dimanche 29 mai 2011

A vous, mes soeurs-mamans !

A vous, mamans, mes soeurs, qui que vous soyez, où que vous soyez : BONNE FETE !
Futures mamans, déjà mamans, encore mamans, toujours mamans : BONNE FETE !
Je ne connais pas de rôle, de mission, de responsabilité plus belle que celle de mettre au monde,  puis de nourrir, de conduire par la main sur tous les chemins de la vie que ce temps infini d'être mère.
A vous, mes jeunes amies, mamans d'enfants différents, cabossés et bouleversants, je vous dois mes émerveillements de vous connaître si joyeuses, si fortes et si bellement porteuses de vie.
A vous, mes amies de mon âge, grands'mères souvent seules, je vous dois de doux partages d'inquiétude, d'amertume parfois, d'élans de vie malgré tout, de confidences murmurées, de soutien dans nos solitudes.
A toi, ma fille, maman de deux garçons, je te dois ta discrète sollicitude, ton inaltérable attachement...
A toi, maman, je te dois LA VIE.
Et à toi, jeune Ginéenne d'Amérique, veuve et maman d'une jeune fille de 16 ans, employée au Sofitel de New-York,  définitvement abîmée par la sordide trilogie "sexe-pouvoir-argent", je te donne ma compassion et toute la force de ma "sororitude".

Nanette

vendredi 20 mai 2011

DSK : "la traversée de l'en-bas"

Inutile d'en rajouter. Dans cette tragédie de "l'affaire DSK", seul le silence s'impose.
J'ai repris l'un des plus beaux livres de Maurice Bellet, "La traversée de l'en-bas" qui m'avait tant bouleversée à sa première lecture. Et j'ai ouvert quelques pages, au hasard : "Qu'ont-ils à dire à l'homme d'en bas, tous ces gens-là ? Rien. Il faudrait qu'ils descendent pour de bon ; qu'ils acceptent d'être qui ils sont, pour cette part d'eux-mêmes qui communie à la détresse innommable. Ils auront alors une chance d'entrer dans la grande humilité, qui les rendra capables d'écouter ; et il pourra même se faire que leur savoir et leur expérience ne soient pas vains, que leur parole puisse être, à ceux et à celles d'en bas, confortation et nourriture. Mais quelle fin du monde !...C'est en bas que se fait le décisif. Prodigieuse découverte. C'est dans le lieu de ténèbre impénétrable que commence la primitive lumière, c'est dans le lieu de mort que vivre advient... Il faut, il faut qu'au-delà de moi, en moi-même advienne ce que je ne sais pas, ne tiens pas, ne saisis pas - l'obscure lumière d'un soleil qui est toute-puissance au-dessus du volcan..."
Voilà quelques réflexions qui, selon moi, s'adressent à tous. A Dominique Strauss-Kahn bien sûr et à son entourage mais aussi aux journalistes, hommes et femmes politiques, magistrats et hommes de lois de tout poil et à n'importe citoyen, tous considérablement ébranlés par cette affaire qui ne fait que commencer.

Nanette

jeudi 12 mai 2011

Prichnou-aux-coquelicots

C'était beau comme une promenade au coeur d'un Claude Monet : un champ de coquelicots agités par un léger vent d'autan tout près de la Garonne, une colonne d'amis serpentant en silence à travers des rues embaumant le réséda, le chèvrefeuille, la rose, le jasmin ; des cerisiers vert et rouge, des milliers de salades plantées comme des bataillons de petits soldats, des jardins familiaux où l'on se cotoyait armés de bêches et de rateaux pour retourner une dernière fois la terre avant les semailles...
C'était notre "prichnou-aux-coquelicots" en cette douce matinée printanière, notre rendez-vous mensuel autour de textes donnant à penser, ensemble ou séparément, le temps d'une matinée partagée. Aujourd'hui, nous étions accompagnés, grâce aux Actes des Apôtres, par Philippe et l'eunuque éthiopien, ce gros plein de sous haut fonctionnaire s'en retournant de Jérusalem après être venu "adorer Dieu".
Sur la route, entre Jérusalem et Gaza (!), il rencontre Philippe qui, lui, a déjà compris bien des choses en ce domaine...Dans son char, l'eunuque lit...le prophète Isaïe. Seulement il n'y comprend goutte. Et Philippe, bien inspiré par l'ange, court derrière lui, monte dans le char et lui propose une explication de texte ! Que le gros plein de sous accepte avec une humilité totale. Quelle merveille ! Du coup les explications de Philippe concernant la Bonne Nouvelle deviennent limpides pour notre haut fonctionnaire confortablement assis dans son char ; il découvre une nouvelle dimension à la vie, il est passé derrière le miroir. Il a été touché au coeur. Et sans plus réfléchir il demande à Philippe de le baptiser... Un point d'eau sur la route, on arrête le char et hop, les deux hommes se retrouvent dans l'eau, l'apôtre baptisant l'Ethiopien...Et puis, comme sur la route d'Emmaüs, l'apôtre disparaît aux yeux du nouveau chrétien. Le voilà maintenant sur la route d'Ashdod, appelé à de nouvelles aventures...Et l'eunuque, tout joyeux, poursuit son chemin !
Jérusalem, Gaza, Ashdod : des noms qui résonnent souvent douloureusement en ce temps de paix difficile à inventer.
Il a suffi d'un champ de coquelicots, de parfums subtils répandus au fil des rues, de chants d'oiseaux, de silence et de belles amitiés partagées pour qu'une fois encore ces textes millénaires s'ouvrent à nos coeurs et à nos intelligences. Pour qu'ils nous aident à mieux vivre aujourd'hui. "Beauté du monde et souffrance des hommes" disait François Varillon.

