jeudi 23 février 2012

Feu "Mademoiselle"

Voilà nos belles damoiselles décapitées par "une circulaire de Matignon" dixit la presse ! Sous la pression de féministes (lesquelles ? On veut savoir !) le mot "mademoiselle" ne figurera plus désormais sur les papiers administratifs. Toutes les femmes -majeures, j'espère !- s'appelleront désormais "madame". Sans doute parce que la particularité qui justifiait cette distinction, la virginité, a perdu totalement de son importance.
Nous voilà bien ! A la trappe, "la grande Mademoiselle", alias duchesse de Montpensier, qui en fit voir de toutes les couleurs à plus d'un petit damoiseau ! Aux oubliettes les "demoiselles de Saint-Cyr" et celles, toujours bien vivantes, de la Légion d'Honneur ! Quant à "Mademoiselle Jeanne Moreau", ainsi qu'elle aime être appelée comme toutes les comédiennes et les actrices,  elle n'a plus qu'à s'affubler d'un "vieille peau", "vieille cocotte" ou croquemitaine... Il suffit de la voir, encore et encore, dans le sublime "Jules et Jim" ou dans "Ascenseur pour l'échafaud" pour la savoir éternellement "mademoiselle".
Et lorsque, dans une classe de gamines indisciplinées (dont certaines sont majeures depuis belle lurette), le professeur voudra faire revenir l'ordre et la discipline (!), plus question de claironner : "Mesdemoiselles, prenez une feuille de papier ; nous allons faire une interrogation écrite!"
Autres temps, autres moeurs...
Trêve de commentaires d'un autre âge ; ce qui me navre le plus, c'est que des féministes n'aient pas trouvé d'autres combats à mener, en ces temps particulièrement durs pour la femme ; où sont-elles, dans ces campagnes électorales ? Où vont-elles faire entendre leur voix singulière et si pesante en terme électoral ?
Dans deux mois, les jeux seront faits...

Nanette

vendredi 17 février 2012

Adieu le franc !

Le franc a vécu. A compter de ce soir minuit, ses billets ne vaudront plus tripette, si ce n'est pour les collectionneurs.Avec sa disparition, c'est tout un pan de notre histoire et de notre patrimoine qui disparaît. Avec quelle désinvolture toutes les chaînes de télévision ont diffusé à l'envi ces images de foules faisant la queue pour échanger quelques précieux billets contre quelques dizaines d'euros... Au panier, les St-Exupéry, les Pierre et Marie Curie, les Debussy et autres immenses personnages ayant contribué à faire la grandeur de la France ! Soyez concassés, ratatinés, embriquettés messieurs-dames dont les découvertes ont fait progresser l'humanité, les musiques enchanté nos coeurs et nos oreilles, les oeuvres littéraires construit notre imaginaire, nourri notre intelligence...
Il fallait les voir, ces gens de bonne allure, rien à voir avec de pauvres hères heureux de grignoter quelques euros bien venus : il y avait là une dame enchapeautée, professeur dans l'enseignement supérieur, qui dissertait doctement ; un jeune homme bien comme il faut disant avoir trouvé ces francs conservés par son grand père et qui lui seraient bien utiles pour s'offrir quelques "extras" lorsqu'il serait aux sports d'hiver avec ses copains ; beaucoup de sexagénaires ou septuagénaires racontant comment ils avaient découvert dans une vieille boîte, dans une enveloppe, au fond d'une armoire ces billets précisieusement conservés pour les coups durs ou pour offrir un beau cadeau à l'aimé(e). Tous ces trésors exhumés du fond des souvenirs, exposés au public du petit écran, sans délicatesse ni tendresse...
Point de nostalgie mais plutôt le sentiment qu'on ne bafoue pas impunément l'histoire de ses ancêtres ; qu'on ne traite pas légèrement un symbole d'une telle force, qu'on ne jette pas aux orties avec une telle désinvolture l'un des piliers de notre société. Non qu'il faille regretter cette monnaie qui a accompagné nos vies pendant des siècles mais pourquoi ne pas conserver chez soi quelques exemplaires de ces billets, ne serait-ce que pour expliquer plus tard à nos petits enfants qui étaient ces personnages ayant façonné nos histoires. Il ne s'agit que d'images, sans valeur désormais, mais tellement chargées émotionnellement ! Il y eut les fameux "emprunts russes", totalement dévalorisés par l'arrivée des Soviétiques, qui servirent à tapisser les toilettes et les salles de bains. Alors pourquoi ne pas utiliser ces billets colorés pour décorer son salon, sa chambre ou son entrée ? Ils feraient des sous-verre originaux et vivants et resteraient dans la famille !
Il paraît qu'il y aurait encore 3,2 milliards de francs dans les bas de laine des Français. Soit 500 millions d'euros ; un cadeau pour l'Etat puisque, dès lundi, ces bouts de papier ne vaudront plus un centime.
Pour une fois, je suis heureuse de faire un petit cadeau à l'Etat !

Nanette

vendredi 10 février 2012

Aux abris !

