mardi 22 novembre 2011

Danièle-la-rebelle

Danièle Mitterrand n'aura pas connu la dégradation physique. Elle est morte comme elle a toujours vécu : en combattante. Quelques petits jours à l'hôpital Georges-Pompidou et puis elle s'est éclipsée avec élégance. Une élégance dont cette rebelle invétérée a fait preuve tout au long de sa vie. Sauf peut-être une fois ; c'était au moment de la sortie de prison de son fils Jean-Christophe, "Papa-m'a-dit" pour les humoristes : incarcéré de longs mois pour trafics en tous genres avec quelques potentats Africains, il allait être libéré et sa mère l'attendait à la porte de la prison. Face aux nombreuses caméras qui filmaient l'événement, elle se déchaîna avec toute la force de la passion dont une mère est capable et invectiva la justice française avec une violence peu digne d'une veuve de président de la République. A ce moment-là, les tripes parlaient et non plus "le sens de l'Etat".
Mais peut-on reprocher à une mère de défendre bec et ongles son fils, quoi qu'il ait fait ? Rebelle, là encore.
Pour moi, la plus belle leçon de dignité et de grandeur d'âme que donna Danièle Mitterrand et dont je me souviendrai, c'est la façon dont elle accepta la présence de Mazarine, la fille de François Mitterrand, et de sa mère, aux obsèques de Jarnac. "Je le savais depuis le début", répondit-elle simplement au journaliste qui l'interviewait sur ce sujet quelques années avant sa mort.
Une leçon qu'a sans doute retenue une certaine Anne, confrontée elle aussi à la vie plus que tumultueuse de son mari...

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