouissante elle aussi : les gratte-ciel de New-York tout en or aussi, admirés du haut de l'Empire State Building au moment du coucher du soleil sur l'Hudson... Même sensation de sublime beauté.
Comment ne pas partager ensuite : les douleurs, les joies, les inquiétudes. Il suffit de s'asseoir, n'importe où, par terre, sur un banc, de se dire ce qui nous fait vivre les uns et les autres à la lumière d'une Parole venue de la nuit des temps, ruminée par la multitude en chemin pour à son tour s'apercevoir que sa vie peut devenir une oeuvre d'art...
Il suffit d'un soleil couchant sur une ville en or...

Nanette

lundi 17 octobre 2011

En attendant Gilad...

Plusieurs événements passés ou à venir me chiffonnent ces jours-ci :
- demain le soldat franco-israëlien Gilad Shalit doit être libéré par le Hamas après plus de cinq ans de détention à Gaza et dans le même temps 450 prisonniers Palestiens seront eux aussi libérés par l'Etat hébreu. Un premier contingent qui devrait être suivi de bien d'autres libérations jusqu'à atteindre le chiffre record de 1027 détenus Palestiens rendus par les Israëliens. En Israël comme à Gaza, on s'apprête à faire la fête pour célébrer comme il se doit ces deux événements.
Alors je m'interroge (mais je ne devrais pas !) : ce deux poids deux mesures me crée un malaise. La vie d'un homme contre celle de 1027 autres. Oui, je sais, chaque vie est unique, sacrée etc. Agirait-on de même s'il s'agissait par exemple d'une femme africaine violée en République Démocratique du Congo par des militaires échangée contre un millier de prisonniers Américains en Afghanistan ? Ou d'un enfant de Sanaa contre disons 500 touristes Français pris en otage au Yemen ? Mais j'ai mauvais esprit ! Ces échanges d'êtres humains n'ont plus rien à voir avec l'humanité. Il s'agit de politique, de géopolitique. Il ne faut pas y penser à l'aune de la morale.
Autre petit malaise : ce sera François et non Martine. Il s'agit de battre Nicolas le 6 mai 2012, pas de désigner celui ou celle capable d'être le meilleur Président de la République. Il s'agit de ne pas effrayer la majorité des électeurs, de donner ses suffrages au plus consensuel, à celui qui a horreur des conflits et qui adore faire des blagues...Alors vas-y pour François, en attendant...
Dernier petit malaise : l'arrivée du petit dernier à l'Elysée...Ils l'appelleront François ? Souhaitons lui tout de même une belle vie, à ce petiot !

Nanette

mardi 11 octobre 2011

L'impossible rêve ?

J'aimerais tellement qu'ils aient la grande sagesse de Barak Obama et de Hillary Clinton, notre François et notre Martine !
J'aimerais tellement qu'après s'être déchirés et dit leurs quatre vérités, somme toute pas si éloignées comparativement aux autres partis, notre Martine et notre François se partagent le gâteau républicain : à lui, ou à elle (selon leur ordre d'arrivée dimanche soir) le fauteuil de président ; à lui ou à elle le fauteuil de Premier Ministre. A condition, bien sûr, que d'ici là, ils n'aient pas fait tout exploser et ouvert un boulevard à Nicolas...
Cà vous aurait de la gueule, de l'intelligence, du respect pour "le peuple de gauche" qui s'est déplacé en masse dimanche dernier.
Sauronst-ils éviter les chausse-trapes, les coups bas, les mesquineries que les uns et les autres vont leur tendre ?
C'est maintenant qu'ils doivent nous prouver qu'ils ont la stature "d'hommes d'Etat"...Qu'ils ont la capacité de prendre en charge un pays en grande souffrance, aussi bien économique que morale.
Alors, l'impossible rêve ?
Yes, they can !

Nanette

lundi 10 octobre 2011

Un automne enfiévré

Coucou, me revoilà !
J'avais disparu... et quelques-uns, très attentifs, s'en étonnaient ! Grand merci à eux !
En fait, tout celà était très programmé : une semaine au bord de la Méditerranée, en compagnie de 340 "vieux" comme moi, soucieux de  nourrir leurs neurones faiblissants et de continuer à tenir la tête, même chenue, hors des eaux émollientes des "de mon temps"... "ah ! ces jeunes..." ou bien encore : "on était si bien  entre nous, chez nous..."
Bref, cette semaine fut riche et dense en réflexions nourries par des conférenciers hors pair, propres à nous asticoter les méninges pour les longues soirées d'hiver au coin du feu, ou du radiateur ! Entre amis, toujours. Car l'une des recettes du bien vieillir consiste à ne pas maugréer seul, face à ses écrans en tous genres...
Il fallait bien, après cette semaine si excitante, reprendre ses esprits et son rythme de sommeil... Donc une autre semaine, en montagne cette fois, s'imposait. Et là, ce fut l'émerveillement de la Cerdagne toute proche, encore verdoyante étant donné l'altitude et propice aux balades méditatives.
Là encore, pas l'ombre d'un nuage, pas un coup de vent dévastateur mais déjà l'annonce, imperceptible, que l'automne arrivait : de vertes, les feuilles virèrent au jaune puis au rouge en seulement trois jours. Et voilà que déjà on nous annonçait la neige et la chute brutale des températures.
Il était temps de regagner nos pénates citadines, l'esprit léger et le coeur en fête, pour vivre... les primaires citoyennes que je n'aurais manqué pour rien au monde !
Là encore je suis comblée : magnifique sursaut démocratique avec plus de 2,5 millions de votants ; belle tenue de tous les candidats malgré l'effondrement de Ségolène, surprise qu'on ne l'aime plus (mais en 2007 elle était seule représentante de la gauche, ce qui explique ses 17 millions de votants !) ; surprenante percée du bel Arnaud révélant que quelque chose a bien changé dans l'électorat. Impossible de pronostiquer l'issue du second tour. Ce sera dans un mouchoir entre Martine et François !
Ah ! que la politique est belle quand elle enfièvre une bonne partie du pays !

Nanette

lundi 19 septembre 2011

DSK face à 13 millions de Français

Plus de 13 millions de Français ont regardé l'interview télévisée de DSK, hier soir sur TF1 !!! Soit un peu moins d'un Français sur quatre... Un chiffre qui démontre, s'il en était encore besoin, la profondeur de la secousse ressentie par tout un peuple en état de sidération. Le coup de poing à l'estomac que fut cette malheureuse affaire DSK.
Sommes-nous exorcisés pour autant ? A-t-on l'impression que nous voilà définitivement débarassés de cette sale petite histoire qui a pourri notre été ? Pas sûr...
DSK n'aurait pas du parler ; il devait se taire et se faire oublier, le temps qu'il faudra pour panser cette blessure nationale. Mais puisqu'il avait décidé de s'exprimer, au moins aurait-il pu être honnête, ce qu'il n'a pas été. Je ne reprendrai pas son argumentation pour tenter de faire croire au "non lieu". Personne n'a été abusé par sa manipulation grossière du rapport du procureur, occupé, lui, prioritairement à se faire réélire procureur de New York, au détriment de la vérité.
Passons.
Ce qui me fascine, ce sont ces 13 millions de personnes devant leur petit écran, espérant une libération qui n'est pas venue. Dommage. La boule au creux de l'estomac est toujours là, un peu plus petite mais pas totalement disparue.
Il eut fallu à DSK une authentique dignité, une loyauté palpable vis-à-vis du peuple français pour dissiper le malaise qui ne s'efface pas.
13 millions de Français étaient bien au rendez-vous. Mais pas à celui qu'espérait Dominique Strauss-Khan au mois de mai 2012.

Nanette

lundi 12 septembre 2011

Petit cousin vagabond

Comme je l'aime, ce petit cousin vagabond !
Comme j'aime son audace, son intrépidité, à lui, l'ingénieur informaticien "bien sous tous rapports" comme on disait du temps où les familles arrangeaient les mariages... Eh bien lui, justement, cet Antoine-là, il a tout plaqué : son bon boulot en CDI, sa couette, ses amis, sa sécurité et le voilà parti, à 27 ans, sur les routes du monde. Tout seul. Pour un temps indéterminé. Ses économies en poche. Pour vivre, pour "profiter à fond" comme il me l'écrit du fond de la Mongolie via internet ! Non mais quelle merveille ! Recevoir des petits billets pleins d'enthousiasme, de poésie, de liberté ; des photos belles à pleurer du bout du monde, avec quelques morceaux de phrases : je quitte la Mongolie, je passe à Pékin, Shanghaï puis au Yunnan, j'ai envie de voir les "gorges du Tigre bondissant" rien que pour rêver, j'irai peut-être patauger dans les rizières, ou bien m'enfoncer dans la jungle ; mais le Tibet est tout proche et de toute façon bientôt c'est le Népal...
Elle est bien loin, Alexandra David-Neel, déguisée en homme pour réussir à entrer au Tibet...
Bienheureux petit cousin vagabond, petit-fils de cette Alexandra qui a fait des émules sous toutes les latitudes, qui a donné le goût de l'aventure et de la liberté à des générations entières, poursuis donc ta quête, oublie nos affaires glauques dans lesquelles nous pataugeons, nous dans cette France trop médiatique...
Et puis il y a aussi ce Simon, tout juste sorti de Centrale, parti à pied à Jérusalem, seul lui aussi, pour se mettre à l'épreuve, en quête d'une identité qu'il pressent.
Et puis encore cet autre Antoine, reparti pour deux ans au Japon qu'il aime tant, malgré Fukushima...
Et cet autre Mika, nouvellement baptisé, qui s'engage pour plusieurs mois comme bénévole à Taizé avant de partir en coopération en Afrique...
Allons, la terre ne tourne pas si mal, après tout. Tant que le désir de découvrir, de vibrer, de s'émerveiller, de donner habitera l'humanité, l'espérance ne sera pas morte !

