lundi 31 octobre 2011

"Tu es poussière..."

Quelques jours de retrait dans ma campagne gersoise. Depuis longtemps, j'en avais envie. Envie de réécouter les enregistrements de messages sur un répondeur téléphonique ancien. Douze années, de 1986 à 1998 conservés dans une boîte à chaussures. Je l'ai fait, seule devant un feu de bois somptueux...
Le coeur, les tripes, la mémoire, les sentiments chamboulés, la mélancolie, la nostalgie, tout y est passé. Six longues cassettes comme autant de petits cailloux blancs déposés le long d' un tronçon de vie. Douze ans parsemés de voix reconnaissables à la première seconde, de phrases conservées sur de fines lanières, intactes dans leurs modulations, leurs rires, leurs grattements de gorge, leurs intonations. Et puis les silences...Et les appels sans message. Les bip, bip lancinants. Et surtout, revécue comme au premier jour, l'évolution d'une relation, son intensité de départ, sa montée en puissance, sa disparition, parfois ! Et toutes ces voix chères : les parents, les soeurs, les amis, certains tellement présents qu'ils participent aujourd'hui encore à mon quotidien, d'autres disparus au gré des mutations.
Mais plus que tout : la voix des enfants ! Et merveilleuse surprise : la preuve, si besoin en était, du soutien sans partage, de ma grande Emma, toujours présente auprès de son "petit frère", soucieuse de nous et aimante sans discussion ! Et lui, le "petit frère" arrivé en 1981, tellement adorable avec sa voix d'enfant qui mûrit au fil des ans, qui appelle pour dire où il va pour que je ne m'inquiète pas. Et puis un beau jour, c'est lui qui enregistre le message sur le répondeur, avec sa voix d'adolescent ! Alors les interlocuteurs s'adressent à lui, demandent à parler "à ta mère"...Moi, lentement, je disparais... Comme tant d'autres voix du répondeur : mes parents, un beau-frère, une tante, des amis. Disparus à jamais. Me vient une interrogation : celui-ci a été enterré, celle-là incinérée. Je compte, je totalise...
"N'oublie pas que tu es poussière et que tu retourneras poussière..."
La vie est belle, et si pleine de surprises.
La Toussaint demain ; notre fête à tous, vivants et morts !

Nanette

jeudi 20 octobre 2011

Une ville en or

"Ville rose", voilà pour quelques brefs instants Toulouse transfigurée en "ville en or"...Hier à la tombée du soir, le long de la Garonne : nous étions neuf marchant en file indienne comme chaque mois, en quête de nous-mêmes en présence de l'Autre. Nous suivions notre "berger" Gérard et ce fut l'éblouissement : le soleil couchant perçant à travers les nuages dorés, nets après la pluie, se réverbérant sur la Garonne. Sur les ponts, les réverbères s'allumant pour se refléter telles des lucioles dans les eaux du fleuve...
Une image me revint en mémoire, éblouissante elle aussi : les gratte-ciel de New-York tout en or aussi, admirés du haut de l'Empire State Building au moment du coucher du soleil sur l'Hudson... Même sensation de sublime beauté.
Comment ne pas partager ensuite : les douleurs, les joies, les inquiétudes. Il suffit de s'asseoir, n'importe où, par terre, sur un banc, de se dire ce qui nous fait vivre les uns et les autres à la lumière d'une Parole venue de la nuit des temps, ruminée par la multitude en chemin pour à son tour s'apercevoir que sa vie peut devenir une oeuvre d'art...
Il suffit d'un soleil couchant sur une ville en or...

Nanette

lundi 17 octobre 2011

En attendant Gilad...

