lundi 16 avril 2012

Invasion barbare

L'actualité nous jette aujourd'hui  en pâture trois portraits de "tueurs en série" : le Norvégien Breivik dont le procès s'est ouvert ce matin à Oslo et qui a froidement abattu cet été 77 personnes dont 70 jeunes militants socialistes réunis sur une île ; Mohamed Merah dont on ne connaîtra jamais les véritables raisons qui l'ont poussé à tuer trois parachutistes, un professeur et trois jeunes enfants juifs dans une école de Toulouse ; enfin un "tueur présumé" en cours d'interrogatoire dans la région parisienne où il a massacré quatre personnes dont un vieillard.
Crimes, meurtres, assassinats : peu importe la qualification juridique. Un point commun semble réunir ces trois meurtriers : la déraison. Pour le Norvégien de 33 ans, cette folie trouve sa racine dans sa haine de l'autre, du multiculturalisme, des musulmans ; pour le jeune toulousain Merah de 23 ans, ce sera au contraire son antisémitisme -pour autant qu'on puisse en juger alors qu'il a été tué par les policiers ; pour celui de l'Essonne enfin il semblerait qu'il s'agisse d'un jeune passablement "dérangé".
Chaque fois, on les présente comme des personnalités "fragiles", malmenées par la vie. N'empêche ; cette sinistre succession de meurtres fait froid dans le dos. Et que dire de ces trois adolescents normands, de bons "gaulois" vivant paisiblement dans des familles sans histoire à la campagne et qui ont abattu un de leur camarade de classe de 17 ans sans raison apparente puis l'ont aspergé d'essence pour tenter de faire disparaître leur crime ?
Prémonitoire, le film québécois "Les invasions barbares" traçait de notre société, voici quelques années,  un portrait glaçant où l'argent avait tout envahi, où ne subsistait que ce monstre hideux , véritable Moloch dévorant tout sentiment, toute humanité. Un film plus ancien, "Soleil vert", nous laissait pantelant également devant la destruction programmée de l'humanité, transformée en comprimés alimentaires...
Où court-elle, notre humanité, sinon à sa perte quand on est confronté à de telles atrocités ?
Le procès d'Oslo ne doit pas nous laisser indifférents. Le cas de ce Breivik est sans doute extrême mais ne baissons pas la garde ; restons vigilants pour ne pas laisser se déployer les ailes de "la bête immonde" sur nos sociétés si fragiles, elles aussi !

Nanette.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire