lundi 19 novembre 2012

Automne gascon...

Pour une fois...
Mon petit paradis perso... au plus secret de la Gascogne !
Ma thébaïde dans un éblouissement de couleurs automnales...
Pour vous, mes lecteurs inconnus, aux quatre coins du monde, et qui pourtant me sont  si chers.

Nanette

vendredi 16 novembre 2012

"Amour" : "tout est accompli"

Etonnant constat : "Amour", le film de Michael Haneke qui a obtenu la Palme d'Or à Cannes en 2012, n'a attiré que 120 000 spectateurs après un mois de diffusion sur les écrans.
On peut parler d'échec, d'autant que ce film, porté par deux acteurs au sommet de leur art, Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, tous deux tellement justes dans leurs rôles, a bénéficié d'une publicité plus que massive dans les medias.
Comment alors expliquer un tel naufrage ?
Peut-être tout d'abord à cause justement de tout ce battage fait autour du film avant sa sortie. La plupart des critiques l'ont présenté comme tellement dur, tragique, dramatique, tout en parlant de chef d'oeuvre, qu'il n'est pas étonnant que le public ait fui ! Et puis le contexte actuel ne se prête guère à ce type de réflexion sur ce sujet ultime qui, de toutes façons, concerne tout un chacun. Dans quelques semaines,  les députés débattront à l'Assemblée Nationale d'un projet de loi concernant la fin de vie et déjà les journaux de toutes sensibilités  nous abreuvent d'articles sur l'euthanasie et tout ce qui s'y rapporte. La mort rôde à chaque page et on voudrait y échapper...
Alors, on comprend que certains éprouvent un sentiment de ras-le-bol devant cette évidence qu'ils ne pourront refuser et qu'ils se privent d'aller voir ce chef d'oeuvre !
Car c'est bien d'un chef d'oeuvre qu'il s'agit.
Présenter avec une telle justesse, une telle force et tant d'honnêteté cet accompagnement vers la mort d'un vieil époux envers sa vieille épouse est une véritable prouesse. Tout est délicat, sobre, rempli de tendresse et d'amour infini entre ces deux êtres que la vie a rapproché. Rien ne peut les séparer, pas le moindre geste de rejet, de retenue de la part de cet homme vieillissant lui aussi envers cette vieille femme qui, lentement, se délabre et descend vers la mort.Avec un tact infini, un respect mutuel, ces deux êtres acceptent l'inéluctable sans jamais sombrer dans le pathos ou la sensiblerie.
Mais peut-être faut-il avoir soi-même vécu de tels moments, de tels accompagnements de ses parents, d'un oncle, d'une tante, d'amis très chers pour pouvoir accepter de se laisser irriguer par tant d'amour, d'agapé offert sans rien en attendre en retour si ce n'est le sentiment que "tout est accompli".
Oui, tout est accompli, et bien accompli.
Tel était le sentiment qui m'habitait, lorsque la lumière s'est rallumée dans la salle, muette mais non terrorisée, à la fin du film.
Une sorte d'apaisement m'envahit, comme si peu à peu j'apprivoisais la camarde qui viendra un jour m'enlever à cette terre...
Alors, puisqu'il en est temps encore, courez voir "Amour", vous en sortirez grandi !

Nanette

dimanche 11 novembre 2012

Caroline et Charles, sous l'Arc de Triomphe

Longtemps ces deux enfants-là garderont au fond de leur coeur cette cérémonie du 11 novembre vécue aux côtés du président de la République, François Hollande, à l'Arc de Triomphe, à Paris.
La blonde et sensible Caroline, bien serrée dans son manteau bleu à carreaux et Charles, l'adolescent sombre et si triste vêtu d'un jean et d'un pull blanc, les dents serrées et le visage fermé, avaient été choisis pour cet hommage de la France à ses soldats tombés sur les champs de bataille parce que leurs pères ont été tués en Afghanistan ces derniers mois. Le père de Caroline, en janvier dernier, celui de Charles au mois d'août. Treize soldats français sont morts en Afghanistan ces douze derniers mois.
Beaucoup d'autres orphelins, d'épouses, de mères pleurent sous tous les cieux pour de semblables drames...

Cette année, plus que pendant le quinquennat précédent, la cérémonie du souvenir de la fin de la Grande Guerre puis de toutes celles qui lui ont succédé, sur tous les continents, faisant des millions de morts, s'est voulue d'une grande sobriété, d'un authentique recueillement. Pas de troupes actives mais seulement des élèves des différentes écoles militaires, rangées autour de la place Charles-de-Gaulle ; pas de discours officiel du Président de la République après avoir ranimé la flamme mais de longs échanges avec les familles des soldats tués et les représentants des nombreuses associations d'anciens combattants. Pas de bain de foule exubérant mais des rencontres multiples avec des gens venus de toute la France. Après le dépôt de gerbe au pied de la plaque rappelant l'appel à résister à l'occupant allemand, le 11 novembre 1940, lancé par les lycéens d'Henri IV, François Hollande s'entretint aussi avec des lycéens d'aujourd'hui.
Oui, ce fut une cérémonie digne et sereine. Comme si le temps des retrouvailles entre Européens était enfin venu, salué par le prix Nobel de la Paix décerné à l'Union Européenne.

