mercredi 25 janvier 2012

Vive l'aquagym !

Wouah ! Je sors de l'eau, toute ébouriffée et débordant d'énergie. Aujourd'hui encore, ma séance d'aquagym me donne une pêche terrible... Pourtant j'ai peur de l'eau, comme beaucoup de mes congénères. Dans notre enfance, point de piscine, encore moins de bébés nageurs ou de cours de natation compris dans le programme scolaire. De la couture et du catéchisme, oui mais apprivoiser l'élément aquatique, que nenni !
Donc depuis 5 ans maintenant, je me plonge dans l'onde pure, parfois un peu trop tiède, une fois par semaine. Le bassin d'apprentissage où se déroulent les séances ne jauge que 1,25 m. Parfait. Point d'angoisse de se noyer.
Alors l'aquagym ? Une merveille de bien-être, de fluidité, d'articulations qui se déplient sans craquer, de genoux qui se débloquent, de hanches qui se décoincent, de vertèbres qui retrouvent leur place sans douleur... Bref, c'est le corps tout en bonheur ! Tout le monde barbote en choeur, on blague, on trottine dans l'eau puis on fait demi-tour et là c'est une autre histoire : le courant nous oblige à forcer comme si on peinait dans le grand vent...Et puis, armées de frites, on doit se mettre les pattes en l'air (jamais réussi ! Trop peur de basculer en arrière...). Cà c'est pour les abdos ; il y a aussi les étirements, excellents pour les muscles, les tendons (tiens, la périarthrite qui me faisait tellement souffrir au bras droit a complètement disparu, sans anti-inflammatoire) ; les chevilles, les poignets sont sollicités : on s'attache de drôles d'ailettes en plastique pour appuyer davantage sur l'eau.
C'est devenu ma drogue douce, cette aquagym ; j'y suis accro et râle quand je rate la séance. Un seul regret : pendant les vacances scolaires, on joue relâche. Sauf pour les muscles et les tendons...

Nanette

samedi 21 janvier 2012

Echafaudage

Voilà un petit billet que j'ai bien envie d'écrire mais qui, déjà, me laisse perplexe...
C'est une jolie histoire qu'une amie m'a racontée : son immeuble est actuellement en cours de ravalement ; des échafaudages obstruent ses fenêtres depuis déjà des semaines. L'autre après-midi, aux environs de 15 heures, elle aperçoit un ouvrier devant sa fenêtre, perché au 5ème étage, qui pose ses outils, enlève ses chaussures et ses chaussettes, se met à genoux... et fait sa prière !
Première réaction : c'est magnifique ! Ce musulman authentique ne se donne pas en spectacle puisque personne ne le voit, croit-il ; c'est un véritable croyant qui accomplit les prières rituelles de lui-même etc.Et moi de m'octroyer un petit coup de culpabilité : aurais-je eu ce courage si ma religion me commandait de prier ainsi, au beau milieu de la journée, sur mon lieu de travail, loin de tout regard? Je connais déjà la réponse...
Et puis, réfléchissant un peu plus, le magnifique s'estompe pour faire place à une légère inquiétude : vers quoi va-t-on dans notre société française ? Le principe de laïcité est-il bafoué en laissant se développer de telles pratiques sur les lieux de travail ? Déjà on réclame de plus en plus souvent des lieux de prière dans les universités, les grandes entreprises, les hôpitaux. Le plus souvent, c'est l'affaire de musulmans mais d'autres communautés, comme les sikhs, les juifs au Canada ou en Angleterre, réclament eux aussi des accommodements avec la laïcité.
Je n'ai pas de réponse à cette grave question. Les avis divergent, évoluent selon les pays, les communautés en cause, les politiques.
Autrefois, les peintres en bâtiment sifflaient la dernière chanson à la mode sur leurs échafaudages et tout le monde s'en trouvait tout ragaillardi ! Aujourd'hui,ce croyant-là, au 5ème étage, me plonge dans des abîimes de perplexité...

