vendredi 21 décembre 2012

De Katerina à Sandy

Nous y sommes ! C'est aujourd'hui "la fin du monde"... Encore quelques heures et nous saurons si nous sommes vivants ou morts.
Cette journée du "même pas peur" m'oblige à faire un rapprochement entre deux événements récents : le concert donné le 12 décembre au Madison Square Garden de New York en faveur des sinistrés de l'ouragan Sandy qui a en partie ravagé Manhattan en octobre dernier et le film "Les Bêtes du Sud sauvage".

Sandy a causé la mort d'un peu moins de cent personnes à New York et entraîné quelques milliards de dollars de dégâts. Une pléiade de stars -Bruce Springsteen,  Paul McCartney, Diana Krall, Bon Jovi, Dave Grohl, Krist Novoseli du groupe Nirvana, entre autres- ont offert cinq heures de spectacles au profit des sinistrés de Sandy, spectacle vu par deux milliards de spectateurs...
 L'ouragan Katerina qui, en 2005, dévasta La Nouvelle Orléans et une bonne partie de la Louisiane, entraînant la mort de milliers de pauvres gens laissés à l'abandon par les pouvoirs publics de l'administration Bush sert de toile de fond à ce film magnifique, "Les Bêtes du Sud sauvage", couronné par une pluie de récompenses internationales. Une petite merveille due à un jeune réalisateur américain qui nous offre une sorte de fable onirique à l'imaginaire flamboyant dont on ressort dopé à l'espérance. Comment, d'une tragédie naturelle, dévastatrice et mortelle, transformer ce malheur en une fête quotidienne où la fraternité, l'amour, le courage et l'intelligence peuvent redonner l'élan vital pour continuer sa route.
C'est tout bonnement superbe.
Un espoir : que les foules -pourquoi pas deux milliards de spectateurs...- se précipitent pour absorber cette goulée d'antidépresseur sans effets secondaires nocifs !
Un autre espoir encore : que les millions de dollars collectés au Madison Square Garden soient partagés entre toutes les victimes de Katerina et de Sandy : les New Yorkais mais aussi les habitants de la Louisiane... et les Haïtiens dont on a si peu parlé !
Un voeu de fin de ce monde.

Nanette

mardi 11 décembre 2012

Jeu divin

Juste comme çà pour rire un peu.
Demain, nous serons le 12, 12, 2012. A 12 h 12 à Rodez, Aveyron (département 12), une bande de joyeux drilles s'époumonera dans des trompettes et autres instruments à vent pour célébrer l'événement tandis qu'à La Douze, petit village de Dordogne, on en fera autant.
Et puis la semaine prochaine, on nous promet à grands renforts de délires cosmiques la fin du monde, rien que çà, pour le 21 décembre ainsi que le prévoit le calendrier maya... Seul sera épargné le petit village audois de Burgarah dominé par sa montagne magique qui devrait attirer une foule de journalistes et de personnages plus ou moins fondus...
Mais moi, celui que j'attends comme le Messie, c'est le jour précédent cette parousie : le "je dis vingt" ou bien le très lacanien ""jeu divin", mystérieux et fascinant.
Dieu doit bien avoir sa place dans tout ce grand chambardement interplanétaire... Sinon Il ne serait pas Dieu ! Et il faut bien qu'Il arrive avant tout le monde pour jouer au chef d'orchestre...
J'ai hâte !

Nanette

lundi 10 décembre 2012

Depardieu, DSK, Silvio... et "Amour"...

