lundi 27 juin 2011

Tricherie à tous les étages...

Surtout ne pas jouer les "rabat-joie", les "mères-la-morale" : "de mon temps, etc..."
Pourtant comment ne pas ressentir un profond malaise face à cette avalanche de tricheries en tous genres ?
On a commencé début juin avec les "fuites" découvertes lors du concours d'internat de médecine. Et puis on a continué avec cette mise sur internet, la veille de l'examen, d'un exercice de mathématiques à 4 points destiné aux bacheliers S. Illico presto, les fautifs sont arrêtés, placés en garde à vue puis sous contrôle judiciaire tandis que le principal fautif, l'imprimeur ou l'un de ses employés, court toujours. "Une blague de potache" ont plaidé leurs avocats. L'épreuve sera notée sur 16 au lieu de 20 et les correcteurs sont priés "d'être indulgents".
Enfin, ce sont des étudiants en BTS qui, victimes eux aussi de quelques tricheurs, se voient obligés de repasser une partie de leur examen. Ce que la moitié d'entre eux refusent prétextant que les futurs bacheliers, eux, n'ont pas eu à repasser leur matière. Et les voilà taxés d'un zéro... Ce qui veut dire pour la grande majorité échec à leur diplôme, une année supplémentaire à prévoir... On comprend que ce deux poids-deux mesures heurte la sensibilité des jeunes, si prompts à débusquer les manquements à la justice. Alors on fait signer des pétitions, on porte plainte devant le Tribunal Administratif !
Quel foutoir ! Mais quel merdier !
La faute à qui, cet effondrement des "valeurs" ? Surtout ne désigner personne ! On nous taxerait de vieille catho réac engluée dans sa culpabilité originelle, comme le péché !
Et que dire aussi de ces drames quasi-quotidiens où un gosse de 14 ans tue de deux coups de poing une gosse de 13 ans pour une histoire de dépit amoureux... Où une joggeuse de 16 ans est retrouvée violée et calcinée parce qu'elle est partie courir dans un bois au-dessus de chez elle... Où un autre gamin de 12 ans se pend avec son T-shirt dans le couloir de son école sans que personne ne s'en aperçoive...
C'est à de tels indices qu'on mesure la santé d'une société. La nôtre file un mauvais coton. A tous les étages, l'édifice vacille, le sens moral s'évapore. Le "bof-à quoi bon" envahit le champ social à la vitesse d'un cheval au galop, comme dans la baie du Mont Saint-Michel. "Terrifiant" entend-on ici et là dans la bouche des experts, des journalistes. De bonnes âmes associatives tentent de se faire entendre : "Il faut que chacun applique la règle d'or : ne pas faire à autrui ce qu'on ne voudrait pas pour soi-même" C'est un constat. En face, des ministres tentent des cautères sur une jambe de bois, élection présidentielle programmée oblige : au lieu d'une exclusion de l'établissement scolaire, le sauvageon aura droit à une "tâche d'intérêt général" (à ne pas confondre avec le "travail d'intérêt général", réservé aux cas relevant de la justice) ; il nettoiera le réfectoire, balaiera les salles de classe, ces T.I.G. ayant pour but d'apprendre au rebelle les règles de la responsabilisation.
Mais enfin, où sont les parents ? Que disent-ils à leurs enfants ? Ils n'aident pas à mettre le couvert, à passer l'aspirateur (voire le robot), à remplir le lave-vaisselle ou le lave-linge ? Sans être pensionnaire au Prytanée militaire de La Flèche, on peut tout de même participer aux tâches ménagères sans risquer le lumbago ou l'entorse à la cheville !
Une question m'obsède depuis quelque temps : comment en vient-on à tricher ? Comment se fait-il qu'au moment de se livrer à une "mauvais action" on n'entende plus, au fond de son coeur, un petit murmure tout discret qui dise : "non, çà ne se fait pas" ? Tout simplement.
Quand on lisait Pinocchio, on gardait au fond de l'oreille la petite musique de Gimini Criquet qui empêchait que le nez de Pinocchio ne s'allonge... ne s'allonge...
Je crois bien qu'on ne lit plus beaucoup Pinocchio aux enfants, le soir avant de s'endormir...

Nanette

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