mardi 1 octobre 2013

Mon mari d'antan

L'appellation "mon ex", "ton ex" m'a toujours mise mal à l'aise. Comme si le conjoint -car c'est de lui, d'elle qu'il s'agit- avait été jeté comme un vulgaire kleenex. Hop ! à la poubelle. Comme si tous les événements, heureux ou malheureux, vécus ensemble tombaient tout droit dans les oubliettes de l'Histoire...
Non. Il faut être bien innocent des choses du cœur pour croire qu'il est anodin de se séparer de celui ou de celle dont on a partagé la vie. Même momentanément.
Dire "mon ex" me semble d'une désinvolture coupable. Sans mesurer la profondeur d'un chagrin, d'un désespoir même qui peut assombrir la vie de l'autre pour de nombreuses années. Pour toujours, souvent.
Une jeune amie vient de me donner une partie de la résolution de ce douloureux problème : le mari envolé, ou la femme évaporée, s'appelle désormais "mon mari d'antan", "ma femme d'antan". Merveilleuse utilisation des mots !
Il reste "mon" (pour l'éternité diront les croyants convaincus), "mari" (du moins pour ceux qui sont passés devant M. le maire et éventuellement M. le curé) et devient "d'antan" plutôt que"ex", ce qui vous a tout de même une autre allure, avec ce petit parfum désuet fleurant bon la littérature et les belles manières ; çà vous a un petit côté Paul Géraldy qui vous fait ravaler vos larmes...
Et puis voilà que ressurgit à la mémoire cette inoubliable ballade de François Villon si bellement chantée par l'ami Brassens "... mais où sont les neiges d'antan..."
La ballade des dames du temps jadis...
Mon mari de jadis !

Nanette