La politique, j'adore ! C'est une scène de théâtre permanent. Tour à tour et selon les enjeux on y joue du Feydeau, du Corneille, du Marivaux, du Molière (souvent), du Shakespeare (parfois) et même du Bossuet (par exemple les envolées lyriques de Malraux à l'occasion du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon).
Lundi soir, c'était vraiment croquignolet : Martine Aubry au Grand Journal de Canal + lâche aux journalistes, concernant la date des primaires du Parti Socialiste : "Elle est bien impatiente, la Ségolène !" Que n'avait-elle pas osé dire ! Aussitôt le petit monde médiatique parisien s'affole. Les états majors politiques aussi. Et chacun d'en rajouter : il y a du mépris d'un côté et de l'humiliation de l'autre. La rumeur court, enfle... Une dépêche AFP reprend la citation, ce qui contribue à faire d'une légèreté une bourde majeure... Et la même AFP (tout de même l'Agence France Presse, ce n'est pas rien !) de modifier son texte quelques heures plus tard : "Elle est bien impatiente là, Ségolène !" Magie du verbe français. Honteuse manipulation. Sous la pression de qui ? Je vous le demande ! Un caramel mou à celui qui me le dira !
Pour les étrangers, les Français sont des ronchons, des arrogants, des râleurs impénitents. D'accord, on est tout çà à la fois. Mais comment voulez-vous nous comprendre, nous et nos jours de grève à répétition, nous qui sommes toujours prompts à descendre dans la rue et à brandir des pancartes, qui bavons sur notre classe politique mais qui sommes fascinés par elle...C'est notre drogue à nous, la politique. On se shoote à la petite phrase qui alimentera les conversations dans le métro, au boulot, mais pas dans le dodo !
Chez nous, c'est tous les jours "Au théâtre ce soir..."
Le théâtre du pauvre : c'est gratuit !
(bienvenue aux amis Belges !)
Nanette
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