Nanette

vendredi 9 septembre 2011

9/11 for ever

11 septembre 2001 : encore une date inscrite au plus profond de ma mémoire. J'étais en route pour Chambéry avec mon fils. Pas de radio dans notre vieille bagnole. A 19 heures, arrivée au CROUS de Chambéry. La dame du CROUS, toute chamboulée, nous annonce 120 000 morts à New York. Forcément : 4 tours comptant chacune 30 000 personnes s'étaient effondrées, nous dit-elle.
Quelques années plus tard, en 2004, visite à Ground Zero avec mon fils. Visite sépulcrale, chargée d'émotion. Tout le quartier est encore en état de sidération. Et pourtant quelle énergie dans ce New-York porteur d'espérance indestructible ! Une longue visite à Eilis Island en apprend plus que tous les livres d'histoire sur la capacité humaine à la résilience...
Autres dates inscrites dans le cortex : le D Day, 6 juin 1944, jour du Débarquement allié en Normandie ; novembre 1963 : assassinat de John Kennedy à Dallas, le tailleur rose de Jakie maculé du sang de son mari ; novembre 1963 encore, le 22 je crois, mort d'Edith Piaf à Paris et dans l'après-midi mort de Jean Cocteau, son ami... Merveilleux ! Je fais partie des 100 000 Parisiens qui vont se recueillir sur le cercueil de la chanteuse dans son appartement du boulevard Lannes.
Ce matin, sur France Inter, de belles voix se font entendre à propos du 9/11 ; il se dit des choses fortes, intelligentes. On parle de la tour de Babel, de l'Apocalypse, de l'arrogance américaine, du rendez-vous manqué du peuple américain avec l'Histoire...
Autant de raisons de penser aux 2 932 victimes des Tours jumelles et des milliers d'autres, blessées, malades, meurtries à jamais.

Nanette

mercredi 7 septembre 2011

Bouche-trou

A quoi sert une grand'mère un jour de rentrée scolaire ?
A rien, bien sûr. C'est l'affaire de la maman, plus anxieuse que ses rejetons ; à la rigueur du papa qui, fièrement, ira les conduire à l'école...Mais la grand'mère... Tout a été prévu, minuté, préparé depuis début juillet ; on a acheté les fournitures, les chaussures, le cartable. Enfin la litanie débitée par tous les médias, sans une once de réflexion. Tous les ans la même chanson ! Comme si ces chers petits se retrouvaient tout nus le 1er juillet et qu'ils avaient besoin d'une nouvelle garde-robe pour affronter la rentrée !
Et la grand'mère dans l'histoire, elle sert à quoi ? Eh bien à faire le bouche-trou ; c'est elle qu'on sollicite à la dernière minute parce que, en ces temps encore estivaux, les étudiants ne sont pas rentrés, eux, et que personne n'est disponible pour aller chercher le petit dernier à la sortie de l'école et les garder jusqu'au retour de maman ; parce que, justement ce jour-là, la maman est prise toute la journée par un symposium hyper important et qu'elle ne peut absolument pas s'absenter pour aller les récupérer à la sortie ; et que la baby-sitter est toujours à la plage...Parce que le papa, si fier de servir à quelque chose, justement ce jour-là il est en voyage d'affaires...
Alors la grand'mère comme solution de remplacement, c'est drôlement pratique ! Cà peut même se libérer à midi pour faire déjeuner les chérubins et leur éviter la cantine ! Ca peut même farfouiller dans l'armoire à pharmacie pour dénicher l'anti-septique,  la compresse de gaze et le sparadrap indispensables au petit bobo du plus grand. Cà peut même...
Bref, une grand'mère çà peut (presque) tout, à condition de n'être qu'un bouche-trou !
Mais aujourd'hui mercredi le bouche-trou a pris ses vacances, na !
A la maman de couvrir les livres, d'inscrire les loupiots à la musique, au dessin, au hand, à l'équitation...
A chaque âge ses plaisirs !

Nanette 

dimanche 4 septembre 2011

Le nid vide...

La peur du vide... Mais pas de n'importe quel vide : celui du nid, du nid existentiel où l'on accueille son enfant, d'abord dans son ventre puis dans sa maison, quelle qu'elle soit, où qu'elle soit.
Ce nid-là, on ne le voudrait jamais vide. Pour nous, les mères, il s'agit du déchirement le plus intime, le plus profond, le plus douloureux qui soit. Rien ne peut nous en consoler. Nos tripes hurlent définitivement quand l'heure est venue de la grande séparation...
Et pourtant ! Pourtant, il faut bien y consentir à cette amputation originelle si nous voulons que nos enfants grandissent, fassent leur vie etc. Nous connaissons bien la théorie : "tu quitteras ton père et ta mère et tu iras dans le pays que je te montrerai..." et tant d'autres préceptes encore, tant de conseils de Françoise Dolto, Winnicot, Aldo Naouri etc.
Cet été, j'ai entendu cette plainte diffuse, secrète, réprimée chez beaucoup de mes amies, plus jeunes généralement ; leurs enfants quittent le nid, une fois le bac terminé, pour continer leurs études à Paris, dans de grandes écoles, pour vivre à l'étranger, pour poursuivre leur route tout simplement. Et mes amies sont en émoi : l'angoisse les étreint, jamais elles n'auraient imaginé qu'une ère nouvelle s'ouvrirait si vite et si radicalement. Car quand un enfant s'en va, y compris pour de bonnes raisons, rien n'est jamais plus comme avant. De celà, mes amies quinquagénaires s'en doutaient mais aujourd'hui elles en font l'expérience, douloureusement, avec étonnement. Elles n'imaginaient pas que leurs tripes parleraient si fort...Certaines tentent, d'autant plus maladroitementque leur chagrin est profond, de faire semblant, de les retenir en proposant des réunions de familles, des voyages. Mais rien n'y fait, il faut laisser faire la nature humaine...
Que leur dire pour atténuer cette boule au ventre, pour calmer ce chagrin qui se love là, définitivement comme un manque existentiel ?
C'est le prix à payer des plus grands bonheurs.
Mais patience, mes chéries ! D'ici une petite dizaine d'années, moins pour beaucoup d'entre vous, vous remplirez à nouveau votre nid ! Vous serez sollicitées par vos enfants chéris, ceux qui vous ont fait tant souffrir, pour garder leur progénitrue ! Ils seront tout heureux de vous confier leurs chérubins impétueux le temps de souffler un peu... Et vous, vous serez aux anges : enfin votre nid retrouvera son utilité mais cette fois, vous aurez le beau rôle. Pas question de jouer la grand'mère rigoriste et revêche. Vous n'aurez envie que de partager de la belle complicité et des émerveillements imprévus.Vous vous découvrirez toute étonnée de tant recevoir alors que vous aviez l'impression de donner !
Croyez-en mon expérience : le nid primordial retrouve de la vigueur sans l'avoir cherché... Et puis, si le coeur vous en dit, vous pourrez encore le ravigoter, votre nid, une génération plus tard : vous serez alors arrière-grand'mère...Mais peut-être sera-t-il un peu racorni, ce petit nid douillet qui vous a fait tant souffrir et tant aimer !

Nanette

vendredi 26 août 2011

Petite chronique vestimentaire

Pour une fois, j'ai envie de pousser un (petit) coup de gueule : récemment, un court reportage aux informations télévisées montrait des touristes arpentant les travées de la basilique de Fourvière à Lyon ; shorts ultra-courts, dos nus et décolletés plongeants pour les dames et demoiselles; shorts, débardeurs et bras nus (sans parler des sandales, voire des tongs) pour ces messieurs. Le journaliste interroge : "çà ne vous dérange pas d'entrer habillés comme çà dans une église ?" Réponses de ces messieurs-dames : "Je ne suis pas croyant, alors pour moi c'est un monument comme un autre" ; "On est dans un état laïc, pour moi c'est comme si j'étais dans un musée" ; un jeune homme pourtant modère : "A la cathédrale de Milan, on ne les laisserait pas entrer habillés comme çà".
Il me revient en mémoire une anecdote : il y a quelque temps, j'étais à Notre-Dame de Paris, un monsieur portait un petit chien dans ses bras et voulait continuer à avancer dans la nef. Un prêtre l'aborde et lui demande gentiment mais fermement de bien vouloir sortir, les animaux n'étant pas admis dans la cathédrale. Réponse du monsieur-au-chien : "Je suis libre de faire ce que je veux, vous n'avez pas d'ordre à me donner !" Le prêtre insiste : "Nous avons reçu de la ville de Paris la mission de faire respecter la loi à l'intérieur de cet édifice" et de pousser fermement le monsieur et son chien-chien vers la sortie !
Ont-ils déjà essayé d'entrer "habillés comme çà", avec ou sans animal dans les bras, dans une mosquée ou une synagogue, ces messieurs-dames tellement mal élevés ?
Mais je dois être décidément très, très, très bégueule...

Nanette

dimanche 21 août 2011

De Madrid à New Delhi : l'espoir !