Nanette

mercredi 11 mai 2011

La Croisette s'amuse...

Enfin ! Nous voilà embarqués pour une bonne dizaine de jours sur les ailes enchantées du cinéma ! Cannes a repris ses couleurs de paillettes et surtout de capitale mondiale du film.
En direct, la cérémonie d'ouverture, le tapis rouge, les photographes, les décolletés affolants, les jambes sans fin de Faye Dunaway sur l'affiche officielle et celles, bien réelles, d'Uma Thurman, membre du jury... Et puis toujours ce tendre grain de beauté sur la joue droite de Robert de Niro, le président du jury, longuement applaudi à son entrée sur l'immense plateau du Palais ; et encore le fauteuil roulant de Bernardo Bertolucci recevant une palme d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre.Et les quelques pas un peu gauches de l'animatrice de la soirée, Mélanie Laurent, sur les accords de "New York, New York joués au piano.
Petits détails sans importance certes mais qui déjà s'inscrivent dans l'histoire déjà longue, 64 ans, de ce Festival de Cannes mythique dans le monde merveilleux du cinéma.
On nous promet dix jours de bonheur, de passion, d'émotion.
A ne pas bouder en ces temps de destruction et de fureur.

Nanette

mardi 10 mai 2011

Tontonmania bis

Les Français sont drôles de gens ! Ils n'ont pas leur pareil pour aduler, vouer aux gémonies et aduler de nouveau leurs présidents de la République...
Quelques souvenirs seulement parmi les plus récents : le général de Gaulle, porté au pinacle à son retour au pouvoir en 1958 puis poussé hors de l'Elysée en 1969 sous des bordées d'injures en tous genres et à nouveau encensé comme LE GRAND HOMME DU XXème SIECLE.
Jacques Chirac plus récemment : succédant à François Mitterrand en 1995, il fut brocardé avec un bel entrain pendant les dernières années de son "règne" de 12 ans, comparé même à un "roi fainéant" par son successeur actuel à l'Elysée,  pour finalement passer pour le plus sympathique des Français quelques mois après son départ !
Alors que dire de François Mitterrand dont on célèbre aujourd'hui, 10 mai, l'arrivée au pouvoir en 1981 ? On garde bien sûr en mémoire son entrée magistralement orchestrée au Panthéon, une rose à la main, au lendemain de la victoire et tant d'autres événements destinés à l'inscrire dans l'imaginaire collectif populaire comme le successeur des grands hommes de gauche qui ont façonné la France sociale. Mais il y eut tant et tant d'affaires plus ou moins sordides qui ont émaillé ces 14 ans de règne : la francisque portée sous Vichy, l'affaire de l'Observatoire, le suicide de Pierre Bérégovoy et celui de l'ami François de Grossouvre et tant d'autres "affaires" plus ou moins révélées au grand public ! La "tontonmania" eut de beaux jours sous ces deux septennats puis on s'est lassé, ébranlé par tant de révélations. Les années ont passé et aujourd'hui, c'est en fanfarre que "le peuple de gauche" envahit les medias pour célébrer François Mitterrand.
La "tontonmania" a repris des couleurs, peut-être seulement pour ce jour souvenir. Plus sûrement, les éléphants, éléphantes, éléphanteaux et autres prétendants aux "maroquins" divers se bousculent pour faire entendre leur voix, pour se placer dans cette course à l'Elysée qui nous promet de merveilleux mois à venir...
Il a bon dos, Tonton ! C'est un peu "pan sur le bec" : notre machiavélique président ne manque pas de descendance...

