lundi 17 septembre 2012

Le Louvre comme antidote

Entrechocs de l'actualité : au moment où toutes les radios et télévisions du monde nous donnent à connaître des scènes de pillage, de mort et de destruction d'un bout à l'autre des pays musulmans pour un stupide petit film de quatorze minutes caricaturant le Prophète Mohamed, le tout expédié sur YouTube par un copte égyptien résidant en Califormie, voilà que le Louvre, ce musée accueillant chaque année à Paris neuf millions de visiteurs avides de connaissance et de civilité, ouvre un département des arts de l'islam...
Merveille !
Quel beau pied de nez à destination des barbares de tous poils, des incultes qui veulent voir se dresser les hommes les uns contre les autres au nom d'un fanatisme religieux d'un autre âge !
Ces merveilles d'une civilisation raffinée exhumées des réserves du plus grand musée du monde permettront de mieux comprendre comment, depuis le 7ème siècle et jusqu'au 20ème, de l'Espagne aux confins de l'Asie orientale des artistes sculpteurs, peintres, orfèvres et autres ont su exprimer, pour notre plus grand bonheur, toute la richesse d'esprits et d'âmes éduquées à la beauté et à la sensibilité.
Ces arts de l'islam nés dans des pays où vivaient en bonne intelligence musulmans, chrétiens, bouddhistes et autres religieux portent un témoignage d'espérance : toute vie est possible à qui accepte l'étranger tel qu'il est, avec ses différences et ses talents propres.
Auparavant, une poignée de fanatiques, réunis autour de drapeaux noirs, ont tenté vendredi de pénétrer dans l'ambassade des Etats-Unis à Paris, à deux pas de l'Elysée. Ils ont été durement et promptement évacués. Cent cinquante d'entre eux ont été interpellés par la police.
A deux encâblures de là, le Louvre s'apprêtait à ouvrir ses portes aux arts de l'islam...Comment imaginer plus bel antidote à la stupidité humaine ?
Quelle plus belle leçon de civilisation donner à ces hommes perdus dans leurs songes meurtriers !

Nanette

vendredi 14 septembre 2012

Quatorze petites minutes idiotes...

Difficile d'être plus stupide. Ou plus machiavéliquement provocateur. Cette nouvelle affaire qui embrase la planète entière par le truchement d'un petit film de quatorze minutes propagé sur le net par YouTube est bête à pleurer. Et pourrait interdire toute espérance en l'humanité !
Quelques crétins dont, pour l'instant, on peine à définir les identités se sont amusé à produire un film "satirique" hostile à l'islam, "L'innocence des musulmans" dans lequel on caricature le Prophète Mohamed et son entourage. C'est moche, idiot, même pas drôle mais c'est suffisant pour que, déjà, il y ait mort d'hommes dans divers pays arabes. Les salafistes du monde entier, toujours prêts à déchaîner la violence ont profité de cette belle occasion pour assaillir les représentations diplomatiques américaines dans les pays arabes, entraînant, entre autres,  la mort par asphyxie de l'ambassadeur américain en Libye. De très nombreuses manifestations vont se dérouler, ce vendredi jour de prière, dans la plupart des pays musulmans sans qu'il soit possible d'en prédire les conséquences.
Quant aux auteurs du film, on tente de les dévoiler : des chrétiens d'extrême-droite vivant aux Etats-Unis, un copte de Los Angeles, des Juifs américains se cachant sous le pseudo de Sam Bacile ? Les acteurs, quant à eux, se sont dit bernés, le doublage des textes en arabe ne correspondant aux textes dits par eux en anglais...
Bref, on est en plein chaos d'autant que la proximité de la date anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 à New York échauffe les esprits !

A Tunis pourtant, Merhézia Labidi, première vice-présidente de l'Assemblée Constituante, a su, une nouvelle fois, réagir en femme de foi et de dialogue : elle est allée en personne à l'ambassade des Etats-Unis présenter les condoléances de son peuple au peuple américain tout en regrettant la façon dont était traité l'islam par certains.
"Femme de l'aurore" parmi d'autres femmes courageusement impliquées dans la reconstruction de la Tunisie, Merhézia nous montre à nous, occidentales, le chemin périlleux qu'il faut emprunter pour poursuivre cette lente montée vers une démocratie adaptée à l'hstoire d'un pays.

Nanette

dimanche 2 septembre 2012

Halte au feu !

Quand donc cette entreprise de démolition systématique va-t-elle cesser ?
Quand donc, enfin, les journalistes de tous poils auront-ils l'envie, le courage, l'intelligence ou la capacité de dire : "Halte au feu ! Ca suffit, stop, on arrête de détruire au lance-flammes et à la kalachnikov tout sur notre passage, dans les journaux, sur les ondes et à travers le petit écran ?
Le mois d'août n'était pas encore mort que déjà ce n'était plus que plaintes et lamentations du matin au soir : le prix de l'essence (on va bien nous le baisser de quelques centimes d'euro !), celui des fournitures scolaires, l'augmentation des impôts pour les plus riches, la réduction des niches fiscales pour tout le monde, la mollesse du Président Hollande comparée à l'hyperactivité de son prédécesseur, l'appel au secours d'une poignée de militantes ennamourées réclamant de façon hystérique le retour de leur superman Sarkozy lors d'une université d'été dans le Var, le crêpage de chignon entre Copé, Fillon, et tutti quanti pour obtenir les rênes de l'UMP... Catastrophique, affligeant...
Et, ô bonheur, la parution du dernier livre de Jean-Claude Guillebaud qui, d'un coup de baguette magique, vient redonner le moral : un petit livre pas cher, 14 euros, publié dans une toute petite maison d'édition, L'Iconoclaste. Ca s'appelle "Une autre vie est possible". Et c'est tout bonnement enthousiasmant, revigorant, intelligent et honnête ! On n'a plus mal à la tête à force d'acédie, de chagrin à l'âme. On se dit que la résistance  proclamée par Stéphane Hessel et Edgar Morin, deux nonagénaires, est devenue une obligation.
Les Pères du désert, explique Jean-Claude Guillebaud, retranchés dans leurs ermitages aux IVè et Vè siècles, redoutaient l'acédie, un péché capital plus grave que la luxure ou la violence. L'acédie, ce renoncement à l'espérance, les guettait au coin de l'âme. Nous aussi, nous sommes guettés par cet "inexprimable chagrin, cet affaissement de l'espérance..."
Mais je ne veux pas dévoiler plus avant toutes les richesses contenues dans ce petit joyau écrit d'une plume alerte et éclairée par un journaliste qui a couvert pendant plus de 20 ans toutes les catastrophes du monde... Devenu essayiste, il nous fait profiter de sa grande culture humaniste et de son expérience inestimable.
Alors, de grâce, halte au feu médiatique !
Intéressons-nous à ce nouveau monde qui s'en vient, participons à son advenir, à notre niveau et dans notre entourage. Regardons autour de nous qui est prêt à collaborer à cette marche en avant, à cette éclosion d'une société ancrée dans l'Histoire et féconde en richesses nouvelles. Quittons nos oripeaux étriqués pour respirer plus large, osons le grand vent du futur.
Prenons à notre compte cette phrase du Deutéronome paraphrasée par J.C. Guillebaud : "Se rappeler le futur, c'est ne pas oublier que nous sommes en chemin vers lui, en marche vers un avenir dont nous pensons qu'il sera meilleur."

Un beau programme de rentrée...

Nanette