Beau dimanche ! Voilà que de Madrid à New Delhi se lève enfin un nouvel espoir ! Les peuples jeunes se mobilisent par millions pour résister, chacun à sa manière.
A Madrid, après une nuit d'orage, heureusement moins dramatique qu'en Belgique, près de 2 millions de jeunes venus de 193 pays, ont participé à la messe de clôture des JMJ. Et ce "monsieur tout blanc" comme le chantait Léo Ferré a su leur transmettre la gravité qui l'habite, transformant un enthousiasme souvent débordant en une intériorité quasi mystique. Oui, les choses changent dans l'Eglise catholique. Et Benoît XVI, ce grand intellectuel sensible et artiste, pénétré de son rôle de pasteur universel, fragile et malade, succédant à un Jean-Paul II en prise directe avec les jeunes du monde entier, a réussi ce tour de force de transformer les coeurs : d'une religion culturelle apprise de nos parents, nous sommes en train de passer à une foi personnelle, intériorisée, choisie. Tous ces jeunes, sur le tarmac de l'aéroport militaire de Madrid, en étaient la preuve éclatante. Nul débordement, aucune agitation, pas de cris îdolâtres. La gravité était palpable, enveloppait l'immense sanctuaire dressé en plein air. Pour la plupart, ces jeunes n'ont pas connu la religion culturelle de leurs ancêtres et sont confrontés à l'indifférence généralisée et au multiculturalisme ; ils cheminent avec le Christ parce qu'ils l'ont choisi.
Et puis à l'autre bout du monde, en Inde, voilà que par millions aussi des jeunes se soulèvent pour soutenir l'action d'un septuagénaire impétueux, celui qu'on appelle déjà "le nouveau Gandhi" : Anna Hazare, 74 ans, qui dénonce la corruption qui a envahi tous les rouages du pays. Le gouvernement s'inquiète, fait mettre l'homme en prison parcequ'il devient dangereux, avec sa volonté de faire la grève de la faim. L'arrête puis le relâche devant l'ampleur des manifestations !
Décidément, tout n'est pas perdu.L'espérance n'a pas dit son dernier mot.
Et "l'affaire DSK" qui refait surface, n'en devient que plus minable... et insignifiante !

Nanette

samedi 20 août 2011

Marciac blues...

Quelle étrange sensation...Chaque année, c'est la même chose mais cette fois-ci les langues se délient : la bouchère me dit être "perturbée", mon amie Maryse s'avoue toute barbouillée, sans énergie, toute flasque... Barbara-l'américaine pense que tout le village subit une déflation généralisée et que les énergies se sont enfuies en même temps que l'énorme chapiteau de 5 000 places!
Bref, le Marciac d'après festival se dégonfle comme une vieille baudruche ! Il paraît même qu'une jeune femme a préféré déménager, voici quelques années, tant cet après-festival la mettait dans un état schizophrénique.
A vrai dire, il y a de quoi : pendant 18 jours, cette année, la bastide gasconne passe de 1 200 âmes à 200 000, le quotidien est chamboulé, les relations de voisinage n'existent plus, le calme et le silence -qui sont la richesse du village- se sont volatilisés. On reçoit, on accueille, on partage ; les cousins, les amis, les enfants, petits-enfants se succèdent à la maison ; la vie entre à pleins poumons dans la bastide.
Et puis, oups, d'un coup de baguette magique, plus rien : les baraques, les stands, les chapiteaux, ont disparu dans la nuit. Ne subsistent que les containers débordant de bouteilles vides, de sacs poubelle autour desquels s'activent les employés municipaux.
Alors on se frotte les yeux : ce n'était qu'un rêve ?
Il y a de quoi en effet perdre la boule...
J'en parle d'autant plus facilement que j'ai retrouvé mon autre "chez moi", en ville cette fois.
Mais je comprends que pour ceux qui vivent à longueur d'année à Marciac, le réveil est rude et qu'il faut une bonne dose d'équilibre, d'intériorité pour vivre ces à-coups répétés sans subir le fameux "blues post-partum" bien connu des mères !
Il n'est pas si facile de vivre à la campagne, les premiers enthousiasmes passés. Celà demande qu'on puisse se suffire à soi-même, trouver en soi la nourriture nécessaire et suffisante pour ne pas dépendre de tous ces apports extérieurs que l'on nomme, à tort, "civilisation".
La vraie vie a repris à Marciac, comme dans toutes ces communes qui chaque année un peu partout en France accueillent des festivals en tout genre.
Maryse et Ingrid ont repris le chemin des "jardins partagés".
Barbara a retrouvé son énergie en cueillant ses pommes et ses tomates, qui l'attendaient en rougissant.
La bouchère continue de proposer des tranches de gigot d'agneau élevé à quelques kilomètres de là.
Le sommeil d'Alice ma voisine n'est plus interrompu par les vociférations bien arrosées d'adolescents découvrant les joies de la liberté... Et Josette n'en finit pas de ramasser ses haricots verts pléthoriques cette année, à tel point qu'elle les distribue à tout le monde : "C'est le resto du coeur ici, dit-elle ; je ne sais plus quoi en faire !"
"Dieu s'est arrêté à Marciac" écrivait joliment Christian Bobin dans son livre "Ressusciter".
Et s'il avait raison ? Peut-être f aut-il un temps entre parenthèses, comme celui du festival, pour en apprécier la saveur...

dimanche 10 juillet 2011

DSK : navigation par gros temps

Voilà près de deux mois qu'a éclaté "l'affaire DSK" et le malaise demeure... Il a évolué et, après la sidération puis la nausée et enfin le rejet de ce qui se passe à New-York, c'est l'envie d'une réflexion qui aujourd'hui m'habite.
Je ne veux pas m'intéresser à ce qu'en pense la planète entière. Seules me préoccupent les réactions enregistrées en France et d'abord au fond de moi. L'envie de tourner la page, de ne plus entendre parler de ce glauque, sordide événement. L'envie de se laver la tête de tout ce "moche" qui salit l'esprit et l'âme.
De très loin, j'entends encore quelques bribes judiciaires ; çà me suffit.
Par contre, j'aimerais connaître les conséquences à plus long terme de cette tragédie sur les hommes et les femmes de gauche, qu'ils soient candidats à l'élection primaire ou seulement qu'ils participent à cette élection en octobre prochain. On annonce déjà 4 millions de Français désireux d'aller voter pour désigner le ou la candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2012. Ce sera un test grandeur nature.
Combien va peser "l'affaire DSK" dans cette désignation ? Que révèlera-t-elle ? Quel clivage dira-t-elle entre les générations ?
En touchant notre être au plus profond de lui-même, dans ses fondements éthiques et moraux, cette affaire devient le révélateur de notre société. Il n'est pas anodin que le fantôme de DSK plane sur toutes les conversations, se soit installé dans nos inconscients. Selon que les candidats se définissent personnellement avec plus ou moins de rigueur morale, d'intelligente compassion et de sens politique responsable, je saurai pour qui voter.
Aujourd'hui, les cartes ne sont pas jouées. Nous naviguons par gros temps.
Tout peut arriver, même le pire...

Nanette

jeudi 7 juillet 2011

La tristesse de Fostine

Fostine est un chat. Ou plutôt une chatte. Celle de mon petit-fils Martin. Toute la famille partie en vacances, je me suis proposée de surveiller Fostine, de m'assurer qu'elle aurait bien à manger et à boire. Je n'ai pas l'habitude des chats. Je n'en ai jamais eu et, pour dire vrai, ils m'impressionnent, m'intimident. Je préfère le côté binaire des chiens. Cà me rassure. Tandis que la grande intelligence des chats me cloue sur place.
Donc à midi je découvre qu'il n'y a plus une seule croquette dans l'écuelle de Fostine. Depuis quand ? Mystère. Je suis passée avant-hier pour la dernière fois. Heureusement il reste de l'eau. Et cette sauvage, qui vécut un an dans la rue avant d'être offerte à mon petit-fils pour son anniversaire, et qui a conservé de ce temps de vagabondage un bel esprit de liberté et d'autonomie, arrive toute miaulante dans mes pattes...Je réapprovisionne l'écuelle, change l'eau ; rien à faire. Elle miaule de plus belle, fait semblant de prendre une croquette du bout des lèvres et s'en retourne, toujours miaulant. Et le ventre vide. Mon coeur de mère se serre : est-elle en dépression ? Cherche-t-elle ses maîtres ? Va-t-elle se laisser mourir de désespoir ? Quelle torture de ne rien connaître au langage des chats !
Je l'appelle, lui fais les yeux doux ; que nenni ! La belle se sauve, m'examine de loin. Sans animosité, certes, mais reste à bonne distance... Ma fine psychologie est prise en défaut !
Bon, alors je reviens dans l'après-midi, manière de lui faire un brin de causette. De Fostine, point ! A-t-elle mangé ses croquettes ? Impossible à savoir tant l'écuelle a été remplie... Par contre j'admire un merle qui vient se rafraîchir avec l'eau et emporte dans son bec une croquette.
Alors je m'installe sous la pergola, un livre à la main. Fostine, cachée quelque part, va bien se rendre compte de ma présence. Elle n'est plus seule, je suis là pour elle !
Au bout de deux heures, toujours pas de Fostine. J'appelle, je siffle toujours pour indiquer ma présence. Au moment de partir, je la découvre, tapie dans son coin habituel. Elle m'a sans doute vue arriver mais n'a pas bougé, le ventre plein !
Avant de partir, je lui fais un brin de causette, en live cette fois, je me penche vers elle avec le sourire...
C'est comme çà qu'on fait, avec les chats ?
Je reviendrai demain, le coeur en fête.
Ce matin, une information m'a glacé le sang : 4 millions de personnes en France disent ne pas avoir eu plus de trois conversations par an, selon une étude de la Fondation de France. Terrfiant ! La solitude, grande cause nationale pour 2011. On est déjà à la moitié de l'année.
Fostine aussi a besoin qu'on lui parle...