Charles et Caroline -ces adolescents meurtris portant des prénoms de prince et de princesse- portent désormais en eux ces images inoubliables : leurs mains mêlées à celle du Président Hollande sur l'épée pour ranimer la flamme du soldat inconnu, leurs noms inscrits sous celui du Président sur le livre d'or de l'Arc de Triomphe, leurs visages graves disant leur émotion en écoutant la sonnerie aux morts... "Mon père, c'est mon héros, dit Caroline à une journaliste peu après ; mais tous, ce sont des héros !"

Nanette

mercredi 7 novembre 2012

Ouf !!!

Bonheur de la nuit...
Suivre minute après minute la fin de ce mano a mano américain, état après état, d'un océan à l'autre, l'oreille collée à la radio. Et puis enfin aux environs de 5 heures, le résultat tant attendu : Barack Obama reste à la Maison Blanche pour quatre années supplémentaires...
Certes, comme chez nous en France, il s'agit davantage d'un vote d'opposition à un Parti Républicain ayant trop tiré sur sa droite (Nicolas Sarkozy s'en mord encore les doigts !) mais surtout les électeurs américains ont prouvé au monde entier que, malgré la profondeur de la crise, malgré une société multicolore, multi-religieuse, malgré un taux de chômage avoisinant les 8%, le mot "espoir" demeurait l'un des plus beaux du dictionnaire.
"Nous sommes une grande famille américaine" a lancé Obama aux 15 000 volontaires survoltés venus l'applaudir à Chicago quelques heures après le résultat du vote. C'est la clé, sans doute, de la réussite de ce Président hors-normes : une capacité à trouver les mots justes pour souder une nation, comme savaient le faire ses grands ancêtres aux moments les plus sombres de l'Histoire. Et c'est bien ce qui nous manque, à nous Européens toujours prêts à nous critiquer, à nous dénigrer, à nous désespérer...
Oui, la journée est belle.
Et puis sur France Musique, "Don Juan" de Mozart...
Et puis cette information encore : dans un super-marché du nord de la France, une grande marque de viande pré-emballée n'a pas hésité à apposer un antivol sur ses paquets d'entrecôtes et de faux filet à 20 euros le kilo...
Malheur aux pauvres...

Nanette

mardi 6 novembre 2012

Bienfaisants ouragans...

Passionnante Amérique !
Deux cents millions d'Américains votent aujourd'hui pour élire leur nouveau Président et la planète retient son souffle : Romney ? Obama ? Deux conceptions de l'humanisme, deux visions du monde... Et voilà qu'un méchant ouragan, Sandy, bouleverse la donne. New York, la ville la plus high tech du monde, se retrouve plongée dans l'obscurité,  les inondations et la panique. On déplore la mort de près de cent personnes dont quarante à New York. Heureusement les services publics, l'armée viennent en renfort, ceux-là même que Romney veut réduire à la portion congrue. Bons points pour Obama qui, lui, favorise le maintien de solides services publics.
Un peu plus au nord, au Québec, nouveau coup de tabac : Gérald Tremblay, le maire de Montréal, est contraint de démissionner, emporté par le scandale de l'affaire Zambito, cette courroie de transmission de la mafia sicilienne qui, depuis des années, gangrène le monde de la promotion immobilière, tant au Québec que dans les hautes sphères politiques de Toronto. Peu à peu, à travers les interrogatoires des différents protagonistes de ce scandale diffusés en direct sur la chaîne de la télévision nationale canadienne, on découvre à quel point tout le monde a trempé dans les pots de vin ! Du plus petit ingénieur en poste dans l'administration au chef de service en passant par les élus au pouvoir, chacun a fait sa pelote et des millions de dollars se sont ainsi évaporés au détriment des finances publiques.
Après "l'affaire des commandites" qui, il y a quatre ans, avait déjà sérieusement ébranlé la confiance des Québécois envers leur classe politique, ce nouveau scandale de corruption ne peut qu'apporter de l'eau au moulin de Pauline Marois, la toute nouvelle "Première Ministre", membre du Parti Québécois séparatiste. Elle saura sans doute tirer parti de cet épisode de grand nettoyage ! Un grand coup de balai salutaire. Mais les hommes n'étant que des hommes...
Pendant ce temps-là, faut-il y voir un signe, des milliers de personnes, réunies par une même spiritualité "cosmique", étaient invitées à penser, prier, méditer à travers la planète entière toute la journée d'hier pour que la paix advienne, aux Etats-Unis pour l'élection du Président mais aussi ailleurs, sur tous les continents...Le vent Paraclet, sollicité par ces âmes de bonne volonté, sera-t-il assez puissant pour infléchir l'ordre des choses dans la bonne direction ?
Il faut y croire...

Nanette