Nanette

samedi 14 janvier 2012

Génocide à double vue

On vous l'avait bien dit : pas de dégradation du triple A pendant la "trêve des confiseurs" ! Laissons-les festoyer et digérer en paix ! Donc, ce vendredi 13, patatras, c'est fait ! Nous voilà en AA+.
Bon, n'anticipons pas, toutes ces manigances nous dépassent totalement.
Et puis, comble de malheur toujours dû à ce foutu vendredi 13 : personne n'a gagné la cagnotte du loto se montant à 27 millions et des poussières d'euros. Formidable : vendredi prochain, elle grimpera à 35 millions ! De quoi renflouer partiellement les caisses de Bercy. Un ancien gagnant de 7 millions d'euros, interrogé hier à la radio, sans doute un quadragénaire au son de sa voix, expliquait qu'il touchait chaque mois 12 000 euros des intérêts du capital placé auquel il n'avait pas encore touché. D'ouvrier, le voilà devenu rentier jusqu'à la fin de ses jours, expliquait-il... A moins que le méchant ogre "triple A" déchu ne lui croque son magot...
Ce qui me hante depuis ce matin, ce n'est pas tant cette affaire financière à laquelle je n'y comprends pas grand'chose, c'est une phrase entendue au cours de l'excellente émission "Réplique", sur France Culture, consacrée par Alain Finkelkraut au vote récent de la loi sur la négation des génocides. L'historien Pierre Nora, unaniment reconnu, a dit à propos du génocide arménien que les Turcs refusent de reconnaître et ne le dénomment que "massacre" : "La différence, c'est que les Turcs ont été vainqueurs, a dit l'historien au philosophe. Imaginez qu'il se soit passé l'inverse ; que les Allemands aient gagné la guerre..." Qu'en aurait-il été du génocide juif ?
Ce qu'on appelle "la real politik"...Terrifiant !

Nanette

jeudi 12 janvier 2012

Le grand cèdre

Je ne sais s'il est du Liban, de l'Atlas marocain ou de l'Himalaya. Tout ce que je sais, c'est que lorsque je l'aperçois au bout de la rue, ce grand cèdre-là, "mon coeur fait boum" -comme chantait Charles Trenet- et tout à coup j'ai chaud à l'intérieur...
Car ce grand cèdre, majestueux et inquiétant à la fois, marque la maison de mes enfants. Il déborde sur la rue et signale où vit une partie de moi-même... C'est idiot mais c'est comme çà ! Et je suis bien sûre que je ne suis pas la seule à vibrer à la vue d'un arbre. Soit qu'il est chargé de souvenirs, soit qu'il est porteur d'espoir, soit encore -et j'en connais- qu'il procure à celui ou à celle qui le caresse, le frôle, lui parle un sentiment de puissant bonheur difficilement communicable.
Mon grand cèdre à moi, pardon mes enfants si je me l'approprie un instant, il est promesse de rencontre, de tendresse, de rebufade parfois. Il est gage de bonheur avec mes petits-fils, de fous-rires et de parties interminables de ping-pong, de caresses au chat et de longues palabres sous la pergola. Mais il m'inquiète quand le vent d'autan s'engouffre dans ses branches, quand les fils électriques s'emmêlent dans son sommet, quand ses racines tentent de soulever le carrelage de la cuisine... Mais, bah ! ce n'est pas mon affaire !
Il n'est pas bien vieux, ce cèdre : tout au plus 60 ans. Plus jeune que moi... Et pourtant destiné à me survivre, et de beaucoup !
Alors en ce soir tristounet et brouillasseux d'hiver, en attendant que revienne le printemps, il est comme un phare porteur de joie dans sa puissance silencieuse du bout de la rue, mon grand cèdre...