Nanette

mercredi 29 juin 2011

Trois sacrées "bonnes femmes" !

Il est des matins, comme çà, où je me sens toute ragaillardie d'être une femme !
En 24 heures apprendre que Christine Lagarde est nommée directeur général du FMI, que Martine Aubry est candidate à la primaire du PS pour l'élection présidentielle de 2012 et qu'Eva Joly arrive très largement en tête de la primaire écologiste, devant Nicolas Hulot, quel choc ! Et quel bonheur !
Trois sacrées "bonnes femmes" qui  n'ont pas peur d'y aller !
Sans prendre parti pour telle ou telle opinion politique, tel ou tel petit jeu stratégique, j'ai seulement envie de célébrer le courage, l'intégrité et la pugnacité de ces trois femmes d'exception qui font honneur à notre sexe. Ce n'est pas si courant...
Et puis, énorme cerise sur le gâteau, Hervé et Stéphane, nos deux courageux journalistes capturés en Afghanistan et otages depuis 18 mois, jour pour jour, sont libérés !
Ouf ! Trop c'est trop !

Nanette

lundi 27 juin 2011

Tricherie à tous les étages...

Surtout ne pas jouer les "rabat-joie", les "mères-la-morale" : "de mon temps, etc..."
Pourtant comment ne pas ressentir un profond malaise face à cette avalanche de tricheries en tous genres ?
On a commencé début juin avec les "fuites" découvertes lors du concours d'internat de médecine. Et puis on a continué avec cette mise sur internet, la veille de l'examen, d'un exercice de mathématiques à 4 points destiné aux bacheliers S. Illico presto, les fautifs sont arrêtés, placés en garde à vue puis sous contrôle judiciaire tandis que le principal fautif, l'imprimeur ou l'un de ses employés, court toujours. "Une blague de potache" ont plaidé leurs avocats. L'épreuve sera notée sur 16 au lieu de 20 et les correcteurs sont priés "d'être indulgents".
Enfin, ce sont des étudiants en BTS qui, victimes eux aussi de quelques tricheurs, se voient obligés de repasser une partie de leur examen. Ce que la moitié d'entre eux refusent prétextant que les futurs bacheliers, eux, n'ont pas eu à repasser leur matière. Et les voilà taxés d'un zéro... Ce qui veut dire pour la grande majorité échec à leur diplôme, une année supplémentaire à prévoir... On comprend que ce deux poids-deux mesures heurte la sensibilité des jeunes, si prompts à débusquer les manquements à la justice. Alors on fait signer des pétitions, on porte plainte devant le Tribunal Administratif !
Quel foutoir ! Mais quel merdier !
La faute à qui, cet effondrement des "valeurs" ? Surtout ne désigner personne ! On nous taxerait de vieille catho réac engluée dans sa culpabilité originelle, comme le péché !
Et que dire aussi de ces drames quasi-quotidiens où un gosse de 14 ans tue de deux coups de poing une gosse de 13 ans pour une histoire de dépit amoureux... Où une joggeuse de 16 ans est retrouvée violée et calcinée parce qu'elle est partie courir dans un bois au-dessus de chez elle... Où un autre gamin de 12 ans se pend avec son T-shirt dans le couloir de son école sans que personne ne s'en aperçoive...
C'est à de tels indices qu'on mesure la santé d'une société. La nôtre file un mauvais coton. A tous les étages, l'édifice vacille, le sens moral s'évapore. Le "bof-à quoi bon" envahit le champ social à la vitesse d'un cheval au galop, comme dans la baie du Mont Saint-Michel. "Terrifiant" entend-on ici et là dans la bouche des experts, des journalistes. De bonnes âmes associatives tentent de se faire entendre : "Il faut que chacun applique la règle d'or : ne pas faire à autrui ce qu'on ne voudrait pas pour soi-même" C'est un constat. En face, des ministres tentent des cautères sur une jambe de bois, élection présidentielle programmée oblige : au lieu d'une exclusion de l'établissement scolaire, le sauvageon aura droit à une "tâche d'intérêt général" (à ne pas confondre avec le "travail d'intérêt général", réservé aux cas relevant de la justice) ; il nettoiera le réfectoire, balaiera les salles de classe, ces T.I.G. ayant pour but d'apprendre au rebelle les règles de la responsabilisation.
Mais enfin, où sont les parents ? Que disent-ils à leurs enfants ? Ils n'aident pas à mettre le couvert, à passer l'aspirateur (voire le robot), à remplir le lave-vaisselle ou le lave-linge ? Sans être pensionnaire au Prytanée militaire de La Flèche, on peut tout de même participer aux tâches ménagères sans risquer le lumbago ou l'entorse à la cheville !
Une question m'obsède depuis quelque temps : comment en vient-on à tricher ? Comment se fait-il qu'au moment de se livrer à une "mauvais action" on n'entende plus, au fond de son coeur, un petit murmure tout discret qui dise : "non, çà ne se fait pas" ? Tout simplement.
Quand on lisait Pinocchio, on gardait au fond de l'oreille la petite musique de Gimini Criquet qui empêchait que le nez de Pinocchio ne s'allonge... ne s'allonge...
Je crois bien qu'on ne lit plus beaucoup Pinocchio aux enfants, le soir avant de s'endormir...

Nanette

jeudi 9 juin 2011

Liberté chérie...

Il est des coïncidences qu'il ne faut pas laisser passer !
Je me tâtais, depuis plusieurs jours, cherchant désespérément un sujet pour mes "petites âneries" plus ou moins reliées à l'actualité. Quelques événements de ma propre vie me donnaient envie de célébrer la liberté, la grande et belle liberté que donne ce temps de la retraite ! Libre de penser, de dire, de taire, de faire exactement ce qu'on veut, ce qui est en cohérence avec sa personnalité, son histoire, ses désirs et ses opinions. Voilà, c'est fait : une nouvelle fois j'ai choisi de quitter délibérément un organisme dans lequel je ne me sentais plus à l'aise. Les objectifs y ont évolué,  on y parle rentabilité et équilibre financier, l'ouverture à l'autre n'est plus prise en compte, bref l'Esprit ne souffle plus sur cet organisme qui a aidé pendant une quinzaine d'années tant de personnes à grandir en intelligence et en accueil de l'autre.
Libérée et à nouveau pleine de belle énergie, j'entends à la radio la belle voix de Jorge Semprun qui vient de nous quitter  : "Pour moi la première valeur n'est pas la vie, dit-il ; la valeur suprême, c'est la liberté !" Et il sait de quoi il parle, cet homme exceptionnel qui a connu les camps de déportation, l'exil, la Résistance, les honneurs et qui est l'un des plus grand écrivains du XXe siècle.
Et puis, bonheur suprême, je lis dans la Croix, la chronique de Laurence Cossé, cet écrivain raffiné, auteur notamment d'un roman jubilatoire, "Le coin du voile", qui  exalte le courage des frères Dardenne pour oser à travers leur dernier film, "Le gamin au vélo", témoigner "de l'actualité et de la puissance du testament du Christ".
Comme cela est bien vu ! Comme quoi il suffit qu'une petite coiffeuse de rien du tout, sans diplôme d'éducatrice spécialisée ni doctorat de théologie, possédant seulement l'amour/agapé pour tout bagage, se laisse attendrir par ce gamin au vélo pour que la face du monde en soit changée. En toute liberté.

Nanette

dimanche 29 mai 2011

A vous, mes soeurs-mamans !

A vous, mamans, mes soeurs, qui que vous soyez, où que vous soyez : BONNE FETE !
Futures mamans, déjà mamans, encore mamans, toujours mamans : BONNE FETE !
Je ne connais pas de rôle, de mission, de responsabilité plus belle que celle de mettre au monde,  puis de nourrir, de conduire par la main sur tous les chemins de la vie que ce temps infini d'être mère.
A vous, mes jeunes amies, mamans d'enfants différents, cabossés et bouleversants, je vous dois mes émerveillements de vous connaître si joyeuses, si fortes et si bellement porteuses de vie.
A vous, mes amies de mon âge, grands'mères souvent seules, je vous dois de doux partages d'inquiétude, d'amertume parfois, d'élans de vie malgré tout, de confidences murmurées, de soutien dans nos solitudes.
A toi, ma fille, maman de deux garçons, je te dois ta discrète sollicitude, ton inaltérable attachement...
A toi, maman, je te dois LA VIE.
Et à toi, jeune Ginéenne d'Amérique, veuve et maman d'une jeune fille de 16 ans, employée au Sofitel de New-York,  définitvement abîmée par la sordide trilogie "sexe-pouvoir-argent", je te donne ma compassion et toute la force de ma "sororitude".

