dimanche 11 novembre 2012

Caroline et Charles, sous l'Arc de Triomphe

Longtemps ces deux enfants-là garderont au fond de leur coeur cette cérémonie du 11 novembre vécue aux côtés du président de la République, François Hollande, à l'Arc de Triomphe, à Paris.
La blonde et sensible Caroline, bien serrée dans son manteau bleu à carreaux et Charles, l'adolescent sombre et si triste vêtu d'un jean et d'un pull blanc, les dents serrées et le visage fermé, avaient été choisis pour cet hommage de la France à ses soldats tombés sur les champs de bataille parce que leurs pères ont été tués en Afghanistan ces derniers mois. Le père de Caroline, en janvier dernier, celui de Charles au mois d'août. Treize soldats français sont morts en Afghanistan ces douze derniers mois.
Beaucoup d'autres orphelins, d'épouses, de mères pleurent sous tous les cieux pour de semblables drames...

Cette année, plus que pendant le quinquennat précédent, la cérémonie du souvenir de la fin de la Grande Guerre puis de toutes celles qui lui ont succédé, sur tous les continents, faisant des millions de morts, s'est voulue d'une grande sobriété, d'un authentique recueillement. Pas de troupes actives mais seulement des élèves des différentes écoles militaires, rangées autour de la place Charles-de-Gaulle ; pas de discours officiel du Président de la République après avoir ranimé la flamme mais de longs échanges avec les familles des soldats tués et les représentants des nombreuses associations d'anciens combattants. Pas de bain de foule exubérant mais des rencontres multiples avec des gens venus de toute la France. Après le dépôt de gerbe au pied de la plaque rappelant l'appel à résister à l'occupant allemand, le 11 novembre 1940, lancé par les lycéens d'Henri IV, François Hollande s'entretint aussi avec des lycéens d'aujourd'hui.
Oui, ce fut une cérémonie digne et sereine. Comme si le temps des retrouvailles entre Européens était enfin venu, salué par le prix Nobel de la Paix décerné à l'Union Européenne.

Charles et Caroline -ces adolescents meurtris portant des prénoms de prince et de princesse- portent désormais en eux ces images inoubliables : leurs mains mêlées à celle du Président Hollande sur l'épée pour ranimer la flamme du soldat inconnu, leurs noms inscrits sous celui du Président sur le livre d'or de l'Arc de Triomphe, leurs visages graves disant leur émotion en écoutant la sonnerie aux morts... "Mon père, c'est mon héros, dit Caroline à une journaliste peu après ; mais tous, ce sont des héros !"

Nanette

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