dimanche 28 novembre 2010

Grand écart

Merveilleuse Drassef...
Eh bien, me voilà à nouveau devant mon écran, rentrée au bercail sans GPS, sous quelques flocons, avec un agenda modifié pour cause... de rage de dents épouvantable, ce qui m'a valu la sollicitude générale et bien douce, ma foi !
Qu'elle était belle, cette chaîne pyrénéenne enneigée ; qu'elles furent tendres, ces retrouvailles amicales tous azimuts !
Quadrature du cercle : comment concilier le charme irrépressible d'une ville moyenne en déconfiture et l'indispensable remue-méninges culturel et artistique, apanage de la grande ville ? Le grand écart qu'on voudrait pouvoir résoudre dans une utopie toujours sous-jacente...Avant de le quitter pour partir vivre à Paris, Saint-John Perse, prix Nobel de littérature 1960, écrivit cette phrase terrible de beauté mortifère :"Je hais la douceur mortelle du Béarn"... Fuyons !

Nanette

mardi 23 novembre 2010

Chemins de neige...

Première attaque de l'hiver : on annonce la froidure, la neige, le verglas... et puis aussi la bronchite, l'angine, la gastro ! Il faut se laver les mains, s'encapuchonner... et tralala, et tralala...
Et moi je pars, toute seulette, dans ma petite voiture, toute la semaine, sur des autoroutes, des routes peut-être enneigées, verglacées !
Voilà le début de la vieillesse : oserai-je m'engager sans angoisse sur ces routes ? Les medias n'en font-ils pas un peu trop pour paniquer tout le monde, à commencer les "vieux" comme moi qui ont le désir de partir mais en tremblent à l'avance ? A force de nous assister, ils nous rendent pleutres, sans consistance. Allons, courage, ma vieille ! Au bout de la route, il y a les amis, les rencontres, les bonnes rigolades, les confidences devant la cheminée et tant d'autres merveilles...Il suffit de chanter : "la petite diligence, sur les beaux chemins de France..."
Ô vieillesse ennemie...

Nanette

dimanche 21 novembre 2010

Tourbillon...

Il y a la "folle journée de Nantes", musicale à souhait.
Il y a eu la folle semaine de Nanette ! Un "tournez manège" excitant et quelque peu exténuant...
Rédaction de documents pour une session portant sur l'interculturel, participation à un colloque sur Matteo Ricci, ce génial jésuite inculturé en Chine et devenu conseiller de l'empereur au XVIè siècle, dialogue islamo-chrétien et partage d'amitié pour célébrer la semaine du GAIC (Groupe d'Amitié Islamo-Chrétienne), inauguration d'une exposition de vitraux de Henri Guérin, lecture partagée du livre d'Abdelwahab Meddeb "Pari de civilisation", marche dans les collines et pique-nique avec les copines et, ouf ! déjeuner très doux avec Antoine, délicieux petit-fils de 8 ans !
Finalement, c'est çà, vieillir vivante !
Pas question de se plaindre, bien au contraire...

Nanette

lundi 15 novembre 2010

Yvonne, l'ethnologue dans la nuit

Bonheur nocturne : Yvonne Verdier pendant une heure, la nuit dernière, sur France Culture...Cette merveilleuse ethnologue "féministe", disparue tragiquement dans les années 80, revivait au coeur de la nuit par la voix de ses amis et collègues, pleins d'humanisme et de générosité.La discussion portait sur l'oeuvre maîtresse d'Yvonne Verdier, "Façons de dire, façons de faire", mon livre de chevet, avec quelques autres, pour mieux me connaître, donc mieux vivre en société. Vivre tout court.
Un livre majeur qui s'avale comme un roman, et dont l'intrigue se déroule à Minot, petit village bouguignon, là où vécut Yvonne pendant deux ans, à l'écoute d'une population féminine si proche de moi. Avec la finesse d'une brodeuse, Yvonne Verdier dissèque trois personnalités féminines, trois caractères universels dans laquelle chacune de nous peut se reconnaître. Une merveilleuse façon d'économiser des années de divan...