Nanette

vendredi 20 mai 2011

DSK : "la traversée de l'en-bas"

Inutile d'en rajouter. Dans cette tragédie de "l'affaire DSK", seul le silence s'impose.
J'ai repris l'un des plus beaux livres de Maurice Bellet, "La traversée de l'en-bas" qui m'avait tant bouleversée à sa première lecture. Et j'ai ouvert quelques pages, au hasard : "Qu'ont-ils à dire à l'homme d'en bas, tous ces gens-là ? Rien. Il faudrait qu'ils descendent pour de bon ; qu'ils acceptent d'être qui ils sont, pour cette part d'eux-mêmes qui communie à la détresse innommable. Ils auront alors une chance d'entrer dans la grande humilité, qui les rendra capables d'écouter ; et il pourra même se faire que leur savoir et leur expérience ne soient pas vains, que leur parole puisse être, à ceux et à celles d'en bas, confortation et nourriture. Mais quelle fin du monde !...C'est en bas que se fait le décisif. Prodigieuse découverte. C'est dans le lieu de ténèbre impénétrable que commence la primitive lumière, c'est dans le lieu de mort que vivre advient... Il faut, il faut qu'au-delà de moi, en moi-même advienne ce que je ne sais pas, ne tiens pas, ne saisis pas - l'obscure lumière d'un soleil qui est toute-puissance au-dessus du volcan..."
Voilà quelques réflexions qui, selon moi, s'adressent à tous. A Dominique Strauss-Kahn bien sûr et à son entourage mais aussi aux journalistes, hommes et femmes politiques, magistrats et hommes de lois de tout poil et à n'importe citoyen, tous considérablement ébranlés par cette affaire qui ne fait que commencer.

Nanette

jeudi 12 mai 2011

Prichnou-aux-coquelicots

C'était beau comme une promenade au coeur d'un Claude Monet : un champ de coquelicots agités par un léger vent d'autan tout près de la Garonne, une colonne d'amis serpentant en silence à travers des rues embaumant le réséda, le chèvrefeuille, la rose, le jasmin ; des cerisiers vert et rouge, des milliers de salades plantées comme des bataillons de petits soldats, des jardins familiaux où l'on se cotoyait armés de bêches et de rateaux pour retourner une dernière fois la terre avant les semailles...
C'était notre "prichnou-aux-coquelicots" en cette douce matinée printanière, notre rendez-vous mensuel autour de textes donnant à penser, ensemble ou séparément, le temps d'une matinée partagée. Aujourd'hui, nous étions accompagnés, grâce aux Actes des Apôtres, par Philippe et l'eunuque éthiopien, ce gros plein de sous haut fonctionnaire s'en retournant de Jérusalem après être venu "adorer Dieu".
Sur la route, entre Jérusalem et Gaza (!), il rencontre Philippe qui, lui, a déjà compris bien des choses en ce domaine...Dans son char, l'eunuque lit...le prophète Isaïe. Seulement il n'y comprend goutte. Et Philippe, bien inspiré par l'ange, court derrière lui, monte dans le char et lui propose une explication de texte ! Que le gros plein de sous accepte avec une humilité totale. Quelle merveille ! Du coup les explications de Philippe concernant la Bonne Nouvelle deviennent limpides pour notre haut fonctionnaire confortablement assis dans son char ; il découvre une nouvelle dimension à la vie, il est passé derrière le miroir. Il a été touché au coeur. Et sans plus réfléchir il demande à Philippe de le baptiser... Un point d'eau sur la route, on arrête le char et hop, les deux hommes se retrouvent dans l'eau, l'apôtre baptisant l'Ethiopien...Et puis, comme sur la route d'Emmaüs, l'apôtre disparaît aux yeux du nouveau chrétien. Le voilà maintenant sur la route d'Ashdod, appelé à de nouvelles aventures...Et l'eunuque, tout joyeux, poursuit son chemin !
Jérusalem, Gaza, Ashdod : des noms qui résonnent souvent douloureusement en ce temps de paix difficile à inventer.
Il a suffi d'un champ de coquelicots, de parfums subtils répandus au fil des rues, de chants d'oiseaux, de silence et de belles amitiés partagées pour qu'une fois encore ces textes millénaires s'ouvrent à nos coeurs et à nos intelligences. Pour qu'ils nous aident à mieux vivre aujourd'hui. "Beauté du monde et souffrance des hommes" disait François Varillon.

Nanette

mercredi 11 mai 2011

La Croisette s'amuse...

Enfin ! Nous voilà embarqués pour une bonne dizaine de jours sur les ailes enchantées du cinéma ! Cannes a repris ses couleurs de paillettes et surtout de capitale mondiale du film.
En direct, la cérémonie d'ouverture, le tapis rouge, les photographes, les décolletés affolants, les jambes sans fin de Faye Dunaway sur l'affiche officielle et celles, bien réelles, d'Uma Thurman, membre du jury... Et puis toujours ce tendre grain de beauté sur la joue droite de Robert de Niro, le président du jury, longuement applaudi à son entrée sur l'immense plateau du Palais ; et encore le fauteuil roulant de Bernardo Bertolucci recevant une palme d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre.Et les quelques pas un peu gauches de l'animatrice de la soirée, Mélanie Laurent, sur les accords de "New York, New York joués au piano.
Petits détails sans importance certes mais qui déjà s'inscrivent dans l'histoire déjà longue, 64 ans, de ce Festival de Cannes mythique dans le monde merveilleux du cinéma.
On nous promet dix jours de bonheur, de passion, d'émotion.
A ne pas bouder en ces temps de destruction et de fureur.

Nanette

mardi 10 mai 2011

Tontonmania bis

Les Français sont drôles de gens ! Ils n'ont pas leur pareil pour aduler, vouer aux gémonies et aduler de nouveau leurs présidents de la République...
Quelques souvenirs seulement parmi les plus récents : le général de Gaulle, porté au pinacle à son retour au pouvoir en 1958 puis poussé hors de l'Elysée en 1969 sous des bordées d'injures en tous genres et à nouveau encensé comme LE GRAND HOMME DU XXème SIECLE.
Jacques Chirac plus récemment : succédant à François Mitterrand en 1995, il fut brocardé avec un bel entrain pendant les dernières années de son "règne" de 12 ans, comparé même à un "roi fainéant" par son successeur actuel à l'Elysée,  pour finalement passer pour le plus sympathique des Français quelques mois après son départ !
Alors que dire de François Mitterrand dont on célèbre aujourd'hui, 10 mai, l'arrivée au pouvoir en 1981 ? On garde bien sûr en mémoire son entrée magistralement orchestrée au Panthéon, une rose à la main, au lendemain de la victoire et tant d'autres événements destinés à l'inscrire dans l'imaginaire collectif populaire comme le successeur des grands hommes de gauche qui ont façonné la France sociale. Mais il y eut tant et tant d'affaires plus ou moins sordides qui ont émaillé ces 14 ans de règne : la francisque portée sous Vichy, l'affaire de l'Observatoire, le suicide de Pierre Bérégovoy et celui de l'ami François de Grossouvre et tant d'autres "affaires" plus ou moins révélées au grand public ! La "tontonmania" eut de beaux jours sous ces deux septennats puis on s'est lassé, ébranlé par tant de révélations. Les années ont passé et aujourd'hui, c'est en fanfarre que "le peuple de gauche" envahit les medias pour célébrer François Mitterrand.
La "tontonmania" a repris des couleurs, peut-être seulement pour ce jour souvenir. Plus sûrement, les éléphants, éléphantes, éléphanteaux et autres prétendants aux "maroquins" divers se bousculent pour faire entendre leur voix, pour se placer dans cette course à l'Elysée qui nous promet de merveilleux mois à venir...
Il a bon dos, Tonton ! C'est un peu "pan sur le bec" : notre machiavélique président ne manque pas de descendance...

Nanette

jeudi 5 mai 2011

Zigzags voluptueux

Vieillir vivante : concrètement, çà suppose quoi ?
D'accepter une invitation aux 80 ans d'une chère cousine, au bout de la Bretagne, samedi prochain ?
Puis d'accepter une invitation au mariage d'un cousin en plein coeur de la Normandie, le samedi suivant ?
Puis encore d'accepter avec bonheur l'invitation de son fils à Marseille, encore une semaine après ? Que de zigzags voluptueux à travers toute la France, de valises à traîner, rouler, faire et défaire...De linge à laver, à repasser...
Il faut savoir ce qu'on veut !
Vieillir vivante, çà veut dire foin des charentaises, de rhumatismes éventuels, de jambes lourdes ou d'estomac en compote... Celà signifie aussi ne nous cramponnons pas à notre compte en banque et ouvrons généreusement notre porte-feuille, quitte à se serrer la ceinture au retour. Mais aussi acceptons d'être remis en cause dans nos opinions, politiques, religieuses, morales puisque, à travers toutes ces rencontres, on nous bouscule dans nos petites idées confortables.
J'irai cultiver mon jardin plus tard ; voir si le chèvrefeuille a pris racine, si la glycine embaume toujours...
J'aurai la tête pleine de souvenirs et le coeur gros comme le monde...

Nanette

mardi 3 mai 2011

Nobel de la Paix "assassin"...

Moins de 24 heures après l'annonce de la mort d'Oussama Ben Laden, voilà que certains journalistes qualifient Barak Obama, prix Nobel de la Paix, d'assassin. Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, déplore cette mort et estime que "justice n'est pas faite".
Comment discerner le bien du mal, le vrai du faux, le beau du laid ? Comment se faire une opinion juste et équilibrée ? Vaste question...
Il me revient à l'esprit le "sancto subito" clamé sur la place St-Pierre de Rome lors des funérailles de Jean-Paul II en avril 2005. Le peuple chrétien réclamait sa béatification immédiate, comme aux temps anciens. Vox populi, vox Dei. Benoît XVI a entendu cette clameur et n'a attendu que les délais canoniques nécessaires pour proclamer sa béatification, ne prenant pas en compte les zones d'ombre de ce pontificat exceptionnel.
Alors que penser de la capture et de la mort de Ben Laden : juste retour des choses ? Elimination d'un terroriste aux mains ensanglantées ? Assassinat d'un homme ayant droit, comme tout un chacun, à un procès ? L'histoire récente est remplie de ces tragédies : les époux Ceaucescau, Saddam Hussein, maintenant Ben Laden et tant d'autres moins spectaculaires.
La vérité, si vérité il y a, n'est jamais manichéenne. C'est dans le gris, dans la nuance que se situe la pensée, non dans le blanc ou le noir. Traiter Barak Obama d'assassin parce qu'il a reçu le prix Nobel de la Paix alors qu'il venait de s'installer à la Maison Blanche et n'avait pas encore pris la mesure de la tâche qui l'attendait relève de l'ignorance des réalités politiques et morales.
La mort d'un homme est toujours une tragédie. Encore faut-il que cet homme mérite d'être appelé un homme.

