mercredi 13 mars 2013

François, le pape des pauvres

Joie, bonheur, fierté... Quoi encore : dilatation de l'âme face à ce coup de tonnerre reçu comme un cadeau à 20 h 11 en ce mercredi 13 mars, en direct du balcon du Vatican...
Un nouveau pape nous est donné, venu de l'autre côté de l'Océan, "du bout du monde" comme il le dit lui-même dans un sourire. Un Jésuite, érudit, équilibré, pastoral, d'une simplicité franciscaine ; Jorge Mario Bergoglio, "l'ascète proche des pauvres" comme titrait le journal La Croix, le vendredi 8 mars dans sa présentation des figures du conclave susceptibles de succéder à Benoît XVI.
Sur la place St-Pierre, dans la rue de la Conciliation, noires de monde, tout à coup la clameur s'est tue. Comme si la foule était en état de sidération à la vue de cet homme blanc tellement surprenant, déjouant tous les pronostics. En état de choc. Lui, l'homme de l'autre hémisphère, du continent américain qui n'avait encore jamais donné de pape à l'Eglise, se présente à eux, demeure de longs instants totalement figé, les bras ballants, simplement vêtu de cette soutane blanche unique au monde, l'air tellement calme qu'il semble leur dire : "Eh bien, oui, c'est moi que les cardinaux ont choisi, moi qui vient vers vous dans ma pauvreté et mon humilité, avec pour seule mission celle de vous conduire sur le chemin de l'Evangile".
C'était tout simplement prodigieux.
Les premiers mots du pape François -puisque c'est ainsi qu'il a choisi de s'appeler en référence à François d'Assise, le povorello- furent pour prier pour Benoît XVI, un "Notre Père", la prière enseignée par le Christ, puis un "Je vous salue, Marie" ; et ces quelques phrases improvisées engageant le peuple à le suivre "sur le chemin de la fraternité, de l'amour entre nous". Et encore cette attitude d'humilité demandant au peuple face à lui de "prier le Seigneur pour qu'Il me bénisse"... Et cet immense silence emplissant la place St-Pierre, chargé d'une prière fervente. Enfin, il devient pape en revêtant l'étole, le temps de donner sa première bénédiction "urbi et orbi" puis il enlève l'étole et redevient l'humble évêque de Rome au service de ses frères...
Quelle rupture avec la fameuse pompe vaticane tant raillée. Quelle première leçon de retour aux sources essentielles du message chrétien : la pauvreté évangélique, l'attention aux plus petits, aux déshérités. Déjà on raconte des anecdotes le concernant : la vente de la résidence des archevêques de Buenos Aires et son choix de vivre dans un petit appartement proche de la cathédrale ; le soutien qu'il apportât à l'un de ses prêtres menacé de mort par les narcotrafiquants en allant vivre plusieurs jours avec lui dans son bidonville.
Oui, le pape François va nous étonner. Ce sera le pape de la révolution tranquille, celle du coeur qui choisit l'autre plutôt que lui-même, le service plutôt que la satisfaction de ses désirs, la fraternité plutôt que l'intolérance.

Nanette

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