Rien de tel pour se remettre les idées en place que d'aller faire son marché, un samedi matin ! C'est tout bête mais plus efficace et moins toxique qu'une boîte de Mediator, de Nexen, de Champix ou de Lexomil...
Ce matin, bien que le ciel ait été quelque peu plombé, j'ai pu ainsi admirer à la lumière du jour la sublime beauté du chou romanesco, tellement parfait qu'il doit être impossible de le cuire et de le manger, le doux souvenir du rutabaga, si cher à nos estomacs pendant la guerre, la grande verdure des blettes et des épinards frais, l'immense variété des pains "artisanaux" confectionnés avec des farines venues du fond des âges et de tous pays, la fraîcheur attendrissante des oeufs pondus par de vraies poules "élevées en plein air", la terre encore collée aux poireaux. Bien sûr, les bobos font la queue devant les produits bio, les petites mémés du bourg sont plutôt chez les revendeurs de légumes, moins chers que les bio ou que les petits producteurs (ah ! la file des bobos devant les producteurs de pommes non calibrées et délicieusement pleines de trous de vers...).
Chacun voit la vérité de la nature à la boursouflure de son porte-monnaie.
L'essentiel, c'est que cette vérité-là existe et puisse exister longtemps encore...
Une manière plutôt revigorante de "résister", de "s'indigner", de vivre, tout simplement !
Nanette
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