Nanette

lundi 2 mai 2011

La fiole pourpre

Kate et William à Londres; Jean-Paul II à Rome; Kadhafi à Tripoli ; et maintenant Ben Laden au Pakistan!!!
Stop ! La tête me tourne ; la planète s'affole.
Et on appelle çà "la fête du travail" ! La seule journée de l'année "chômée-payée"... Tu parles d'un repos ! Facile de trouver un fil rouge dans cette succession d'événements. Certains ne s'en sont pas privés : le bienheureux Jean-Paul II a fait tout de suite un nouveau miracle, la mort de Ben Laden, pour accéder rapidement à la canonisation... Faut pas exagérer, tout de même !
L'image que je garde de ce week-end magique, où l'amour, la mort, la transcendance, la violence et la douceur se sont entrechoqués comme des quilles, c'est cette fiole pourpre enchâssée dans un écrin d'argent portée tel le Saint-Sacrement par soeur Marie-Pierre, cette religieuse "miraculée" grâce à Jean-Paul II, sur l'autel dressé place St-Pierre à Rome. Cette fiole contenant quelques décilitres du sang du nouveau bienheureux, symbolisant le pontificat de ce pape à "la force d'un géant" comme l'a si bien dit Benoît XVI dans sa magnifique homélie. La pourpre cardinalice symbolise l'acceptation d'un martyre éventuel. Le pontificat de Jean-Paul II a commencé dans le sang lorsque le 13 mai 1981, sa robe blanche fut maculée de larges taches rouges lors de la tentative d'assassinat dont il fut victime. Tout au long de son pontificat de 27 ans, il s'évertua à faire cesser les guerres, les conflits, à faire dialoguer les hommes entre eux. Vaincu par la maladie, il n'hésita pas à se montrer, presque à s'exposer, dans l'au-delà de la souffrance physique.
Cette fiole de sang représente toutes ces tragédies vécues par un homme parmi les hommes, au summum de son humanité.
La puissance symbolique de ces quelques gouttes pourpres feront davantage pour la beauté du monde et la sacralisation de la vie que toutes les reliques-gris-gris prélevées généralement sur le corps des saints.

Nanette

mardi 19 avril 2011

Bonnes Pâques !

On ne se souhaite plus "bonnes Pâques" comme dans les temps de grande christianisation de la France. Ceux où, enfant puis adolescente chez les "bonnes soeurs", j'apprenais par coeur pendant le Carême l'interminable évangile de la Passion, découpé en dix épisodes, et devais le réciter à la Mère Supérieure... En guise de récompense ? Une poule en chocolat ? Un DVD de "La dernière tentation du Christ" ? Un billet d'entrée à l'exposition Chagall au musée du judaïsme à Paris ? Non, mieux que çà : une place, avec toutes les gagnantes du concours Passion, pour une représentation de "La Passion" jouée sur le parvis de la cathédrale d'Amiens... Comme au Moyen-Age ! Ca vous avait de la gueule, non ?
Foin de souvenirs !
Nous voilà Mardi Saint, comme on disait alors, et demain je pars pour vivre, tout de même, ces jours de recueillement en compagnie de quelques amis dans une abbaye bénédictine, "le plus ancien monastère d'Occident", celui où se retira saint Martin en... en 361. Ca aussi, çà vous a de la gueule !
Eh oui, les temps changent... Les familles disloquées ne se retrouvent plus pour jouer à cache-cache dans le jardin, au matin de pâques, pour découvrir les oeufs, les poules et les lapins en chocolat. Aujourd'hui, chacun s'en va de son côté : enfants et petits-enfants profitent des "vacances de printemps" (on ne dit plus "vacances de Pâques") pour aller courir la montagne, monter à cheval, jouer au tennis, profiter des dernières neiges.  Les programmes de télévision montreront les cérémonies pascales au Vatican, on dira que cette année la Pâque orthodoxe a lieu en même temps que la Pâque catholique. Et voilà !
Mon cadeau de moi à vous : où que vous soyez, offrez-vous ce plaisir rare de lire le dernier ouvrage de Sylvie Germain : "Le monde sans vous". Un petit bijou d'écriture, de délicatesse, d'érudition vraie, de sensibilité, de réflexion sur la mort de ses parents, l'une, celle de sa mère, récente, l'autre, celle de son père, plus ancienne. A l'occasion d'un voyage d'écrivains dans le Transsibérien, en 2010, Sylvie Germain l'écorchée vive, transmue la mort de ses parents, par la force des images et des mots, en véritable résurrection éternelle. Celle de la pensée, de l'esprit qui, lui, ne meurt jamais.

Nanette

samedi 16 avril 2011

Les petits bonheurs de l'Arche

Bientôt, dans quelques mois, ces terrains en friche donneront des fruits et des légumes. Les serres regorgeront de tomates, d'aubergines et de carottes. Les cerisiers, les pommiers et les pêchers, plantés en février dernier, croûleront sous les fruits.On y viendra pour partager de beaux moments d'amitié entre personnes handicapées et personnes non handicapées comme l'a voulu Jean Vanier en créant ses communautés de vie de l'Arche.Celle-ci, la nouvelle, monte à vue d'oeil sous le soleil printanier, porteuse d'espérance pour 44 personnes handicapées et leurs familles.
Mais avant d'en arriver là, il faut bêcher, biner, arracher, brûler, défricher, arroser. Il faut transpirer sous le soleil, se faire piquer par les orties, les ronces ; avaler des litres d'eau, se reposer sous les arbres...En prime, et comme en cadeau, on peut au détour d'une haie être envahi par le parfum d'une clématite, d'un lilas ou d'une glycine ; être surpris par le chant d'un oiseau. Ici, pas besoin de grands discours. Chacun se sent touché par cette oeuvre menée à bien ensemble. Tous attelés au même joug, celui du don, de la gratuité. Au pied du futur espace de maraîchage, la Garonne emporte tous ces petits bonheurs vécus par quelques dizaines d'amis de l'Arche, toujours prêts à donner de leur temps, de leurs bras et de leurs coeurs pour que vivent en ce lieu de paix 44 hommes et femmes que le destin a rendu fragiles plus que d'autres.

Nanette

mardi 12 avril 2011

Jeu de quilles

Et de trois ! Après Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte, c'est au tour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire de quitter le pouvoir ! Après des mois de massacres et de guerre civile. A qui le tour ? Kadhafi en Libye? Dur, dur... Bachar Al Assad en Syrie ? Saleh au Yemen ? Sans parler des gouvernements eux-mêmes qui sont fragilisés : au Maroc, à Bahrein, au Liban, en Iran. Le séisme qui secoue tout le Moyen et le Proche Orient fait exploser l'échelle de Richter ! Impossible de prognostiquer le nombre et l'importance des répliques futures ou la hauteur des vagues du tsunami à venir.
Tandis qu'au Japon où la terre tremble toujours, les experts ont relevé à 7 l'indice de gravité des perturbations survenues à la centrale nucléaire de Fukushima, les télévisions du monde entier diffusent en bouche les images de l'ex-dirigeant ivoirien complètement abasourdi, arrivant à l'hôtel du Golfe à Abidjan, première étape du calvaire à affronter pour lui maintenant. En tricot de peau, suant à grosses gouttes, changeant de chemisedevant les caméras , l'air totalement apeuré, Gbagbo renvoie aux images insoutenables de Saddam Hussein, extirpé du trou à rats où il se terrait depuis des semaines en Irak avant de finir au bout d'une corde, toujours devant les caméras... Indécence de notre monde...
Grondements et déchaînements  incontrôlables de la nature dans le Pacifique ; jeu de quilles et soulèvements populaires entraînant la chute inévitable des tyrans pour qu'éclose le printemps arabe au Moyen-Orient.
Bien malins ceux qui prétendent maîtriser le cours du monde...