Je vais y aller moi aussi de mon petit couplet sur le temps qu'il fait ! On ne parle que de çà depuis maintenant 10 jours.
On est tout de même en hiver, ne l'oublions pas. Donc rien d'extraordonaire à voir le thermomètre obstinément fixé à -10° tous les matins sur mon balcon...
Ce qui est nouveau, et là l'expression "vieillir vivante !" prend tout son sens, c'est mon impossibilité à mettre le nez dehors sous peine de guiboles flageolantes et de coeur qui palpite plus que de coutume ! Ca s'appelle de la vasoconstriction, c'est tout simple mais quand même "faut faire gaffe". Là, le mot "vieillir" me saute à la figure.
Alors comme des millions de "personnes âgées" (voilà, nous y sommes !) je reste cloîtrée chez moi. Merci Internet, merci Bill Gates, merci M. Edison, merci M. TV (?) : grâce à vous je passe de merveilleuses journées à reprendre des contacts avec des amis, à me gaver de courses de chevaux et de concours de dressage, d'élevage, à me délecter en suivant des émssions politiques et des séries danoise, française, américaine qui me plongent dans l'extase... jJe lis plus que de coutume, je repasse, je fais le ménage et la lessive, je rêvasse en regardant la neige congelée par la fenêtre ; je plains les tourterelles qui viennent jusque sur mon balcon en quête de nourriture...
Bref, je ne m'ennuie pas un instant et c'est chaque soir un réel bonheur d'accueillir ma fille toute fraîche qui, après une journée de boulot et avant de retrouver ses petiots, passe me livrer quelques légumes frais, du pain et un grand sourire pour que je tienne le coup...
Bon à partir de lundi, on reprend une vie quasi-normale ; il va pleuvoir mais on s'en fout ! Le thermomètre remonte lentement la pente. Et moi je profiterai de mon petit-fils, en vacances, pour nous offrir des ventrées de cinéma...
C'est pas beau, la vie de vieille ?

Nanette

samedi 4 février 2012

"Merde ! Je suis candidat !"

La radio, c'est comme la langue : ce peut être, comme disait Esope, "la meilleure ou la pire des choses"...
Et ce matin, sur France Inter, on a eu droit à la meilleure ! Comme chaque semaine, dans l'émission de 7 à 9 heures, de jeunes étudiants étaient chargés d'interroger un candidat à la future élection présidentielle. Ce matin, c'était le tour de Philippe Poutou, le sympathique candidat du NPA (Nouveau Parti Anti-capitaliste), celui qui, naguère, présentait régulièrement "le facteur de Neuilly" alias Olivier Bezancenot. Son successeur, à une question banale lui demandant s'il rêvait la nuit, eut cette réponse d'anthologie : "Ah oui ! Et quand je me réveille, je me dit : Ah ! merde ! Je suis candidat !"
Qui osera encore prétendre que nous ne vivons pas en démocratie ? Je rapproche cette exclamation jubilatoire tellement "vraie" de l'excellente prestation de deux "monstres sacrés" de notre paysage politique actuel : Martine Aubry et François Fillon, au cours de l'émission "Des paroles et des actes" de mercredi dernier. Deux personnalités hors du commun, que tout oppose ; quelque chose comme la confrontation du feu et de la glace. "Match nul" pronostiquèrent les politologues de tous poils le lendemain. Nul, oui, parce qu'à égalité de compétence, de maîtrise, de respect mutuel, de subtilité chez l'un, de pugnacité chez l'autre. Un régal de démocratie blanchie sous le harnois des ans. Cà fait un bien fou. Et quand de surcroît, toujours ce matin, dans sa revue de presse le grand Yvan Levaï désigne comme "les plus grandes journalistes" la marquise de Sévigné et Françoise Giroud, alors là c'est le nirvana !!!
Non, la France n'est pas fichue, foutue, tordue, vendue !!! Les fondamentaux ne sont pas atteints. Seule la mousse éclabousse les inconstants et les ignorants.
Et pour couronner le tout, voilà qu'un jury international -pas un petit truc franchouillard concocté entre copains- a retenu comme pôles universitaires d'excellence plusieurs universités françaises dont celles de Toulouse et de Marseille...
Pouce !!! J'étouffe !!!

Nanette

mercredi 1 février 2012

Rêve sibérien

Enfin une occasion de dire à mes amis russes inconnus -vous êtes nombreux à lire mes Nanetteries- toute la joie que j'éprouve à les compter parmi nous !
L'occasion, c'est cette vague de froid sibérien qui nous est tombée dessus sans crier gare -à part, tout de même, la date du calendrier- et qui nous rappelle qu'il n'y a rien de plus beau qu'une bonne couche de neige sur un paysage...
Quoi de plus romantique que ces images de traîneaux glissant sur leurs patins, parmi les étangs gelés et les forêts de bouleaux, emportant une belle princesse ensevelie sous des tonnes de fourrure et filant à vive allure vers les palais impériaux pour retrouver son prince charmant... Cf. "Quand passent les cigognes", "Guerre et paix", "Michel Strogoff", "Le docteur Jivago" etc...
Bon, oui, d'accord, je raconte un peu n'importe quoi, sans rime ni raison. Mais comprenez-moi : me voilà clouée au dodo avec une mauvaise gastro rapportée de Marseille le week-end dernier, là où en principe il fait toujours beau...Alors j'ai une grosse nostalgie pour ce pays si merveilleux où l'on sait vivre par des froids sibériens tandis que moi, pauvrette habituée à la chaleur, je dois me contenter de rêver à ces amis inconnus qui me réchauffent le coeur, là-bas du côté de... je n'en sais rien, mais en Russie tout de même, et qui continuent à  tisser un lien invisible entre nous.
Qui que vous soyez, merci de tout coeur !

Nanette