Dur, dur ce début de semaine...
Les infos pleuvent de tous côtés, plus chahuteuses les unes que les autres !
Gérard Depardieu, notre grand Gégé, l'acteur le plus doué de sa génération, celui qui a su incarner les plus beaux personnages de notre histoire et de notre littérature (souvenons-nous de lui dans "Germinal", "Le colonel Chabert", "Tous les matins du monde", "Le dernier métro", "Les valseuses", "Jean de Florette", "Sous le soleil de Satan" et tant d'autres chefs d'oeuvre...) s'en va derrière la frontière, juste derrière, à 300 mètres juste ce qu'il faut pour échapper au fisc français ! Quelle tristesse ! Il va rejoindre, dans "la rue des milliardaires" du petit village de Néchin en Belgique ses copains bourrés de fric comme lui. Il vient d'acheter, non pas une splendeur architecturale digne d'un Oscar Niemeyer ou d'un Le Corbusier, mais l'ancienne maison des Douanes... Tristesse ! Il a choisi, dit-il, la convivialité ; il a envie d'aller acheter sa viande chez le boucher du coin, a-t-il dit au maire du village... Et sans doute le verront-ils, tous ces anciens gars de Germinal, engloutir des moules-frites arrosées de bière à l'estaminet du coin.
En éprouvera-t-il du plaisir, de la joie peut-être ? Ou bien cette adresse belge ne sera-t-elle pour lui qu'une sorte de boîte aux lettres, une adresse quasi-fictive tandis qu'il naviguera en France et ailleurs, parmi ses vignobles et ses châteaux ?
Mais laissons Depardieu. Et gardons de lui ses prouesses d'acteur. (Je ne peux m'empêcher de penser à cet autre magnifique acteur qui, lui, demeura jusqu'au bout en France, dans la plus grande discrétion, Philippe Noiret, l'égal de Depardieu...)
Autre "artiste" sur la sellette aujourd'hui : DSK. Dans quelques heures nous saurons si le tribunal de New York clôt définitivement le dossier de son affaire avec la jeune femme de chambre du Sofitel. Nous ne connaîtrons pas officiellement le prix de la tractation entre les protagonistes mais déjà les medias avancent la somme fabuleuse de 6 millions de dollars... Et puis exit DSK ! Du moins pour cette affaire.
Pouah !
Le Prix Nobel de la Paix, attribué à l'Union Européenne, doit être remis aujourd'hui à Oslo. Et voilà que, là encore, la polémique fait rage.... Tristesse encore ! On avait évoqué la possibilité d'envoyer à Oslo quelques enfants, des petits-enfants de déportés des camps nazis, ce qui aurait été un beau symbole. Mais disparue, cette belle idée. Le Premier Ministre britannique, David Cameron, fulmine et refuse d'aller à Oslo. Notre François Hollande y sera mais ne recevra pas le prix, ce qui se comprend. On a désigné trois présidents, celui du Conseil de l'Europe, celui de l'Assemblée européenne et un troisième inconnu pour recevoir ce prestigieux encouragement à la paix. Comme si personne ne voulait prendre le risque de l'espérance...
Enfin, et pour clore en beauté, voici que surgit de l'horizon, non pas Zorro, mais l'inénarrable Silvio !!! Berlusconi himself, plus tiré, tendu, refait que jamais. La momie italienne sortie tout droit de ses somptueux palais transformés en lupanars pour vieillard libidineux.
Et voilà que c'est toute l'économie de l'Europe du Sud qui risque de chavirer à son tour, les hommes d'affaires et les banquiers craignant fort le retour de ce milliardaire prompt à détricoter ce que le Président du Conseil Monti  a si intelligemment réussi à mettre en place. Mais espérons que le peuple italien n'ira pas jusqu'à rendre son trône à ce sinistre personnage...
Reste alors un possible rayon de soleil dans toute cette grisaille : peut-être le film d'Haneke, "Amour" qui nous a tant touché et émerveillé, sera-t-il présenté aux Oscars d'Hollywood... Et s'il emportait la prestigieuse statuette dorée ? Quelle réponse à tous ces clapotis de cloaque... Un véritable arc-en-ciel dans un ciel d'orage.

Nanette

samedi 8 décembre 2012

Le pavé de Cécile Duflot (suite)