Nanette

dimanche 10 avril 2011

Chemins de croix

Sylvie Germain, Bernard Ugeux.
 L'une est écrivain, poète, philosophe, couverte de lauriers littéraires, reconnue et respectée comme l'un des auteurs éminents de notre époque. L'autre est Père Blanc en Afrique, professeur de théologie et d'anthropologie, auteur de plusieurs ouvrages de spiritualité.
Chacun vient d'écrire un "Chemin de croix" à son image. Mais aussi tellement de notre temps qu'ils nous concernent tous les deux avec la même évidence.
Le Christ de Sylvie Germain, c'est ce "roi par malentendu... drapé de pourpre, paré de plaies et d'écorchures...le roi de honte et de toute-puissance" tandis que celui de Bernard Ugeux, prêtre à Bukavu dans la région des Grands Lacs, se trouve aux côtés des victimes massacrées au Rwanda, au Congo à qui "on ordonne de creuser la fosse au bord de laquelle elles seront abattues". Comment consoler les femmes de Jérusalem pleurant sur le passage de Jésus montant au Calvaire ? "Il plaint ces femmes dont l'espérance est toute embuée de larmes, écrit Sylvie Germain, ses soeurs humaines spoliées de leur vraie dignité, il sait que leur souci de la vie dont elles connaissent le prix dans leur chair et leur coeur, que leur profonde plainte et leur appel lancinant au déploiement d'une fraternité étendue à toute la famille humaine ne sont pas plus écoutés que l'infime rumeur d'un choeur de grillons..." Bernard Ugeux honore lui aussi le courage des femmes du monde entier : "En consolant ces femmes, écrit-il, tu veux consoler toutes les mères du monde qui pleurent sur leurs enfants ou se mobilisent pour le respect des droits humains et pour la justice. On se souvient encore des Mères de la Place de mai en Argentine, toujours actives... En les consolant, tu invites ces femmes à la vigilance".
Ecriture flamboyante, inspirée, mystique, toute en intériorité chez Sylvie Germain. Chemin de compassion et d'accompagnement des plus fragiles chez Bernard Ugeux, ces deux "chemins de croix" entrent en résonance et se répondent par-delà les frontières pour déposer un baume salvateur sur nos coeurs chavirés.

Nanette

Sylvie Germain est publiée chez Bayard, Bernard Ugeux chez Salvator.

mardi 5 avril 2011

Douceur percheronne

Une longue et belle amitié m'a permis de découvrir, il y a quelques jours, un petit bout de province trop peu connu : le Perche. Terre d'Histoire, de Belles Lettres, d'amitiés raffinées et discrètes. Rencontres improbables et pourtant réelles...
A La Ferté-Vidame, bourgade de 800 habitants, majoritairement des Parisiens "secondaires" et des lettrés ayant posé leur sac -et parfois leur fardeau- dans ce pays verdoyant et paisible, le duc de Saint-Simon écrivit les 4 000 pages de ses Mémoires qui firent trembler le monde politique du XVIIIè siècle au point qu'elles ne furent intégralement publiées que bien longtemps après sa mort...
Un jour qu'il venait au château de La Ferté-Vidame pour cause de festival littéraire, Michel Jobert se prit d'un amour soudain et irrépressible pour la petite chapelle de Reveillon, toute proche du bourg, à tel point qu'il demandât d'être enterré dans le petit cimetière qui entoure cette chapelle. Personne n'y avait été enterré depuis des lustres. Pourquoi donc l'ancien Ministre des Affaires Etrangères de Georges Pompidou, né au Maroc et marié à une Américaine, a-t-il tant voulu reposer à jamais au coeur de cette douceur percheronne, loin de tous les siens et loin des fastes de la République ? Le mémorialiste et  le ministre étaient, l'un et l'autre, de petite taille et sans doute en ont-ils souffert en silence. L'un et l'autre, doués d'une intelligence fulgurante et d'une lucidité terrible, ont compris bien plus qu'ils ne pouvaient en laisser paraître. Plutôt éminences grises que matamores batifolant aux premières loges, ils surent conseiller les princes qui nous gouvernent et garder leurs jardins secrets. Une communion de pensée les réunit au-delà des apparences.
Après avoir bataillé pour obtenir l'autorisation d'être enterré avec sa femme sur la commune de la Ferté-Vidame, dans ce charmant petit cimetière aux senteurs printanières, Michel Jobert y repose depuis 2002, son épouse l'ayant précédé en 1999.
Du Bellay a chanté "la douceur angevine". Michel Jobert, lui, en choisissant ce petit coin de paradis pour dernière demeure, a inventé à son insu "la douceur percheronne".

lundi 28 mars 2011

Clapotis bleu marine...

Tous comptes faits, la "vague bleu marine" qu'on nous prédisait n'est qu'un clapotis. Rien de plus. A chacun de nous de faire en sorte que cette vaguelette ne se transforme pas, en 2012, en tsunami ! Certes, la dame bleu marine peut légitimement parader devant les micros mais les chiffres sont têtus et ce matin Martine Aubry, sur France Inter, a remis les pendules à l'heure en rappelant que le Front National avait perdu 100 000 voix depuis les élections de 2004.
Tout le reste est affaire d'alliances entre partis. Et surtout de convictions personnelles : savons-nous quelles valeurs nous voulons défendre ? Pour quelle société ? Quel programme politique nous apparaît le meilleur ? Ou le moins mauvais compte tenu des circonstances ?
Une fois ce petit travail personnel accompli, il me semble limpide de savoir quel bulletin mettre dans l'urne !
Allez, hauts les coeurs ! Ce n'est pas demain que la dame au sourire carnassier nous fera peur...

Nanette

vendredi 25 mars 2011

Les Américains de retour !

Bonheur ! Mes lecteurs Américains du Nord réapparaissent ! Je m'inquiétais. Des Français partis en vacances ? Des Américains lassés de mes "petites âneries" ?
Bref me voilà rassurée.
Et toujours tellement émue de constater qu'au Japon, malgré le désastre, on continue à me lire...
En Inde aussi, et à Singapour, au Canada, en Suisse, en Belgique...
Super !

Nanette

Facebook ? M'y voilà !

Mais que diable suis-je allée faire dans cette galère ?
Me voilà embarquée dans Facebook... alors que j'étais farouchement contre ce bidule qui enflamme les ados et m'est toujours apparu comme aliénant la liberté et porteur d'ennuis potentiels. Pour tout dire, je me suis laissée entraîner par une super amie, quinqua, pleine d'intelligence et de vivacité. Impossible pour moi de croire, alors, que je n'aurais pas du !
Et voilà que depuis hier soir je reçois des messages de "vieilles" copines, elles aussi embarquées dans le monstre planétaire : des quinqua, des sexa, des septua... Des mères, des grand'mères, toutes alertes et pleines de vie, toutes déjà embarquées dans des tas d'engagements politiques, sociaux, religieux. De France, du Québec. Bref, c'est toute la vie qui se balade sur la toile.
Il faut que j'apprenne à utiliser ce nouvel outil pour en profiter au maximum, c'est trop marrant !
Alors un grand merci à Mamiette qui, une fois encore, m'a projetée dans le monde des vivants.
Et au diable la méfiance qui coupe les ailes !

Nanette

dimanche 20 mars 2011

Le printemps, enfin...

20 mars : il est là, enfin !
Ce printemps tant attendu au milieu des catastrophes planétaires que nous vivons depuis des mois...
Pour une fois, même si ce n'est que pour un jour, réjouissons-nous : au Japon, il semble que des hommes héroïques parviennent enfin à maîtriser un peu l'énergie nucléaire qui s'échappe de la centrale de Fukushima ; en Lybie, les "insurgés" applaudissent aux premiers tirs des forces de l'ONU réduisant la puissance meurtrière de Kadhafi.
Voilà au moins deux nouvelles réjouissantes. Bien sûr il reste... tout le reste : les Japonais ensevelis sous la neige, la nourriture irradiée, les morts par dizaines de milliers, la terre qui continue à trembler. En Lybie, la perversion d'un dictateur qui trouvera d'autres moyens d'exercer ses talents mortels.
Mais pour quelques heures contemplons la nature qui s'éveille au grand soleil printanier.
Et n'oublions pas : aux urnes, citoyens ! Nous particulièrement les femmes ! Il n'y a pas si longtemps que nous avons conquis le droit de déposer un bulletin dans l'urne... Fragile citoyenneté !

Nanette

vendredi 18 mars 2011

Viva Italia !

Il est des matins où le soleil brille plus fort que la veille...
Joie d'entendre dès l'aube qu'à l'ONU le Conseil de Sécurité a voté pour l'emploi de frappes aériennes sur la Lybie en proie à la guerre civile ! Soulagement de constater que la diplomatie française reprend du poil de la bête après le désolant cafouillage d'une MAM empêtrée dans des histoires de gros sous. Enfin un ministre des Affaires Etrangères compétent et "droit dans ses bottes" ! Les heures et les jours à venir diront ce qu'il adviendra de cette belle réaction internationale face aux massacres de civils mais du moins aujourd'hui nous respirons plus large !
Et puis la nuit dernière, quelle émotion en suivantl en direct sur Arte la retransmission de "Nabucco" pour célébrer le 150ème anniversaire de l'unité italienne ! Dans la loge présidentielle de l'Opéra de Rome se trouvaient le président de la République italienne et sa femme, Silvio Berlusconi, deux cardinaux et divers invités. Riccardo Muti dirigeait l'orchestre et les choeurs. Et nous voilà bientôt, à la troisième partie, face à ce chef d'oeuvre de l'art lyrique, le fameux choeur des Hébreux "Va pensiero" qui a tant fait pour l'honneur de l'Italie ; la salle écoute en tremblant ce monument... Salves d'applaudissements, puis le maestro s'adresse à la salle pour dénoncer ce qui se passe aujourd'hui en Italie : la culture qui s'écroule dans ce pays destiné depuis des millénaires à la beauté et à l'esthétique... Il parle, parle et l'on comprend que chez cet homme c'est le combat de toute une vie qui se déroule là. Alors, fait exceptionnel, le maestro reprend la baguette pour donner à nouveau ce choeur des esclaves délivrés du joug de l'opression assyrienne ; il demande à la salle de chanter avec le choeur... Et toute la salle se lève et entonne le chant des esclaves.. Sur scène, les choristes sont en larmes. C'est le choeur de tout un peuple opprimé par la bassesse de son Premier Ministre, présent, par la corruption et les mafieux qui s'exprime avec une force magnifique, transcendante...
Je repense à ce délicieux vieillard qui nous a lancé un défi : "Indignez-vous !" ne cesse de crier Stéphane Hessel.
Son cri a été entendu aussi de l'autre côté des Alpes.

