mardi 13 janvier 2015

France, mon amour 3

Esprit du 11 janvier, es-tu là ?
Ce sera mon mantra pour tous les matins du monde...
Dès le réveil, se poser la question et s'y tenir toute la journée. Se la redire tel un examen de conscience qui doit devenir obsessionnel.
Super nouvelle : le "Traité de la tolérance" de Voltaire est devenu le best-seller éditorial en quelques jours. 120 000 exemplaires envolés ! Des rééditions immédiates. Aux oubliettes les Zemmour, Houellebecq et autre Trierweller... Encore que seul le roman de Houellebecq, que je lis en ce moment, me semble digne d'intérêt par l'acuité de son regard posé sur la réalité française actuelle.
Voltaire, qui ressurgit dans tous les débats et les conversations, voilà une bonne nouvelle ! Le Siècle des Lumières qui a fait se déplacer près de 50 chefs d'Etat et de gouvernement dimanche dernier à Paris a repris de la brillance sur la surface du globe. Même si c'est à cause de la peur inspirée par le terrorisme, peu importe. L'essentiel, c'est l'éveil des consciences. Voltaire, le défenseur de Jean Calas, ce protestant condamné puis exécuté pour avoir tué son fils qui voulait abjurer le protestantisme, obtint sa réhabilitation en fustigeant l'intolérance religieuse dont il fut l'objet. De là ce magnifique "Traité sur la tolérance" publié en 1763. Du fond de sa tombe, le pape des Lumières doit tressaillir d'allégresse...
L'esprit du 11janvier, ce n'est pas seulement la vigilance à la tolérance. C'est encore, inclus dans cette injonction, l'attention bienveillante à l'autre, l'abandon du cynisme pulsionnel, la culture de la seconde spontanéité, celle qui ne cède pas à l'esprit de répartie immédiate et si souvent mortifère etc. La liberté est une ascèse. Qui doit se travailler en permanence.
Il paraît qu'un peu partout, dans tous les cercles, on se surprend à faire attention à l'autre : au Medef, dans les syndicats, dans les rangs des parlementaires, sur son palier et chez son boulanger !
Alleluia !
Le gros du boulot, et là nous en prenons pour des décennies, c'est au cœur de notre société qu'il se situe. Et d'abord dans les écoles, à commencer par la maternelle. Respecter les règles les plus basiques, comme se lever et dire bonjour à l'arrivée de l'enseignant dans la classe. Peut-être, comme le suggérait François Fillion ce matin sur France Inter, reprendre l'uniforme qui gomme les différences et surtout ne donne pas à l'apparence vestimentaire plus d'importance qu'elle n'en a.
Toutes ces pensées me donnent le vertige...
Nous sommes au bord d'une ère nouvelle. Saurons-nous nous en montrer dignes ?

Nanette

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