mercredi 14 décembre 2011

Solitudes partagées

Dans dix jours, c'est Noël. Sonnez, fifres et tambours ! Accourez, moutons et bergers, l'Enfant-Dieu est né, etc, etc...
Souvenirs d'enfance, de longue marche dans la nuit enneigée pour rejoindre l'église du village, de découverte de cadeaux au pied du sapin et de chocolat chaud partagé avec la fratrie sous le regard humide des parents...
Tout çà fait partie des doux souvenirs. Puis il y eut ceux de l'âge mûr, celui de la maternité, des enfants éblouis devant le sapin. Chacun son tour.
Aujourd'hui, c'est une autre petite musique : c'est le temps des solitudes partagées, dans la bonne humeur et la liberté !
Mes enfants m'ont prévenue depuis des mois : les uns s'envolent vers les Canaries et le grand soleil, les autres vers Cuba, sa musique, son exotisme, sa nature...Donc Noël sera pour moi... solitaire. Enfin, sans les enfants et petits-enfants. Pour moi, c'est un immense bonheur, la preuve que mes enfants construisent leurs vies, qu'ils fondent leurs familles. Rien ne peut me rendre plus heureuse.
J'ai donc proposé à deux de mes soeurs, solitaires elles aussi, de me rejoindre dans ma région bénie des dieux pour vivre ce Noël ensemble. L'une, célibataire habitant la région parisienne, a décliné l'invitation.. L'autre, habitant l'Italie, a immédiatement accepté ; elle arrive dans quelques jours. Veuve, sans enfant, toujours prête pour une "nouvelle aventure", elle me donne une vraie joie.
Nous allons nous balader, rencontrer des amis, aller au cinéma, chambouler les meubles dans la maison, papoter au coin du feu, pouffer de rire en devinant les airs contrits de nos interlocuteurs, au téléphone, nous souhaitant "un bon Noël" alors qu'eux dégusteront en famille la dinde aux marrons au milieu de leurs enfants et petits-enfants... Nous irons nous promener en montagne, admirer les sommets enneigés tout en buvant un thé à la terrasse d'un café sur le boulevard des Pyrénées à Pau. Nous allons boire du champagne et nous gaver de foie gras si nous en avons envie ; nous allons dormir d'une seule traite sans être réveillées par le chat, le chien, les bébés qui réclament leur biberon...
Ce sera un Noël en liberté ! Et nous aurons, elle comme moi, une grande joie au fond du coeur.
Et aussi beaucoup d'affectueuse tendresse pour toutes celles -nous en connaissons tous à foison- qui vivront ce Noël dans une véritable solitude. Déjà je les entends, se renseignant discrètement pour savoir comment se passera Noël pour moi, si j'aurai du monde autour de moi. Tant de petites allusions, discrètes et empreintes de mélancolie, touchantes de délicatesse... Avec certaines, bien sûr nous partagerons des moments de gaîté et de complicité. Sans nostalgie, sans mélancolie. En nous tenant toutes bien droites dans nos bottes de Mères Noël...
La Mère Noël, je la jouerai le 1er janvier : au retour des Canaries, tout le monde viendra chez moi. Il n'y aura ni dinde aux marrons, ni bûche à la crème. Le temps en sera passé, Dieu merci !
Il y aura l'aurore d'une nouvelle année s'ouvrant sur un grand soleil...

Nanette

1 commentaire:

  1. Et bien arrivés à Cuba, nous avons partagé le mel "tout va bien", bons voyages à tous.
    Beau billet d'humeur; allons nous manger de la dinde ? non, je pense du canard...

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