Nanette

mardi 15 mars 2011

Vertige...

"Il faut savoir raison garder". Cette phrase qu'il me semble entendre encore dans la bouche de Pierre Bérégovoy, ancien Premier Ministre intègre qui se suicida pour retrouver son honneur bafoué, me revient en boucle ces jours-ci où la folie s'est emparée de la planète entière.
Comment raison garder à la vue des carnages perpétrés contre son propre peuple en Lybie par un colonel devenu fou furieux ?
Comment raison garder à la vue des images terribles des conséquences du tsunami qui a dévasté les côtes nord-est du Japon ? Et comment ne pas être pris de vertige en écoutant à longueur de journée les informations concernant les centrales nucléaires japonaises se dégradant inexorablement ? Les "spécialistes" de tous poils se succèdent sur les ondes ; on n'y parle que contamination, irradiation, confinement, explosion à venir, manque de nourriture, rapatriement en catastrophe...On entend des Français apeurés sangloter au téléphone parce qu'ils ne peuvent s'échapper de ce qui ressemble à l'enfer alors que les Japonais vivent sereinement. Et chez nous hommes et femmes politiques de tous bords se succèdent devant les écrans, sur les ondes pour soit affoler les populations et demander l'arrêt immédiat de notre politique énergétique (les cantonales sont pour dimanche !) soit les rassurer sans rien savoir de plus que le pékin moyen. Les seuls qui sachent vraiment quelque chose, ce sont les scientifiques, les vrais, ceux qui travaillent dans le domaine du nucléaire. C'est à eux seuls qu'il faut faire confiance. Il faut les laisser travailler en sachant comme eux que le risque zéro n'existe pas.
Alors plutôt que de céder à la panique irraisonnée, écoutons Mozart, promenons-nous dans les bois "pendant que le loup n'y est pas", lisons des poèmes, prions si le coeur nous en dit.
Et surtout écoutons la petite musique de Pierre Bérégovoy...

Nanette

dimanche 13 mars 2011

Admirables Japonais !

Mais comment font-ils, ces millions de Japonais, pour ne pas sombrer dans la panique, le désespoir et l'emballement face à tant de catastrophes ? Comment peuvent-ils gérer à la fois l'angoisse folle des répliques toujours possibles d'un tremblement de terre jamais égalé dans leur histoire, l'engloutissement de villes entières par un tsunami dévastateur et enfin vivre avec cette terreur de l'explosion de centrales nucléaires leur rappelant tant de souvenirs indélébiles ?
Quelle leçon de courage, de maîtrise de soi, de "zenitude" !
Merci à vous de tant de véritable grandeur d'âme venue sans doute du fond de votre civilisation qui, parfois, nous semble si étrangère à la nôtre.
Et merci à mes lecteurs nippons qui, malgré ces catastrophes, continuent à lire ce blog...

Nanette

mardi 8 mars 2011

Marine super star !!!

C'était bien la peine ! Voilà que la grande vedette incontestée de la Journée Internationale de la Femme n'est autre que... Marine Le Pen ! Dans les medias on ne parle que d'elle, on ne voit qu'elle, on n'entend qu'elle !
Il faut dire qu'elle a tout compris, la Marine ! Super star, elle vole la vedette à toutes celles qui méritent d'être à l'honneur.  Elle, elle fonctionne comme un mec ; alors évidemment les hommes tombent dans le panneau... Ils en font leur diva et elle s'envole dans les sondages, affolant absolument tous les politiques, de droite comme de gauche.
Soyons sérieux et gardons les pieds sur terre.
Ecoutons plutôt ces femmes admirables, en Egypte, qui découvrent  "l'esprit de Tahrir" soufflant au Caire où apprennent à vivre ensemble hommes et femmes en quête de liberté. Ou bien encore les femmes d'Abidjan pleurant leurs soeurs abattues au coeur de la ville par des militaires aux ordres !
Les femmes exemplaires sont légion. C'est à elles qu'il faut penser en cette journée qui leur est consacrée. Ne nous trompons pas d'héroïne !

Nanette

lundi 7 mars 2011

L'arbre aux écorces

"Je n'ai jamais voulu que tous les arbres aient la même écorce" : quelle image  puissante pour illustrer l'indispensable tolérance religieuse en ces temps plus que troublés par des discours de haine...
Cette phrase, je l'ai entendue hier matin citée par Josy Eisenberg dans son émission hebdomadaire consacrée au judaïsme, sur France 2. Elle était tirée de la pièce d'Ephraim Lessing, un philosophe allemand du XVIII ième siècle auteur du chef d'oeuvre longtemps méconnu, "Nathan le Sage".
Sous la plume de Lessing, Dieu tient ce propos destiné à tous les hommes. Car sous l'écorce, seul le coeur de l'arbre porte la vie nourrie de la sève commune. Peu importe la couleur, la texture de l'écorce ; seul compte la solidité du coeur, sa robustesse à subir les assauts des vents et des tempêtes, des bestioles et des parasites. Il en est ainsi des religions, quelles qu'elles soient. Et ce qui en fait la saveur, c'est leur diversité, leur chatoiement, leur rayonnement sous des soleils multiples.

Nanette

jeudi 3 mars 2011

Déplions-nous !

Cà, c'est une trouvaille : intituler "Old up" une association qui a la prétention d'aider les "vieux" à rester debout. Ca ressemble un peu à "start up" mais l'objectif est nettement plus passionnant que celui, exclusif, de gagner toujours plus d'argent. Allez "Debout les vieux !"
Donc je découvre aujourd'hui dans "La Vie" de cette semaine un portrait de Marie-Françoise Fuchs, une sacrée bonne femme de 79 ans qui, après un parcours de vie assez époustouflant, a créé récemment cette association pour aider les seniors à rester brancher sur les différentes évolutions de la société : "Si nous nous contentons d'être des consommateurs de loisirs et de médicaments, dit-elle, nous n'éviterons pas la guerre des générations. A nous d'être inventifs et de créer un lien vivant avec toute la société". Et madame Fuchs, qui connaît bien son monde puisqu'elle est la créatrice de l'Ecole des grands parents européens, affirme "La famille n'est pas tout. Les années où les petits-enfants ont besoin de nous passent très vite ! Il faut prévoir la suite !"
Comme elle a raison... La suite, on pourra la lire dans La Vie. Voilà l'adresse du site de l'association : http://www.old-up.eu/
Evidemment, il existe d'autres associations aux objectifs voisins, notamment Poursuivre, un mouvement national dont les 1 800 membres n'ont pas les deux pieds dans le même sabot et qui asticotent drôlement leurs neurones.
Et mon petit blog bien modeste qui véhicule mes "petites âneries" à travers la planète n'a pas d'autre ambition que d'aider "les vieux à se déplier". Un sacré programme, quand on y pense...
A propos : après les Etats-Unis, le Canada, la Belgique, la Suisse, Singapour, la Croatie etc, voilà que nous ont rejoints : le Japon, la Chine, l'Espagne et la Malaisie !
Moi, je n'y comprends rien à cette propagation planétaire.  

Nanette

mardi 1 mars 2011

Annie, une amie si fragile...

Au moment où, à Hollywood, on attribuait les Oscars du cinéma, Annie Girardot s'apprêtait à s'envoler vers les étoiles, les vraies.
Depuis longtemps déjà, on espérait pour elle que se termine ce calvaire de l'Alzheimer. Mais sa mort me laisse comme un chagrin ; la perte d'une amie devenue proche au fil des ans.
En fait, j'ai suivi sa carrière et sa vie depuis... 1959. J'étais en Terminale et, un dimanche après-midi avec une amie de classe, nous avions été la voir jouer "Deux sur la balançoire" au théâtre à Paris. A la fin du spectacle, nous avions été frapper à la porte de sa loge pour lui faire signer nos programmes. Elle était là avec Jean Marais, son partenaire dans la pièce et Luscino Visconti, le metteur en scène, assis dans un grand fauteuil Voltaire. Temps bénis où deux petites gosses pouvaient ainsi rencontrer des monstres sacrés sans être refoulées par une armée de gardes du corps aux allures de dogue...Annie Girardot avait déjà ce sourire et ce regard franc, sans affectation. "Une personne normale" disent tous ceux qui l'ont bien connue, amis, compagnons, famille qui depuis hier soir viennent parler d'elle publiquement.
Oui une personne normale dans ses façons de vivre et d'être avec les autres. Mais combien douloureuse quand on découvre, et c'est mon cas, la face obscure de son existence ! Femme battue, humiliée par des hommes qui l'ont aimée, certes, mais avec cette violence dont sont capables ceux qui ont des comptes à régler avec leur propre enfance et qui exercent cette violence sur des femmes à l'enfance blessée. Elevée sans père par une mère célibataire, Annie Girardot était toujours en quête d'amour paternel. Beaucoup en ont joué. Puis il y eut l'alcool, la drogue et la descente aux enfers...
Des récompenses à la pelle -deux Molière et trois César- ont couronné une carrière exceptionnelle. Pendant des années, Annie Girardot a été l'actrice préférée des Français, devançant même les Signoret, Delon, Montand etc. Elle a personnifié l'évolution de la femme dans les années 70, celle qui a livré les grandes batailles de la libération des femmes avec courage et lucidité. C'est pour cela qu'on l'a tant aimée.
Si forte et si fragile, enfin apaisée...

Nanette