dimanche 4 décembre 2016

IVG : M. le Président Hollande, renoncez !

Maintenant que François Hollande a repris sa liberté en renonçant à se présenter pour un second mandat à la présidence de la République, rêvons un peu.

 Il pourrait faire preuve de fermeté politique en imposant son autorité dans une affaire pourtant très claire : le projet de loi de "délit d'entrave numérique" que le gouvernement tente de faire passer à toute vitesse par le Parlement contre des portails alternatifs d'information sur l'IVG.
Sans doute la victoire surprise de François Fillon à la primaire de droite a-t-elle donné des ailes aux adversaires de l'avortement qui en ont profité pour mettre le turbo sur ces sites alertant, sans remettre en cause le droit à l'IVG, des dangers liés à l'avortement et à ses conséquences traumatiques ainsi qu'aux décisions précipitées prises par de jeunes femmes sous diverses pressions. L'un de ces sites intitulé "SOS-IVG" -SOS signifiant "Save Our Souls", "sauvez nos âmes", le message lancé en morse par les naufragés du Titanic- annonce clairement la couleur, ce qui ne saurait s'amalgamer aux sites terrifiants de DAECH et autres portails djihadistes appelant au meurtre et à la décapitation, concernés eux par cette loi !
Pour justifier son texte, le gouvernement prétend que ces portails informatiques sont "coupables de diffuser de fausses informations". On croit rêver ! Comment peut-on, en toute bonne foi, faire un amalgame entre un appel au meurtre et un appel à la vie, prétendre que l'un et l'autre sont du même ordre et doivent être condamnés par la justice ?
Une telle légèreté me laisse sans voix !

A moins que... ce nouveau coup de canif dans les lois de la liberté d'expression ne soit dûment orchestré !
On devrait se battre bec et ongles lorsqu'il s'agit de défendre la publication de caricatures de Mahomet -ce qui est mon cas- ou celle des "unes" iconoclastes de Charlie Hebdo -ce qui est toujours mon cas- mais on devrait interdire des sites internet  défendant la vie d'êtres humains en devenir ?
Je vois là une manipulation idéologique tout à fait insupportable.
Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des Evêques de France, pourtant bien modéré, vient d'écrire au Président de la République, toute polémique politicienne mise à part, lui demandant "de ne pas laisser une telle mesure arriver à son terme".
Y aurait-il en France une liberté d'expression à plusieurs vitesses selon ses convictions philosophiques et morales ?
Comme la liberté, cette valeur fondamentale de notre République est une et indivisible.

Monsieur le Président de la République, la balle est dans votre camp.
Soyez beau joueur, renoncez à ce texte mortifère pour la démocratie !

Nanette

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