Nanette

samedi 13 novembre 2010

Carla-Olympia

Petit couplet féministe du week-end...
Pendant que son époux-président vole dans son super "Sarko-One", rentrant de Séoul où les plus puissants du monde s'étripaient sur l'avenir planétaire de nos monnaies, notre "Première Dame"... chantait sur la scène de l'Olympia, cerise-surprise sur le gâteau du prix Constantin de la chansonnette...
On a les Premières Dames qu'on mérite !
Pendant ce temps-là, des milliers de Birmans risquent leur liberté en manifestant pour la libération de leur icône Aung San Suu Kyi, réduite au silence depuis des années, l'Argentine, l'Islande, l'Irlande, le Libéria, l'Allemagne, le Brésil et tant d'autres pays, sont gouvernés par des femmes...
"La Femme est l'avenir de l'Homme", chantait Catherine Sauvage sur un poème d'Aragon.

Nanette

mercredi 10 novembre 2010

Rue du libre-échange

Il y a ceux qui salissent. Et il y a ceux qui élèvent.
Il y a ce "Monsieur Goncourt 2010". Et il y a "prichnou". Une invention de la spiritualité ignatienne. Un truc tout bête : trouver Dieu partout où il est, en l'occurence au fil des rues.
La recette est simple : prenez quelques amis, pas forcément amis d'ailleurs mais qui ont en commun le goût de la beauté. Proposez-leur de se retrouver un matin à la messe, de bonne heure, dans une église de la ville où vous habitez. A la sortie de la messe, distribuez les textes des lectures entendues (épître, psaume, évangile etc). Relisez ensemble, en silence, et partez à pied le long des rues. Une bonne marche, sac au dos, toujours en silence, d'une heure, une heure et demie. A la queue leu leu à travers la ville, le nez en l'air, l'esprit libre, qui se vide peu à peu des miasmes habituels. A l'écoute du fracas de la rue, du chant des oiseaux, d'un jet d'eau dans un parc. A la découverte de SDF vivant sous un pont, d'enfants piaillant dans une cour d'école, de la vie ordinaire. Pause d'une demi-heure : on se restaure, on met en commun ce qu'on a vécu, on partage ses impressions sur les textes bibliques. Et puis on repart, toujours en silence...Vers midi, arrêt pique-nique, là où on se trouve ; ou bien petit restau sympa ensemble. Là, on partage. Tout. Le repas, les sensations, les discussions à propos d'un texte, les douleurs enfouies.
Et puis on se sépare, le coeur léger et l'âme radieuse.
En attendant le prochain prichnou, le mois suivant.
Ca veut dire quoi prichnou ? Prier en cheminant n'importe où.
Génial !

Nanette

mardi 9 novembre 2010

Houellebecq, grrrrrrrrrr...

Pourquoi cet homme me dérange-t-il ? M'insupporte-t-il, même ? On dirait le serpent de Robin des Bois : tsiii, tsiii...Michel Houellebecq vient enfin d'obtenir le Goncourt après deux tentatives infructueuses. Petits arrangements entre amis. On dit son livre, "La carte et le territoire", bien plus supportable que les autres. Pour ma part, je n'ai lu que les 50 premières pages des "Particules élémentaires" puis j'ai refermé ce livre, glauque. Comme "Les nuits fauves" d'Hervé Guibert, en son temps. Comme toute cette littérature "féministe", des Catherine Millet, Virginie Despentes etc qui enchante le petit cercle germano-pratin. Et beaucoup d'autres qui emplissent les tiroirs-caisses des éditeurs.
Il me dérange, ce monsieur, parce qu'il me renvoie en pleine figure tout ce que je déteste : le non respect de l'autre, le mépris, le machiavélisme, une certaine veulerie, une suffisance étalée comme de la confiture sur une tartine. Il manipule son interlocuteur avec un art consommé (ce matin sur France Inter, il pouvait asséner tout et son contraire en quelques minutes). Bref, il est très fort parce qu'il brouille les pistes. Il manie le paradoxe avec une dextérité inouïe. En fait, il me tourneboule...
Est-ce un grand écrivain ? Un génie de la littérature ? Un artiste, un poète ? Un esprit véritablement, profondément libre ?
Quoi qu'il en soit, je n'ai aucune envie de connaître davantage ce personnage. Tant pis si je passe à côté du génie du siècle !