Nanette

jeudi 5 mai 2011

Zigzags voluptueux

Vieillir vivante : concrètement, çà suppose quoi ?
D'accepter une invitation aux 80 ans d'une chère cousine, au bout de la Bretagne, samedi prochain ?
Puis d'accepter une invitation au mariage d'un cousin en plein coeur de la Normandie, le samedi suivant ?
Puis encore d'accepter avec bonheur l'invitation de son fils à Marseille, encore une semaine après ? Que de zigzags voluptueux à travers toute la France, de valises à traîner, rouler, faire et défaire...De linge à laver, à repasser...
Il faut savoir ce qu'on veut !
Vieillir vivante, çà veut dire foin des charentaises, de rhumatismes éventuels, de jambes lourdes ou d'estomac en compote... Celà signifie aussi ne nous cramponnons pas à notre compte en banque et ouvrons généreusement notre porte-feuille, quitte à se serrer la ceinture au retour. Mais aussi acceptons d'être remis en cause dans nos opinions, politiques, religieuses, morales puisque, à travers toutes ces rencontres, on nous bouscule dans nos petites idées confortables.
J'irai cultiver mon jardin plus tard ; voir si le chèvrefeuille a pris racine, si la glycine embaume toujours...
J'aurai la tête pleine de souvenirs et le coeur gros comme le monde...

Nanette

mardi 3 mai 2011

Nobel de la Paix "assassin"...

Moins de 24 heures après l'annonce de la mort d'Oussama Ben Laden, voilà que certains journalistes qualifient Barak Obama, prix Nobel de la Paix, d'assassin. Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, déplore cette mort et estime que "justice n'est pas faite".
Comment discerner le bien du mal, le vrai du faux, le beau du laid ? Comment se faire une opinion juste et équilibrée ? Vaste question...
Il me revient à l'esprit le "sancto subito" clamé sur la place St-Pierre de Rome lors des funérailles de Jean-Paul II en avril 2005. Le peuple chrétien réclamait sa béatification immédiate, comme aux temps anciens. Vox populi, vox Dei. Benoît XVI a entendu cette clameur et n'a attendu que les délais canoniques nécessaires pour proclamer sa béatification, ne prenant pas en compte les zones d'ombre de ce pontificat exceptionnel.
Alors que penser de la capture et de la mort de Ben Laden : juste retour des choses ? Elimination d'un terroriste aux mains ensanglantées ? Assassinat d'un homme ayant droit, comme tout un chacun, à un procès ? L'histoire récente est remplie de ces tragédies : les époux Ceaucescau, Saddam Hussein, maintenant Ben Laden et tant d'autres moins spectaculaires.
La vérité, si vérité il y a, n'est jamais manichéenne. C'est dans le gris, dans la nuance que se situe la pensée, non dans le blanc ou le noir. Traiter Barak Obama d'assassin parce qu'il a reçu le prix Nobel de la Paix alors qu'il venait de s'installer à la Maison Blanche et n'avait pas encore pris la mesure de la tâche qui l'attendait relève de l'ignorance des réalités politiques et morales.
La mort d'un homme est toujours une tragédie. Encore faut-il que cet homme mérite d'être appelé un homme.

Nanette

lundi 2 mai 2011

La fiole pourpre

Kate et William à Londres; Jean-Paul II à Rome; Kadhafi à Tripoli ; et maintenant Ben Laden au Pakistan!!!
Stop ! La tête me tourne ; la planète s'affole.
Et on appelle çà "la fête du travail" ! La seule journée de l'année "chômée-payée"... Tu parles d'un repos ! Facile de trouver un fil rouge dans cette succession d'événements. Certains ne s'en sont pas privés : le bienheureux Jean-Paul II a fait tout de suite un nouveau miracle, la mort de Ben Laden, pour accéder rapidement à la canonisation... Faut pas exagérer, tout de même !
L'image que je garde de ce week-end magique, où l'amour, la mort, la transcendance, la violence et la douceur se sont entrechoqués comme des quilles, c'est cette fiole pourpre enchâssée dans un écrin d'argent portée tel le Saint-Sacrement par soeur Marie-Pierre, cette religieuse "miraculée" grâce à Jean-Paul II, sur l'autel dressé place St-Pierre à Rome. Cette fiole contenant quelques décilitres du sang du nouveau bienheureux, symbolisant le pontificat de ce pape à "la force d'un géant" comme l'a si bien dit Benoît XVI dans sa magnifique homélie. La pourpre cardinalice symbolise l'acceptation d'un martyre éventuel. Le pontificat de Jean-Paul II a commencé dans le sang lorsque le 13 mai 1981, sa robe blanche fut maculée de larges taches rouges lors de la tentative d'assassinat dont il fut victime. Tout au long de son pontificat de 27 ans, il s'évertua à faire cesser les guerres, les conflits, à faire dialoguer les hommes entre eux. Vaincu par la maladie, il n'hésita pas à se montrer, presque à s'exposer, dans l'au-delà de la souffrance physique.
Cette fiole de sang représente toutes ces tragédies vécues par un homme parmi les hommes, au summum de son humanité.
La puissance symbolique de ces quelques gouttes pourpres feront davantage pour la beauté du monde et la sacralisation de la vie que toutes les reliques-gris-gris prélevées généralement sur le corps des saints.

Nanette