lundi 7 mai 2012

François-le-Bienveillant

La France a besoin de bienveillance, de sérénité, d'apaisement. Elle n'a pas besoin de protection ; les Français sont un peuple majeur. Ils ont besoin de reprendre leurs esprits, de considérer les choses "normalement", sans haine ni stigmatisation de toute sorte. Ils ont envie de s'investir dans la solidarité, la fraternité, la tolérance, autant de mots entendus hier soir dans la bouche de tous ces jeunes qui, pour la plupart, n'ont jamais connu de gouvernement de gauche.
C'est ce qu'ils ont dit en élisant François Hollande hier soir, à une courte majorité -ce qui est encore une preuve d'équilibre. François Hollande apparaît comme l'homme de la situation. Non pas "l'homme providentiel" comme un De Gaulle. Ces temps-là sont heureusement révolus. Les guerres ne menacent plus nos frontières. Le nouveau président se présente comme celui qui connaît parfaitement les forces et les faiblesses du pays dans sa totalité, de la France la plus profonde à celle des banlieues les plus chaudes. Il connaît la situation plus que précaire de nos finances, de notre endettement. Il n'a pas promis "de la sueur et des larmes", pas plus qu'un tapis de roses mais il a su trouver les mots et les accents pour redonner l'espoir, même semé d'embûches, à toute une génération qui l'a acclamé hier soir place de la Bastille à Paris et dans toutes les grandes villes.
François Hollande se présente dans sa simplicité, sa réserve naturelle, son empathie pour son prochain, quel qu'il soit, sa modestie aussi devant l'ampleur de la tâche qui l'attend. Il ne promet ni le grand soir, ni des lendemains radieux. D'une grande intelligence, il me fait plutôt penser à Henri IV, ce grand roi de France qui su réconcilier catholiques et protestants qui s'entredéchiraient, donner "la poule au pot tous les dimanches" à chaque foyer familial. Et puis souvenons-nous aussi du "bon pape" Jean XXIII qu'on disait falot et inconsistant et qui lança le concile Vatican  II qui révolutionna l'Eglise...
Alors "gentillet", François Hollande comme le disent ses détracteurs ?
Méfiance...
Pour ma part, je suivrais plutôt l'avis du chroniqueur de France Inter Bernard Guetta qui voit en lui "le fils spirituel de Jacques Delors", ce grand constructeur de l'Europe. François-le-Bienveillant n'a pas fini de nous étonner...

Nanette

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