Nanette

mercredi 3 novembre 2010

Coup de mou...

Léger coup de mou au réveil : de quel droit juger l'Amérique et les Américains comme je l'ai fait hier ? Résultat : des propos de Café du Commerce sans fondements sérieux. Heureusement ce matin tout rentre dans l'ordre : chaque camp conserve une majorité. Aux Républicains le Congrès, aux Démocrates le Sénat. Ouf ! Finalement, je ferais mieux d'admirer la vigne vierge des murs de ma "clôture" dans sa splendeur automnale et les premières neiges couronnant les montagnes...
Mais surtout : BON ANNIVERSAIRE, MARTIN ! Cher étudiant en "archi", 18 ans, plein de courage et toute la vie devant toi pour construire un monde nouveau.
Ne pas se laisser entamer par les soubresauts du monde... et conserver, contre vents et marées, malgré les coups de tabac, sa fraîcheur d'âme. Son âme d'enfant.
Nanette

mardi 2 novembre 2010

L'Amérique à reculons

Comment un peuple aussi doué  pour la vie, pour l'innovation, pour le courage physique, le peuple américain, puisse se conduire politiquement comme des analphabètes ? Aujourd'hui, les Américains votent et sans doute vont-ils désavouer Barak Obama pour n'avoir pas pu, en deux ans, et celà en pleine crise économique, leur rendre leur égémonie nationale et internationale. Vu de ce côté-ci de l'Océan, çà paraît d'une bêtise inouïe... "Ce sont des ignorants," disent des intellectuels américains, de gauche forcément ; les partisans de l'ultra-droite en perdent toute crédibilité : l'avortement favorise le cancer du sein, dit une candidate du Tea Party ; le créationnisme, l'intolérance, le racisme sont en pleine expansion dans tous les états. Quel malheur que cette "grande peur" digne du Moyen-Age jette son voile sur tout ce beau pays...Mais les Américains sont coutumiers de ces emballements ; nombre de présidents ont connu de tels rejets populaires à mi-mandat, ce qui ne les a pas empêchés d'être réélus deux ans plus tard...
Décidément, l'être humain a bien du mal à ne pas se satisfaire du binaire, expression d'une paresse intellectuelle coupable.
Alors mauvaise passe seulement pour Obama-le-prophétique ? Si le peuple américain pouvait ne pas se contenter du court terme, du petit bout de la lorgnette ; s'il continuait à avancer plutôt que de marcher à reculons !
Quant à nous, arrogants français, n'hésitons pas à balayer devant nos portes... La bêtise, on connaît !
"Dies irae, dies illa..."
Paix à tous les morts !
Nanette

lundi 1 novembre 2010

Toussaint sanglante

Fête de tous les saints ; de tous les hommes de bonne volonté, passés, présents, à venir. Hors dogmes, hors chapelle. Entendu hier à l'émission Judaïca sur France 2, à propos de l'antisémitisme : Jean Genêt disait que "le Juif est immonde", signifiant par là "hors du monde", au-delà du monde. Cette interprétation est-elle valable ? Mes dictionnaires ne le précisent pas. Si tel est le cas, j'y adhère ! Une belle explication du "peuple élu", c'est-à-dire "responsable" plus que les autres d'ouvrir le monde entier à la transcendance. Terrible responsabilité.
Et puis ce matin, Bagdad : massacre à l'intérieur de la cathédrale catholique. Plus de 50 morts, sans distinction de foi, de croyance, de dogme. Le carnage aveugle : chrétiens pris en otage, policiers irakiens, terroristes, tous confondus dans une même barbarie.
Dieu reconnaitra les siens ?
Cette époque-là est révolue. Les siens, les tiens, les miens : çà n'existe plus. Tous partagent la même Toussaint.
Nanette