C'était à prévoir et c'est arrivé!
Le pavé dans la mare lancé cette semaine par Cécile Duflot, notre ministre Verte du logement (et non de l'écologie comme écrit par erreur !) a fait plus que des ronds dans l'eau. Un véritable tintamarre médiatique !
Et les premiers à pousser des cris d'orfraie furent, bien entendu, les responsables des institutions catholiques..."L'Eglise n'a pas attendu Cécile Duflot pour s'occuper des sans-abri" a-t-on entendu sur toutes les ondes, à travers toutes les interviewes télé, à longueur d'articles de journaux.
Certes, des milliers de bénévoles s'activent depuis des lustres, sous la houlette des autorités ecclésiastiques, pour venir en aide aux plus démunis et ce n'était pas le propos de la ministre de les fustiger.
Il est significatif, pourtant, que les représentants de l'Eglise aient réagi si vite et tellement sur la défensive alors qu'en fait Cécile Duflot s'était adressée à tous les propriétaires de locaux inoccupés : banques, compagnies d'assurances, armée, SNCF, Eglise. Une sorte d'appel au secours pour venir en aide à ces milliers de personnes en détresse, toujours plus nombreuses.
Pourquoi donc faut-il toujours que la plupart des medias soupçonnent ceux qui nous gouvernent, à quelque niveau que ce soit, d'intentions machiavéliques ? Pourquoi ne pas admettre la bonne foi, l'honnêteté, le désir de bien faire sans arrière pensée politicienne lorsqu'il s'agit de soulager le malheur des autres ?
Et pourquoi les medias n'ont-ils interrogé que les instances catholiques ? Pourquoi ne se sont-ils pas intéressé aux réactions des PDG de banques ou de compagnies d'assurances ? Ce qui aurait évité à Christine Boutin de monter une fois encore au créneau en parlant de "catholiphobie" !
De tout ce tohu-bohu, espérons en tout cas qu'il sortira quelque chose de positif ; que des hommes et des femmes de bonne volonté, toutes origines confondues, se mettront autour d'une table pour trouver ensemble des solutions à ce scandale de nos sociétés surprotégées.

Nanette

lundi 3 décembre 2012

Sans-abri : vas-y, Cécile Duflot !

Cécile Duflot, notre sympathique et fougueuse ministre de l'écologie, vient de lancer un pavé dans la mare qui, je l'espère, fera des ronds dans l'eau.
Elle vient d'écrire au P.D.G. de la SNCF et à l'archevêque de Paris, le cardinal Vingt-Trois, pour leur demander de mettre à la disposition des sans-abri quelques-uns des multiples locaux inoccupés qui leur appartiennent.
Enfin un ministre qui ose briser le tabou de la bien-pensance ! Quoi de plus scandaleux, en effet, que ces innombrables locaux vides, à travers tout le pays, alors que des centaines de milliers de pauvres hères grelottent et parfois meurent de froid dans un pays aussi privilégié que le nôtre ? A longueur de reportages, on nous parle de ces familles monoparentales, de ces mères de famille essayant de protéger leurs bébés, leurs enfants sous des portes cochères, sous des cartons, sous des ponts, dans des tentes enfouies au fond du bois de Vincennes ou d'ailleurs alors qu'en même temps des prélats se "prélassent" dans des évêchés, archevêchés, presbytères bien chauffés, bien nourris, bien proprets, où les meubles anciens fleurent bon la cire...Et que dire de ces locaux de congrégations religieuses, de ces monastères aux trois quarts vides, pour ne pas dire aux neuf-dizième où à longueur de journées, parfois de nuit même on chante les psaumes, on lit les plus beaux textes du monde écrits sous l'inspiration divine depuis des millénaires...
Où est la cohérence évangélique ?
Quelle image désastreuse offerte à tous ceux qui ne croient ni en Dieu ni au diable mais n'hésitent jamais à tirer à boulets rouges sur le christianisme, sur toutes les religions même. Ne vaudrait-il pas mieux que ces hommes et ces femmes qui ont fait don de leur personne au Christ et à son enseignement ouvrent toutes grandes les portes de leurs coeurs, de leurs maisons bien chauffées, de leurs cuisines bien fournies plutôt que de défiler dans les rues pour protester contre le mariage homosexuel qui ne concernera qu'une infime minorité de personnes. Oui, bien sûr, il convient de réfléchir à ce problème de société mais de grâce relisons les Evangiles : où et quand le Christ a-t-il condamné une personne pour ses choix de vie ? La femme adultère ? Jamais ! La pécheresse ? Pas davantage. Les seuls qui n'ont pas trouvé grâce à ses yeux, ce sont les marchands du temple de Jérusalem ; il les en a chassés très vigoureusement.
Où est-il, le nouvel abbé Pierre qui nous manque tant avec ses coups de gueule à faire soulever des montagnes d'indifférence ?
Allez, ma Cécile passionnée, mère de quatre enfants, vas-y, continue, secoue-les encore et toujours, sans penser à ton plan de carrière ou à ton élection à Paris en 2014 !
La France des pauvres, des mal logés, des mal nourris, des mal foutus t'accompagne.
Ils sont des millions...

Nanette