lundi 7 février 2011

Musulmans, mes frères

Le monde arabe est en ébullition. Partout, les peuples se posent la question de la démocratie. Après la Tunisie et sa révolution du jasmin, c'est l'Egypte qui se cherche. Après les quelques jours de grandes manifestations sur la place Tahrir, au Caire, la raison semble l'emporter chez ce grand peuple millénaire qui a tant apporté à l'Histoire du monde. Un gouvernement de transition se met en place et les Frères Musulmans feront vraisemblablement partie de ce gouvernement, portés par l'opinion publique.
Les Frères Musulmans : la seule évocation de leur nom et de leur histoire provoque une réaction islamophobe dans la majorité de l'opinion publique française et déclenche les fantasmes les plus irraisonnés. Et ce n'est pas Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur des Frères Musulmans, brillantissime débateur et idole des jeunes des banlieues, qui rassurera la société française, bien souvent frileuse et ignorante en ces domaines.
Alors quand j'entends pour la seconde fois un prêtre africain s'élever avec véhémence, dans son homéliede la messe du dimanche, contre la démolition de 3 000 églises en France "laissant la place aux Musulmans pour construire des mosquées", je suis révoltée !
Honnêtement on ne peut comparer la situation de l'Eglise en Afrique et en France. Mais établir un parallèle entre la suppression de 3 000 églises sans intérêt architectural, sur un total de plus de 100 000 et dont l'entretien revient à l'Etat -du moins pour celles construites avant la loi de 1905- avec la construction de quelques mosquées permettant aux Musulmans de France de pratiquer dignement leur religion, me semble relever de la pire mauvaise foi.
Certes, il ne faut pas être naïf en cette matière délicate mais la paix ne pourra s'établir durablement qu'à la condition que chacun respecte l'autre dans toute son humanité, religion comprise.
Plutôt que des acteurs de guerre, soyons des "fontaines de bonne nouvelle" comme disait Jean Vanier, mercredi dernier à l'UNESCO devant plus d'un millier de personnes.

Nanette

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