lundi 28 mars 2011

Clapotis bleu marine...

Tous comptes faits, la "vague bleu marine" qu'on nous prédisait n'est qu'un clapotis. Rien de plus. A chacun de nous de faire en sorte que cette vaguelette ne se transforme pas, en 2012, en tsunami ! Certes, la dame bleu marine peut légitimement parader devant les micros mais les chiffres sont têtus et ce matin Martine Aubry, sur France Inter, a remis les pendules à l'heure en rappelant que le Front National avait perdu 100 000 voix depuis les élections de 2004.
Tout le reste est affaire d'alliances entre partis. Et surtout de convictions personnelles : savons-nous quelles valeurs nous voulons défendre ? Pour quelle société ? Quel programme politique nous apparaît le meilleur ? Ou le moins mauvais compte tenu des circonstances ?
Une fois ce petit travail personnel accompli, il me semble limpide de savoir quel bulletin mettre dans l'urne !
Allez, hauts les coeurs ! Ce n'est pas demain que la dame au sourire carnassier nous fera peur...

Nanette

vendredi 25 mars 2011

Les Américains de retour !

Bonheur ! Mes lecteurs Américains du Nord réapparaissent ! Je m'inquiétais. Des Français partis en vacances ? Des Américains lassés de mes "petites âneries" ?
Bref me voilà rassurée.
Et toujours tellement émue de constater qu'au Japon, malgré le désastre, on continue à me lire...
En Inde aussi, et à Singapour, au Canada, en Suisse, en Belgique...
Super !

Nanette

Facebook ? M'y voilà !

Mais que diable suis-je allée faire dans cette galère ?
Me voilà embarquée dans Facebook... alors que j'étais farouchement contre ce bidule qui enflamme les ados et m'est toujours apparu comme aliénant la liberté et porteur d'ennuis potentiels. Pour tout dire, je me suis laissée entraîner par une super amie, quinqua, pleine d'intelligence et de vivacité. Impossible pour moi de croire, alors, que je n'aurais pas du !
Et voilà que depuis hier soir je reçois des messages de "vieilles" copines, elles aussi embarquées dans le monstre planétaire : des quinqua, des sexa, des septua... Des mères, des grand'mères, toutes alertes et pleines de vie, toutes déjà embarquées dans des tas d'engagements politiques, sociaux, religieux. De France, du Québec. Bref, c'est toute la vie qui se balade sur la toile.
Il faut que j'apprenne à utiliser ce nouvel outil pour en profiter au maximum, c'est trop marrant !
Alors un grand merci à Mamiette qui, une fois encore, m'a projetée dans le monde des vivants.
Et au diable la méfiance qui coupe les ailes !

Nanette

dimanche 20 mars 2011

Le printemps, enfin...

20 mars : il est là, enfin !
Ce printemps tant attendu au milieu des catastrophes planétaires que nous vivons depuis des mois...
Pour une fois, même si ce n'est que pour un jour, réjouissons-nous : au Japon, il semble que des hommes héroïques parviennent enfin à maîtriser un peu l'énergie nucléaire qui s'échappe de la centrale de Fukushima ; en Lybie, les "insurgés" applaudissent aux premiers tirs des forces de l'ONU réduisant la puissance meurtrière de Kadhafi.
Voilà au moins deux nouvelles réjouissantes. Bien sûr il reste... tout le reste : les Japonais ensevelis sous la neige, la nourriture irradiée, les morts par dizaines de milliers, la terre qui continue à trembler. En Lybie, la perversion d'un dictateur qui trouvera d'autres moyens d'exercer ses talents mortels.
Mais pour quelques heures contemplons la nature qui s'éveille au grand soleil printanier.
Et n'oublions pas : aux urnes, citoyens ! Nous particulièrement les femmes ! Il n'y a pas si longtemps que nous avons conquis le droit de déposer un bulletin dans l'urne... Fragile citoyenneté !

Nanette

vendredi 18 mars 2011

Viva Italia !

Il est des matins où le soleil brille plus fort que la veille...
Joie d'entendre dès l'aube qu'à l'ONU le Conseil de Sécurité a voté pour l'emploi de frappes aériennes sur la Lybie en proie à la guerre civile ! Soulagement de constater que la diplomatie française reprend du poil de la bête après le désolant cafouillage d'une MAM empêtrée dans des histoires de gros sous. Enfin un ministre des Affaires Etrangères compétent et "droit dans ses bottes" ! Les heures et les jours à venir diront ce qu'il adviendra de cette belle réaction internationale face aux massacres de civils mais du moins aujourd'hui nous respirons plus large !
Et puis la nuit dernière, quelle émotion en suivantl en direct sur Arte la retransmission de "Nabucco" pour célébrer le 150ème anniversaire de l'unité italienne ! Dans la loge présidentielle de l'Opéra de Rome se trouvaient le président de la République italienne et sa femme, Silvio Berlusconi, deux cardinaux et divers invités. Riccardo Muti dirigeait l'orchestre et les choeurs. Et nous voilà bientôt, à la troisième partie, face à ce chef d'oeuvre de l'art lyrique, le fameux choeur des Hébreux "Va pensiero" qui a tant fait pour l'honneur de l'Italie ; la salle écoute en tremblant ce monument... Salves d'applaudissements, puis le maestro s'adresse à la salle pour dénoncer ce qui se passe aujourd'hui en Italie : la culture qui s'écroule dans ce pays destiné depuis des millénaires à la beauté et à l'esthétique... Il parle, parle et l'on comprend que chez cet homme c'est le combat de toute une vie qui se déroule là. Alors, fait exceptionnel, le maestro reprend la baguette pour donner à nouveau ce choeur des esclaves délivrés du joug de l'opression assyrienne ; il demande à la salle de chanter avec le choeur... Et toute la salle se lève et entonne le chant des esclaves.. Sur scène, les choristes sont en larmes. C'est le choeur de tout un peuple opprimé par la bassesse de son Premier Ministre, présent, par la corruption et les mafieux qui s'exprime avec une force magnifique, transcendante...
Je repense à ce délicieux vieillard qui nous a lancé un défi : "Indignez-vous !" ne cesse de crier Stéphane Hessel.
Son cri a été entendu aussi de l'autre côté des Alpes.

Nanette

mardi 15 mars 2011

Vertige...

"Il faut savoir raison garder". Cette phrase qu'il me semble entendre encore dans la bouche de Pierre Bérégovoy, ancien Premier Ministre intègre qui se suicida pour retrouver son honneur bafoué, me revient en boucle ces jours-ci où la folie s'est emparée de la planète entière.
Comment raison garder à la vue des carnages perpétrés contre son propre peuple en Lybie par un colonel devenu fou furieux ?
Comment raison garder à la vue des images terribles des conséquences du tsunami qui a dévasté les côtes nord-est du Japon ? Et comment ne pas être pris de vertige en écoutant à longueur de journée les informations concernant les centrales nucléaires japonaises se dégradant inexorablement ? Les "spécialistes" de tous poils se succèdent sur les ondes ; on n'y parle que contamination, irradiation, confinement, explosion à venir, manque de nourriture, rapatriement en catastrophe...On entend des Français apeurés sangloter au téléphone parce qu'ils ne peuvent s'échapper de ce qui ressemble à l'enfer alors que les Japonais vivent sereinement. Et chez nous hommes et femmes politiques de tous bords se succèdent devant les écrans, sur les ondes pour soit affoler les populations et demander l'arrêt immédiat de notre politique énergétique (les cantonales sont pour dimanche !) soit les rassurer sans rien savoir de plus que le pékin moyen. Les seuls qui sachent vraiment quelque chose, ce sont les scientifiques, les vrais, ceux qui travaillent dans le domaine du nucléaire. C'est à eux seuls qu'il faut faire confiance. Il faut les laisser travailler en sachant comme eux que le risque zéro n'existe pas.
Alors plutôt que de céder à la panique irraisonnée, écoutons Mozart, promenons-nous dans les bois "pendant que le loup n'y est pas", lisons des poèmes, prions si le coeur nous en dit.
Et surtout écoutons la petite musique de Pierre Bérégovoy...

Nanette

dimanche 13 mars 2011

Admirables Japonais !

Mais comment font-ils, ces millions de Japonais, pour ne pas sombrer dans la panique, le désespoir et l'emballement face à tant de catastrophes ? Comment peuvent-ils gérer à la fois l'angoisse folle des répliques toujours possibles d'un tremblement de terre jamais égalé dans leur histoire, l'engloutissement de villes entières par un tsunami dévastateur et enfin vivre avec cette terreur de l'explosion de centrales nucléaires leur rappelant tant de souvenirs indélébiles ?
Quelle leçon de courage, de maîtrise de soi, de "zenitude" !
Merci à vous de tant de véritable grandeur d'âme venue sans doute du fond de votre civilisation qui, parfois, nous semble si étrangère à la nôtre.
Et merci à mes lecteurs nippons qui, malgré ces catastrophes, continuent à lire ce blog...

Nanette

mardi 8 mars 2011

Marine super star !!!

C'était bien la peine ! Voilà que la grande vedette incontestée de la Journée Internationale de la Femme n'est autre que... Marine Le Pen ! Dans les medias on ne parle que d'elle, on ne voit qu'elle, on n'entend qu'elle !
Il faut dire qu'elle a tout compris, la Marine ! Super star, elle vole la vedette à toutes celles qui méritent d'être à l'honneur.  Elle, elle fonctionne comme un mec ; alors évidemment les hommes tombent dans le panneau... Ils en font leur diva et elle s'envole dans les sondages, affolant absolument tous les politiques, de droite comme de gauche.
Soyons sérieux et gardons les pieds sur terre.
Ecoutons plutôt ces femmes admirables, en Egypte, qui découvrent  "l'esprit de Tahrir" soufflant au Caire où apprennent à vivre ensemble hommes et femmes en quête de liberté. Ou bien encore les femmes d'Abidjan pleurant leurs soeurs abattues au coeur de la ville par des militaires aux ordres !
Les femmes exemplaires sont légion. C'est à elles qu'il faut penser en cette journée qui leur est consacrée. Ne nous trompons pas d'héroïne !

Nanette

lundi 7 mars 2011

L'arbre aux écorces

"Je n'ai jamais voulu que tous les arbres aient la même écorce" : quelle image  puissante pour illustrer l'indispensable tolérance religieuse en ces temps plus que troublés par des discours de haine...
Cette phrase, je l'ai entendue hier matin citée par Josy Eisenberg dans son émission hebdomadaire consacrée au judaïsme, sur France 2. Elle était tirée de la pièce d'Ephraim Lessing, un philosophe allemand du XVIII ième siècle auteur du chef d'oeuvre longtemps méconnu, "Nathan le Sage".
Sous la plume de Lessing, Dieu tient ce propos destiné à tous les hommes. Car sous l'écorce, seul le coeur de l'arbre porte la vie nourrie de la sève commune. Peu importe la couleur, la texture de l'écorce ; seul compte la solidité du coeur, sa robustesse à subir les assauts des vents et des tempêtes, des bestioles et des parasites. Il en est ainsi des religions, quelles qu'elles soient. Et ce qui en fait la saveur, c'est leur diversité, leur chatoiement, leur rayonnement sous des soleils multiples.

Nanette

jeudi 3 mars 2011

Déplions-nous !