Nanette

vendredi 6 janvier 2012

La guerre "pafinie"

Je ne me lasse pas de me laisser surprendre par les enfants...
L'autre jour, j'ai emmené mes deux petits-fils, 12 et 9 ans, accompagnés d'un petit copain de 10 ans, un jeune Allemand né en France et dont les parents vivent en France depuis une quinzaine d'années, voir un film d'animation, "Le Tableau", de Jean-François Laguionie, digne héritier de Paul Grimault, l'auteur de ce chef d'oeuvre que fut "Le Roi et l'oiseau".
"Le Tableau" est une sorte de conte enchanté où il est question d'un peintre qui a disparu avant d'avoir fini son tableau ; les personnages dudit tableau s'animent, vivent des histoires, sortent du cadre, en un mot s'animent. Il y a là trois catégories de personnages : les Toupins, entièrement peints, prétentieux et méprisants, qui ne rêvent que de prendre le pouvoir et dont le chef se nomme le Chandelier ; les Pafinis auxquels il manque de la couleur, constamment apeurés et craintifs ;  et les Reufs, uniquement des esquisses. L'auteur imagine une belle histoire d'un Toupin aimant une Pafini etc, tout cela absolument charmant dans des décors enchanteurs.
A la sortie, j'interrge mes bambins : qu'ont-ils pensé du film ?
Réponse du jeune Allemand : "Les Pafinis, c'est comme les Juifs pendant la guerre. Et le Chandelier, c'est le Chancelier. Ma grand'mère a eu deux frères tués pendant la guerre. A l'école, on m'appelle l'Allemand".
En quelques mots, cet enfant a fait s'écrouler pour moi 60 ans de construction européenne...Et a laissé entrevoir toute sa souffrance.
Retroussons-nous les manches : nous avons du pain sur la planche...

Nanette

mardi 3 janvier 2012

Toute guillerette !

Je ne saurais dire pourquoi mais je me sens toute guillerette en ces tout premiers jours de l'an neuf... Peut-être une réaction au catastrophisme ambiant qui nous pollue la vie depuis trop longtemps ? Peut-être parce que ces jours de fête, vécus dans une joyeuse liberté anticonformiste, anticonventionnelle me ravigotent sur ma capacité à vivre ma solitude comme je l'entends ? Peut-être parce que de "vieux amis", de "vieilles copines" se rappellent spontanément à mon bon souvenir à l'occasion des voeux traditionnels ? Peut-être parce que les jours rallongent ? Peut-être parce que mes enfants, petits-enfants sont tous rentrés de leurs bouts du monde respectifs sans anicroche ?
Sans doute y a-t-il de tout cela un peu.
Mais il y a autre chose.
Une sensation plus secrète, diffuse, délicieuse, perceptible à tout moment de la journée. Un comme qui dirait petit bout d'espérance qui ne veut pas mourir ; qui cogne même quelque part contre le sternum pour dire que l'humanité n'est pas si moche, tous comptes faits ; que l'enfance n'est pas si pourrie ; que le chômage, oui, bon, c'est vrai mais il y a quand même des millions de gens qui travaillent même si le stress, le burn-out et la déprime pointent souvent leur nez dans les bureaux ; qu'il va falloir changer quelque chose dans nos modes de vie puisqu'on nous dit que nous sommes déjà dans le nouveau monde...
Eh bien, oui : changeons et n'en faisons pas tout un plat ! Nous avons vécu la guerre, que diable ! Et nous avons remonté le pays .
Réaction idiote : l'avachissement actuel n'a rien à voir avec la reconstruction d'un pays aplati par les bombes. On était dans le binaire, dans le simpliste ; nous voilà dans le multiple, le complexe, le global. Nous devons donc penser différemment. Nous ne manquons pas d'intellectuels en France ! Au boulot, les intellos !
Donnez-nous les clés du "réarmement moral" de triste mémoire... Non, dites-nous seulement comment continuer à vivre dans ces pays si privilégiés, si féconds de belles intelligences, de grands coeurs.
Et nous cesserons de gémir à tout bout de champ.
En fait de champ : courez tous voir ce film époustouflant de courage, de dignité et d'appétit de vivre : "Tous au Larzac". Je l'ai vu déjà deux fois... Une merveille !

Nanette