Plusieurs événements passés ou à venir me chiffonnent ces jours-ci :
- demain le soldat franco-israëlien Gilad Shalit doit être libéré par le Hamas après plus de cinq ans de détention à Gaza et dans le même temps 450 prisonniers Palestiens seront eux aussi libérés par l'Etat hébreu. Un premier contingent qui devrait être suivi de bien d'autres libérations jusqu'à atteindre le chiffre record de 1027 détenus Palestiens rendus par les Israëliens. En Israël comme à Gaza, on s'apprête à faire la fête pour célébrer comme il se doit ces deux événements.
Alors je m'interroge (mais je ne devrais pas !) : ce deux poids deux mesures me crée un malaise. La vie d'un homme contre celle de 1027 autres. Oui, je sais, chaque vie est unique, sacrée etc. Agirait-on de même s'il s'agissait par exemple d'une femme africaine violée en République Démocratique du Congo par des militaires échangée contre un millier de prisonniers Américains en Afghanistan ? Ou d'un enfant de Sanaa contre disons 500 touristes Français pris en otage au Yemen ? Mais j'ai mauvais esprit ! Ces échanges d'êtres humains n'ont plus rien à voir avec l'humanité. Il s'agit de politique, de géopolitique. Il ne faut pas y penser à l'aune de la morale.
Autre petit malaise : ce sera François et non Martine. Il s'agit de battre Nicolas le 6 mai 2012, pas de désigner celui ou celle capable d'être le meilleur Président de la République. Il s'agit de ne pas effrayer la majorité des électeurs, de donner ses suffrages au plus consensuel, à celui qui a horreur des conflits et qui adore faire des blagues...Alors vas-y pour François, en attendant...
Dernier petit malaise : l'arrivée du petit dernier à l'Elysée...Ils l'appelleront François ? Souhaitons lui tout de même une belle vie, à ce petiot !

Nanette

mardi 11 octobre 2011

L'impossible rêve ?

J'aimerais tellement qu'ils aient la grande sagesse de Barak Obama et de Hillary Clinton, notre François et notre Martine !
J'aimerais tellement qu'après s'être déchirés et dit leurs quatre vérités, somme toute pas si éloignées comparativement aux autres partis, notre Martine et notre François se partagent le gâteau républicain : à lui, ou à elle (selon leur ordre d'arrivée dimanche soir) le fauteuil de président ; à lui ou à elle le fauteuil de Premier Ministre. A condition, bien sûr, que d'ici là, ils n'aient pas fait tout exploser et ouvert un boulevard à Nicolas...
Cà vous aurait de la gueule, de l'intelligence, du respect pour "le peuple de gauche" qui s'est déplacé en masse dimanche dernier.
Sauronst-ils éviter les chausse-trapes, les coups bas, les mesquineries que les uns et les autres vont leur tendre ?
C'est maintenant qu'ils doivent nous prouver qu'ils ont la stature "d'hommes d'Etat"...Qu'ils ont la capacité de prendre en charge un pays en grande souffrance, aussi bien économique que morale.
Alors, l'impossible rêve ?
Yes, they can !

Nanette

lundi 10 octobre 2011

Un automne enfiévré

Coucou, me revoilà !
J'avais disparu... et quelques-uns, très attentifs, s'en étonnaient ! Grand merci à eux !
En fait, tout celà était très programmé : une semaine au bord de la Méditerranée, en compagnie de 340 "vieux" comme moi, soucieux de  nourrir leurs neurones faiblissants et de continuer à tenir la tête, même chenue, hors des eaux émollientes des "de mon temps"... "ah ! ces jeunes..." ou bien encore : "on était si bien  entre nous, chez nous..."
Bref, cette semaine fut riche et dense en réflexions nourries par des conférenciers hors pair, propres à nous asticoter les méninges pour les longues soirées d'hiver au coin du feu, ou du radiateur ! Entre amis, toujours. Car l'une des recettes du bien vieillir consiste à ne pas maugréer seul, face à ses écrans en tous genres...
Il fallait bien, après cette semaine si excitante, reprendre ses esprits et son rythme de sommeil... Donc une autre semaine, en montagne cette fois, s'imposait. Et là, ce fut l'émerveillement de la Cerdagne toute proche, encore verdoyante étant donné l'altitude et propice aux balades méditatives.
Là encore, pas l'ombre d'un nuage, pas un coup de vent dévastateur mais déjà l'annonce, imperceptible, que l'automne arrivait : de vertes, les feuilles virèrent au jaune puis au rouge en seulement trois jours. Et voilà que déjà on nous annonçait la neige et la chute brutale des températures.
Il était temps de regagner nos pénates citadines, l'esprit léger et le coeur en fête, pour vivre... les primaires citoyennes que je n'aurais manqué pour rien au monde !
Là encore je suis comblée : magnifique sursaut démocratique avec plus de 2,5 millions de votants ; belle tenue de tous les candidats malgré l'effondrement de Ségolène, surprise qu'on ne l'aime plus (mais en 2007 elle était seule représentante de la gauche, ce qui explique ses 17 millions de votants !) ; surprenante percée du bel Arnaud révélant que quelque chose a bien changé dans l'électorat. Impossible de pronostiquer l'issue du second tour. Ce sera dans un mouchoir entre Martine et François !
Ah ! que la politique est belle quand elle enfièvre une bonne partie du pays !

Nanette