Cà, c'est une trouvaille : intituler "Old up" une association qui a la prétention d'aider les "vieux" à rester debout. Ca ressemble un peu à "start up" mais l'objectif est nettement plus passionnant que celui, exclusif, de gagner toujours plus d'argent. Allez "Debout les vieux !"
Donc je découvre aujourd'hui dans "La Vie" de cette semaine un portrait de Marie-Françoise Fuchs, une sacrée bonne femme de 79 ans qui, après un parcours de vie assez époustouflant, a créé récemment cette association pour aider les seniors à rester brancher sur les différentes évolutions de la société : "Si nous nous contentons d'être des consommateurs de loisirs et de médicaments, dit-elle, nous n'éviterons pas la guerre des générations. A nous d'être inventifs et de créer un lien vivant avec toute la société". Et madame Fuchs, qui connaît bien son monde puisqu'elle est la créatrice de l'Ecole des grands parents européens, affirme "La famille n'est pas tout. Les années où les petits-enfants ont besoin de nous passent très vite ! Il faut prévoir la suite !"
Comme elle a raison... La suite, on pourra la lire dans La Vie. Voilà l'adresse du site de l'association : http://www.old-up.eu/
Evidemment, il existe d'autres associations aux objectifs voisins, notamment Poursuivre, un mouvement national dont les 1 800 membres n'ont pas les deux pieds dans le même sabot et qui asticotent drôlement leurs neurones.
Et mon petit blog bien modeste qui véhicule mes "petites âneries" à travers la planète n'a pas d'autre ambition que d'aider "les vieux à se déplier". Un sacré programme, quand on y pense...
A propos : après les Etats-Unis, le Canada, la Belgique, la Suisse, Singapour, la Croatie etc, voilà que nous ont rejoints : le Japon, la Chine, l'Espagne et la Malaisie !
Moi, je n'y comprends rien à cette propagation planétaire.  

Nanette

mardi 1 mars 2011

Annie, une amie si fragile...

Au moment où, à Hollywood, on attribuait les Oscars du cinéma, Annie Girardot s'apprêtait à s'envoler vers les étoiles, les vraies.
Depuis longtemps déjà, on espérait pour elle que se termine ce calvaire de l'Alzheimer. Mais sa mort me laisse comme un chagrin ; la perte d'une amie devenue proche au fil des ans.
En fait, j'ai suivi sa carrière et sa vie depuis... 1959. J'étais en Terminale et, un dimanche après-midi avec une amie de classe, nous avions été la voir jouer "Deux sur la balançoire" au théâtre à Paris. A la fin du spectacle, nous avions été frapper à la porte de sa loge pour lui faire signer nos programmes. Elle était là avec Jean Marais, son partenaire dans la pièce et Luscino Visconti, le metteur en scène, assis dans un grand fauteuil Voltaire. Temps bénis où deux petites gosses pouvaient ainsi rencontrer des monstres sacrés sans être refoulées par une armée de gardes du corps aux allures de dogue...Annie Girardot avait déjà ce sourire et ce regard franc, sans affectation. "Une personne normale" disent tous ceux qui l'ont bien connue, amis, compagnons, famille qui depuis hier soir viennent parler d'elle publiquement.
Oui une personne normale dans ses façons de vivre et d'être avec les autres. Mais combien douloureuse quand on découvre, et c'est mon cas, la face obscure de son existence ! Femme battue, humiliée par des hommes qui l'ont aimée, certes, mais avec cette violence dont sont capables ceux qui ont des comptes à régler avec leur propre enfance et qui exercent cette violence sur des femmes à l'enfance blessée. Elevée sans père par une mère célibataire, Annie Girardot était toujours en quête d'amour paternel. Beaucoup en ont joué. Puis il y eut l'alcool, la drogue et la descente aux enfers...
Des récompenses à la pelle -deux Molière et trois César- ont couronné une carrière exceptionnelle. Pendant des années, Annie Girardot a été l'actrice préférée des Français, devançant même les Signoret, Delon, Montand etc. Elle a personnifié l'évolution de la femme dans les années 70, celle qui a livré les grandes batailles de la libération des femmes avec courage et lucidité. C'est pour cela qu'on l'a tant aimée.
Si forte et si fragile, enfin apaisée...

Nanette